La cloison en bloc béton

Ce bon vieux parpaing existe aussi en version light, avec une épaisseur, enduit compris, limitée à 15 cm. Cela en fait un matériau conforme à la définition d’une cloison et il peut tout à fait contribuer à la distribution de l’espace intérieur. Il demeure néanmoins que cela reste un bloc béton.

Le bloc béton : un matériau solide et économique

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Pour être franc, le bloc béton mince n’est plus guère utilisé en cloison de distribution dans l’espace habitable. Désormais, le bloc béton est réservé aux murs extérieurs et il n’est guère mince. Le volume intérieur est alors distribué principalement par les plaques sur ossature ou les carreaux pleins, bien plus rapides à monter qu’un mur « en maçonnerie de petits éléments ».
De plus, les blocs béton présentent l’inconvénient de devoir être enduits, au plâtre ou au mortier de ciment.
Ces raisons font que ce type de cloison est plutôt réservé à la distribution de l’espace intérieur dans les volumes annexes, dans les sous-sols, garages et granges. Car, dans ces conditions, le bloc béton est économique, solide, peu sensible à l’humidité, performant sur le plan acoustique, adaptable, facile à mettre en œuvre et se passe d’enduit dans la plupart des cas (montage à blocs apparents).

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Les cloisons en blocs bétons minces sont plutôt réservées à la distribution de l’espace intérieur dans les volumes annexes.

Soigner les joints

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Pour simplifier les travaux par la suite, il est nécessaire de soigner les joints entre les blocs pendant le montage. S’ils restent apparents, ils sont arasés au ras des blocs ou refoulés en forme concave (en creux). Certains blocs permettent aussi le montage à joints minces.
Dans tous les cas, la planéité d’ensemble sous la règle de 2 m est fixée à 1,5 cm en exécution courante (1 cm en exécution soignée). La planéité locale est établie à 1 cm sous le réglet de 20 cm (7 mm en exécution soignée).
Pour des blocs apparents, l’écart de planéité d’ensemble passe à 2 cm sous un cordeau de 10 m, 1 cm sous le même cordeau pour les joints horizontaux et 1 cm aussi pour le décalage vertical sur la hauteur d’étage.

Le principe de pose du bloc béton pour cloison

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Il s’agit d’un montage classique, par hourdage à joint décalé. Hourdage désigne la pose traditionnelle sur joint épais qui permet de compenser les défauts dimensionnels des blocs et de rattraper les irrégularités de pose par un réglage avec différents niveaux (bulle, plomb, règle et cordeau) et un maillet. Il existe aussi des blocs rectifiés qui se posent à joint mince, selon un principe comparable à celui des carreaux.

1. Semelle maçonnée. « C’est au pied du mur qu’on reconnaît le maçon ». Et cela commence par la semelle, chargée de compenser les irrégularités du sol.
2. Joint verticaux arasés. Les blocs béton comportent des reliefs spéciaux sur les côtés, qui forment une gorge une fois assemblés. Celle-ci est alors remplie de mortier pour bloquer la liaison.
3. Bloc béton. Son aspect général a peu évolué depuis son invention. Mais il ne cesse de s’affiner, grâce au recours à des matériaux moins grossiers et un process de fabrication mieux maîtrisé.
4. Pose à joint décalé. Le décalage des joints verticaux garantit la résistance de la cloison vis-à-vis des effets de poussée. Ce principe est maintenu, même dans le cas de chaînages verticaux. Il faut alors utiliser des blocs adaptés.
5. Hourdage (lit de pose). Le lit de pose est épais et joue le rôle d’ajusteur sur les trois axes de l’élévation (horizontal, vertical et aplomb). Il ne faut pas non plus abuser : il ne peut pas compenser un montage mal fait.

La famille / les déclinaisons

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Bloc standard

Il reprend les principes du bloc classique avec de larges alvéoles internes et des gorges pour le bourrage du joint vertical. C’est le produit à tout faire, en 10 ou 15 cm d’épaisseur.

