Un ouvrage en béton, encastré dans le sol, se remplit d’eau. Pour que cet espace ne subisse pas une inondation, il faut donc drainer jusqu'à un puits. Ici, cet aménagement a reçu un traitement d’exception, exécuté dans les règles de l’art.
Mettre une terrasse hors d'eau
Les performances du système d’évacuation des eaux de ruissellement dépendent de nombreux facteurs. Par exemple, il faut tenir compte, tout à la fois, de la pente du terrain, de sa nature, absorbante ou non, de la proximité des nappes souterraines, de la végétation alentour, de la profondeur de fondation, de la surface de la dalle, du régime pluviométrique de la région, etc.
Prévoir un puits d'infiltration
Dans une version simplifiée à l’extrême, et seulement dans le cas d’un aménagement paysager comme celui-ci, il suffit de prévoir un puits d’infiltration, fermé par une bonde de sol, dans la dalle elle-même et d’orienter la pente dans sa direction.
En solution classique, la bonde de sol, éventuellement remplacée par un caniveau à grille, est maintenue, mais le puits d’infiltration est déporté de quelques mètres. C’est la solution qui a été mise en œuvre ici pour évacuer le ruissellement à l’intérieur de l’ouvrage.
Pour une version simplifiée à l’extrême, on choisira un puits d’infiltration, fermé par une bonde de sol, installée dans la dalle elle-même.
Intervention simplifiée
Drainage périphérique en pente
Ce dispositif sommaire est ici complété par un réseau de drainage placé à l’extérieur de la maçonnerie. En principe, un drain de fondation traditionnel nécessite d’ouvrir la tranchée, puis de l’équiper d’un géotextile et de matériaux drainants qui entourent le tube collecteur, lui-même installé en pente pour une évacuation gravitaire vers le puits d’infiltration (« puits perdu »).
Pose en fond de fouille
Cette intervention peut être simplifiée en utilisant un tube de drainage spécifique, de 90 mm de diamètre, doublé d’une gaine épaisse en fibres de polypropylène aiguilletées à fond plat. Cette gaine permet de se passer de géotextile et d’enrobé drainant. Le tube est directement posé en fond de fouille sur une cunette en béton maigre. Le fond plat et la cunette facilitent le réglage de la pente. Les raccords et changements de direction sont réalisés avec des éléments en PVC standard. Enfin, le remblaiement est réalisé avec la terre de déblai, débarrassée de ses plus grosses pierres et convenablement ressuyée (non boueuse), compactée en couches régulières. Pour le drainage périphérique d’un bâtiment, ce drain, visé par un avis technique, est posé conformément aux prescriptions du DTU 20.1 P4 annexe A4.4. Il n’est pas compatible avec les sols tourbeux ou contenant de l’ocre ferreux.
La pose en vidéo
La technique en neuf étapes
Les points-clés
1-Bouché ou pas ?
Un drainage de fondation répond à des règles d’installation strictes. Sa fonction est d’assurer l’évacuation de l’eau excédentaire. Dans une installation classique, si le drain est posé directement dans la terre, l’eau entraîne des particules fines et des boues qui finissent par boucher le conduit.
2-Des chaussettes filtrantes
Le rôle des différentes couches de la masse filtrante est d’augmenter la surface d’échange avec le sol et de retenir les particules les plus fines. Avec sa conception particulière, le drain utilisé ici réduit considérablement l’importance de la masse filtrante.
Réalisation d'un puits d'infiltration
Lorsqu’il entoure un bâtiment, un réseau de drainage ne peut pas être raccordé à un puisard absorbant (puits d’infiltration ou puits perdu), car ce procédé ne permet pas d’évacuer correctement les eaux collectées, en particulier dans des terrains peu perméables. Il est donc toujours relié au réseau d’évacuation des eaux pluviales, lorsque la pente naturelle ne suffit pas. Dans le cas présent, le drainage ne débite qu’à des intervalles éloignés et les eaux à évacuer sont peu abondantes.
Le puisard est donc limité au strict minimum, à savoir deux tabourets en béton empilés, remplis de gravier.
En version réglementaire, il doit descendre jusqu’à une couche perméable et disposer d’une surface de contact (paroi et fond) d’au moins 2 m2 avec elle.
Il est alors constitué de buses de 1,50 m de diamètre, perforées et pleines, remplies de cailloux, graviers et sables disposés en couches successives.