Le panneau acrylique, dit aussi verre organique ou synthétique se cache sous d'autres noms comme le polyméthacrylate de méthyle, le PMMA pour son acronyme en version anglaise, plus connu sous des marques commerciales courantes (Plexiglass, Altuglas, Perspex,…). Ici, il sera utilisé pour la mise en oeuvre d'une verrière.
Le verre acrylique, ou PMMA, un matériau robuste
Le PMMA est un matériau robuste et léger. Il a une densité inférieure de moitié à celle du verre. Il présente une bonne résistance aux chocs, plus élevée que celle du verre standard, mais moindre que celle du polycarbonate. Il transmet jusqu’à 92 % de la lumière visible (pour une plaque de 3 millimètres d’épaisseur) et présente une réflectivité d’environ 4 % (indice de réfraction de 1,49). Il filtre la lumière ultra-violette au-dessous de 300 nm comme le verre à vitre.
Facile à découper
Un autre avantage de ce matériau est son prix, dans la moyenne des produits de couverture, qui permet d’envisager de grandes surfaces pour un budget raisonnable. Il est également facile à travailler, comme tous les verres synthétiques, et se découpe au cutter. S’agissant d’un produit coulé, il est proposé en différentes épaisseurs, de 3 mm à plusieurs centimètres. Avec un peu d’expérience et de savoir-faire, il peut être mis en forme puisqu’il est thermoplastique. Enfin le PMMA ne dégage pas de fumée toxique en cas d’incendie.
On peut le visser, mais il faut prépercer
S’il résiste mieux que le verre minéral vis-à-vis des chocs, il reste sensible aux fissures, en particulier pour les perçages et les vissages. Un avant-trou est nécessaire, effectué sans pression et perpendiculaire, de préférence avec un support de perceuse. Sur de grandes longueurs, comme ici, avec des panneaux de plus de 5 m de long, il est nécessaire de les manipuler à plusieurs pour faciliter la mise en place et éviter la casse. S’il est durable, le PMMA présente une mauvaise résistance à un grand nombre d’agressions chimiques. Certaines plaques peuvent devenir opaques et difficiles à nettoyer sur la face exposée.
La dilatation des longs panneaux d'acryliques peuvent être très importants ! Il faut prévoir 1 cm de battement par mètre
Une dilatation très importante
D’autre part, comme la plupart des matériaux de synthèse, son coefficient de dilatation est important. On peut tabler sur quasi 1 cm d’augmentation de la taille par mètre. Traduction : pour un panneau d’une longueur de 5 m il faut 5 cm de battement. Il ne faut donc pas négliger les joints de dilatation lors de la pose, notamment pour de grandes longueurs. Une solution consiste à poser plusieurs panneaux plutôt qu’un seul.
La pose en vidéo
La pose en douze étapes
Les points-clés
1-Dilatation
Ce produit peut s’allonger de 1 centimètre par mètre… 5 cm pour une bande de 5 mètres.
2-Recouper les bandes
Sinon la solution c’est de couper les bandes en 2 voire 3 parties et que chacune ait un espace de dilatation plus faible.
3-Fixation
Les bandes sont collées, voire vissées. Il est possible de fixer le PMMA par vissage ou boulonnage, à condition d’effectuer un pré-perçage à vitesse lente et d’utiliser des rondelles d’étanchéité en coupelle. En revanche, il ne supporte par le clouage ou le vissage direct.
En savoir plus
Des écarts de température et de la condensation
Ce mode de couverture n’est absolument pas prévu pour une occupation permanente, à l’année, d’une véranda ou d’un puits de lumière. Le PMMA en simple feuille, collé sur une structure en acier, n’a en effet strictement aucune performance d’isolation thermique. Et cela pose de nombreuses difficultés.
En hiver, en toiture et en partie haute des parois, la condensation est très importante, en particulier dans la configuration de notre exemple en Normandie, avec des rampants de grande longueur et un sol sur terre battue. Des écoulements intérieurs sont inévitables. Un réseau de gouttières en bas de panneau est nécessaire à l’intérieur.
En été, la température pièce fermée peut facilement dépasser 40 °C, voire 60 °C. Un système d’ouverture en partie haute, de la couverture et des parois, est obligatoire. Les aérations automatiques de serre, des ouvrants à vérins à huile thermosensible, permettent de limiter les surchauffes.
De grands écarts de température signifient aussi d’importantes dilatations thermiques qui imposent de fortes contraintes au mastic colle. Il est nécessaire d’effectuer un contrôle régulier de la qualité et de l’étanchéité des fixations des panneaux, particulièrement en toiture. Avant tout projet de couverture, il est nécessaire de vérifier la compatibilité du matériau choisi en fonction de la destination de la pièce, du type de support de charpente et de la réglementation relative à la résistance Neige et Vent par exemple (Eurocode 1, NV65, N84,…).
Autres techniques : le polycarbonate et le verre
Le polycarbonate est plus cher, mais il résiste mieux aux chocs et aux agressions chimiques pour des applications en toiture. Il existe en version double paroi alvéolaire qui apporte un minimum de performances thermiques, au détriment de la transparence. Attention à soigner l’étanchéité des panneaux, de manière à éviter la formation de condensation à l’intérieur des alvéoles.
Le verre minéral conserve ses atouts. Il est obligatoirement feuilleté en toiture, donc sans danger. Il peut être traité pour filtrer l’ensoleillement ou faciliter le nettoyage. Il existe évidemment en double vitrage, avec tous les raffinements possibles en matière de performances thermiques. Toutefois, il est inutile de choisir du haut de gamme sans une structure porteuse adaptée (matériau isolant, rupteurs de pont thermique, etc.).
Dans notre exemple, un verre simple feuilleté suffit. Il se commande sur mesure pour éviter les découpes. Chaque travée sera couverte en plusieurs vitres, pour en réduire la longueur, en faciliter la manipulation et la livraison.