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Bloc béton plein

Ses applications sont les mêmes qu’un bloc standard mais il est plus dense, plus lourd et donc plus solide avec une classe de résistance de B80 ou plus (environ 80 T ou plus au mètre linéaire).

Bloc béton perforé

Il est plus léger que le bloc plein, plus lourd que le standard. Ses performances sont logiquement intermédiaires.

Points singuliers et travaux associés

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L'eau

Il faut toujours humidifier les supports sur lesquels seront déposés les lits de mortier, sinon l’adhérence sera médiocre. Il ne faut pas détremper. S’il reste de l’eau stagnante, le mortier se dilue.

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Le cordeau

Il est important de bien soigner l’ajustement de ces blocs qui détermine en grande partie la facilité de pose du reste de la cloison. Ils sont réglés selon les 3 axes, horizontaux, en longueur et en largeur, et vertical.

Débords

Après chaque rang posé, les bavures de mortier sont soigneusement raclées, à la taloche ou avec le tranchant de la truelle. Car une fois secs, ces boudins compliquent l’application de l’enduit de surface.

La pose en 6 étapes clé

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2021 - Pages : 276-277-279 - Cloison en bloc béton

Faire parler la poudre
L’emplacement de la cloison à monter est repéré au sol à l’aide d’un cordeau à poudre. Le tracé se prolonge verticalement sur les murs de départ et d’arrivée. Le cas échéant, les angles sont vérifiés à l’équerre.

Un lit de mortier
Le montage de base consiste à sceller les blocs de départ et d’arrivée de la cloison puis à poser les éléments intermédiaires. Une semelle de mortier est déposée à l’emplacement du premier bloc.

Border le lit
Le lit de pose du premier rang est appliqué directement sur la dalle préalablement humidifiée. La taloche permet d’obtenir un bord net, afin de maintenir visible le tracé au cordeau à poudre.

Joints garnis
L’espace entre les blocs de départ et d’arrivée est rempli avec des éléments intermédiaires ancrés dans le lit de pose au maillet. Après leur réglage de niveau, toujours dans les 3 axes, leurs joints verticaux sont remplis de mortier.

Cordeau et décalage
Les rangs suivants sont montés de la même façon : les blocs précédents sont humidifiés, le lit de pose est appliqué et réglé sur une épaisseur de 10-15 mm, puis les nouveaux blocs sont posés dessus, en décalant les joints.

Le jeu de l'intervalle
En distribution intérieure, l’espace résiduel entre le dernier rang et le plafond est rempli de mortier. Les maçons savent réduire au minimum cet intervalle en jouant sur l’épaisseur des lits de pose des rangs précédents.

Normes réglementaires

No Normes

Les DTU concernés pour bloc béton

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Les cloisons en blocs de béton sont traitées par le DTU 20-13 « Cloisons en maçonnerie de petits éléments », en particulier son chapitre 8. Elles sont également citées dans le DTU 26.1 pour les travaux d’enduits de mortier.

BS Bon à savoir

Conditions d'usage d'un logement

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Dans notre pays réglementaire, même le comportement des occupants est normalisé (norme P05‑100). D’abord, il faut compter un volume de 33 m3 pour les quatre premiers habitants, puis ajouter 23 m3 pour les suivants. Tout cela peut être réparti en plusieurs pièces. Il est même précisé que les animaux de compagnie ne doivent pas se trouver en nombre anormal.
Les charges sur les planchers sont limitées à 1,5 kN/m2 (environ 150 kg/m2). Elles passent à 3,5 kN/m2 pour les balcons, 2,5 kN/m2 pour les greniers, 1 kN/m2 seulement pour les combles non aménageables.

Pour les accrochages au mur et sur une cloison, ils doivent résister selon deux directions d’effort, l’arrachement perpendiculaire et la suspension verticale.
Pour les carreaux (de plâtre, de brique) et les blocs béton, ces valeurs sont fixées à 25 daN par point pour l’arrachement (environ 25 kg) et 50 daN pour la suspension, avec un écart de 30 cm entre les deux points.
Pour les plaques de plâtre, ces limites sont respectivement fixées à 3 daN et 10 voire 30 daN sous conditions.