Pourquoi choisir ? En matière de revêtement de sol, comme dans les autres domaines décoratifs, l’uniformité n’est plus de mise. Jouer sur les couleurs et les matières permet de casser la monotonie. Ainsi panachez le bois et le carrelage, ou encore le gazon. Tout est permis ou presque !
La transition par le sol
Les effets de perspective et d’ordonnancement géométrique ont longtemps servi de principe de base aux styles architecturaux et aux modénatures. Pour les sols, les poses réglées, pour les planchers comme pour les dalles, se sont imposées en standard partout où c’était possible. A l’extérieur, subsistait encore la diversité de l’opus incertum, principalement dictée par la disponibilité des pierres.
L’effet damier
La fantaisie ou, au minimum, l’interprétation des codes, n’ont jamais complètement disparu. Jusque dans les années 70, les carreaux de couleur ont rythmé les sols des cuisines et des salles de bains. Pour les parquets, depuis toujours, la pose change d’orientation, en Point de Hongrie, en carreau Versailles ou en chevron. La rigueur techno des années 2000 a balayé tout cela. Elle a rétabli le contrôle des lignes et les couleurs tristes. Un nouvel élan s’amorce aujourd’hui. La tendance amorce un retour timide dans l’univers de la maison. Cette réalisation en est un premier exemple : en partant de matériaux standard, lames de terrasse en bois et dalles minérales, le revêtement de sol assure la continuité entre l’intérieur et l’extérieur, tout en assurant une transition progressive, symbolisée par les dalles intégrées en touches de rappel dans le plan de la terrasse extérieure.
Le procédé n’est pas compliqué à mettre en œuvre, mais la réalisation d’un plan préalable est indispensable
Terrasse avec sol mixte
Deux revêtements, une ossature
Le procédé n’est pas compliqué à mettre en œuvre, mais la réalisation d’un plan préalable est indispensable. Il permet de répartir harmonieusement les dalles et de les intégrer au plancher. Cette disposition est rendue possible par le recours à des lambourdes en aluminium, dont le profil particulier permet aussi bien la pose de dalles que de lames en bois. Les premières sont justes calées et les secondes vissées. Le caractère imputrescible de l’aluminium garantit la tenue dans le temps.
Adapter le format
Le lambourdage doit être adapté au format des dalles plus qu’à celui des lames. En effet, ces dernières étant posées à la perpendiculaire, il leur suffit d’être au moins aussi longues que les dalles. En revanche, ces dernières doivent reposer sur au moins trois lambourdes, soit deux sous les bords et une au centre. Cela peut conduire à réduire l’écartement du lambourdage ou à changer le format des dalles. Celles-ci peuvent être rectangulaires, comme ici, ou carrées.
La pose en vidéo
La pose en douze étapes
Les points-clés
Chercher le niveau
Si la continuité entre l’intérieur et l’extérieur est effective visuellement, elle ne l’est évidemment pas sur le plan technique. Le dallage intérieur est collé en plein jusqu’au ras du seuil. Toute l’astuce est de décaisser la surface de la terrasse sur une profondeur suffisante pour mettre en place les plots réglables et les lambourdes, afin de faire parfaitement affleurer les deux zones dallées.
1- La bonne pente
Il convient également de gérer les risques de pénétration des eaux de ruissellement. Le sol extérieur est donc toujours plus bas, d’au moins 2 cm, que l’intérieur. Ici, le décalage est bien supérieur, puisqu’il est mesuré en fond de décaissement.
2- Espace libre
En revanche, il convient de laisser un joint libre entre le seuil et le dallage extérieur d’au moins 10 mm.
Côté technique
Décorer avec panache
Associer les matériaux est une idée pour rompre l’homogénéité d’un décor, jouer sur les couleurs en est une autre, à associer ou à appliquer indépendamment. Par exemple, les industriels proposent désormais leurs dalles en pierre reconstituée en collection de différents formats et aspects. Avec un calepinage sommaire, il est ainsi possible de décliner l’ordonnancement et les coloris du dallage. Les lames de terrasse en bois composite offrent la même possibilité, même si le choix des coloris est plus restreint (anthracite, gris, marron,…). En revanche, le bois massif ne se prête guère au jeu. Car s’il existe de nombreux coloris parmi les essences disponibles, en bois locaux ou exotiques, traités ou non, ils finissent toujours par se ternir et virer au gris souris, sauf à conserver un entretien régulier particulièrement fastidieux.
Autre solution : intégrer dans la terrasse du gazon. Du vrai ! En fait il s’agit de dalles en plastique thermoformées, qui ressemblent à des pots de fleurs. Il suffit de les remplir de terre et de planter son gazon. Ces dalles ont la taille de dalles en céramique ce qui permet de panacher comme on le désire.
La lambourde alu
Chaque fabricant propose un profil particulier pour ses lambourdes en aluminium et les accessoires qui vont avec. Le principal avantage de ces systèmes est leur durabilité, puisque la structure une fois posée ne craint pas grand-chose des intempéries. Les quelques inconvénients sont facilement compensés par le collage d’une bande résiliente avant la mise en place du revêtement. Bien sûr, ces profilés en aluminium sont beaucoup plus chers que les tasseaux de bois d’une pose classique.
Les produits utilisés ici comportent deux faces différentes, l’une presque plate pour faciliter le vissage des lames en bois, et l’autre à relief qui permet d’ajuster les cales d’espacement des dalles minérales. Pour changer de matériau sur le même plan de pose, il suffit d’abouter deux profilés tête bêche. Cette technique est utilisée ici pour la continuité du seuil.
En revanche, les dalles indépendantes disséminées sur le platelage sont juste déposées sur les profilés « parement bois ».
Stabilité générale
Au fil des saisons, l’intérieur et l’extérieur vont évoluer en parallèle. Si le dallage intérieur ne risque pas de trop bouger, la terrasse extérieure va se déformer sous l’action des alternances d’humidité et de sécheresse ou de chaleur et de gel.
Cette déformation est accentuée par la pose directe sur le sol naturel, tout juste débarrassé de sa couche de terre végétale. Cette dérive des affleurements va aussi se constater autour des dalles insérées dans le platelage.