Ce projet consiste à remplacer un petit balcon de 4 m² par une terrasse en bois suspendue de 15 m² . Elle va être posée sur des poteaux en bois et une structure de solives et un garde-corps en forme de Croix de Saint André.
Étude préalable
Voici un travail de menuiserie charpenterie des plus classiques, dont le résultat esthétique est toujours une réussite. Ici, le souci architectural est souligné par l’ouvrage sur le garde-corps, habillé de croix de saint André.
Calcul de charge
Mais il est vrai que le bois en terrasse s’accorde avec tous les styles et franchit les époques avec la même simplicité. C’est un matériau traditionnel, toujours d’actualité, et peut-être plus encore aujourd’hui grâce à son bilan environnemental des plus élogieux. En effet, pour un balcon-terrasse de cette dimension, l’alternative est en acier et en aluminium. Ces matériaux sont performants, mais ils sont beaucoup plus chers et affichent un bilan carbone négatif. D’autre part, leur usinage sur place se limite à l’assemblage de profilés fabriqués en usine. Ce n’est pas le cas pour le bois, dont la mise en œuvre est à la portée de tous, à condition d’avoir demandé à un professionnel les bonnes pièces en bois aux bonnes sections selon les portées, les charges permanentes, les charges d’utilisation (combien de personnes attendues dessus) voire les charges exceptionnelles (neige). Forts de cette étude professionnelle, il vous faut un équipement adapté à la taille des pièces à façonner.
La première règle dans ce type de construction est d’assurer la stabilité et de la garantir dans le temps.
Créer un balcon terrasse en bois
Une structure solide avec mortaise et épaulement
La première règle dans ce type de construction est d’assurer la stabilité et de la garantir dans le temps. Cela passe d’abord par le choix des éléments de charpente et de leur section. Ici, la terrasse repose sur des poteaux contrecollés carrés de 14 cm de côté et des poutres-pannes de 8 x 22 cm, assemblées en couple moisé. Le solivage est logé en mortaise et épaulement (entraxe 40 cm DTU 54.1). Le plancher est en lames de 2 cm d’épaisseur et de 12 cm de large. L’ensemble de ces pièces est en pin traité de classe IV autoclave. Il est préférable d’appliquer un revêtement de finition, une lasure, par exemple, afin de retarder le grisaillement et de limiter le lessivage de la protection sous l’effet de la pluie.
Isoler le bois de l'humidité
L’emprunt à la modernité est concentré aux pieds de la terrasse. Le montage sur platine réglable offre de réels avantages. Le premier est, bien sûr, de pouvoir ajuster au millimètre près la hauteur des poteaux et donc l’horizontalité du plan de terrasse. Le deuxième est d’assurer une fixation solide et pérenne, dans le béton au sol comme dans la base des poteaux. Le troisième est d’isoler le bois de tout contact avec le sol et son humidité, ce qui combat efficacement les risques de pourrissement.
La construction en douze étapes
Les points-clés
1-Contreventement
Conçu littéralement pour prévenir les effets du vent, en redirigeant les forces latérales vers le sol le contreventement évite les déformations d’un assemblage.
2-Écharpe
Dans le cas présent, l’écharpe, placée en diagonale à 45 ° permet de verrouiller l’assemblage à angle droit des solives sur le poteau.
3-Transfert
Cette écharpe joue aussi un rôle de décharge, reprend une partie du poids du plancher et le transfère vers le sol par l’intermédiaire du poteau.
Les règles de sécurité
La sécurité des balcons
La conception et la réalisation d’un platelage extérieur en bois sont détaillées dans le DTU 54.1. Y figurent notamment le choix des essences, la section des différentes pièces en fonction de la destination de la terrasse et le traitement de protection nécessaire. Côté pose figure l’obligation de préperçage pour la fixation des lames dans les solives, sauf à utiliser des vis autoforeuses à tête fraisée. L’espacement entre les lames est compris entre 3 et 12 mm. Le nettoyage bénéficie d’une mention particulière.
Le nettoyage doit être réalisé deux fois par an pour limiter la glissance. Il est recommandé d’utiliser de l’eau
La réglementation sur les garde-corps est pointilleuse. Pour le logement, elle repose principalement sur les normes NF P01-012 NF P01-013 et l’article R111-15 du Code de la Construction et de l’Habitation. Un garde-corps est obligatoire dès lors qu’une chute d’1 m ou plus est à craindre. Même le calcul de cette hauteur est précisé. Le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) a édité un Guide Pratique sur le sujet.
En matière de sécurité, les règles relatives aux remplissages sont importantes. Leur fonction principale est de s’opposer au passage d’une personne à travers ou en dessous. Les règles de type A définissent ainsi les dimensions maximales des vides. Par exemple, l’espace inférieur entre le plancher et la lisse basse ne doit pas dépasser 11 cm. Lorsque le garde-corps comporte des éléments autres que verticaux et horizontaux comme c’est le cas ici, les vides ne doivent pas permettre le passage d’un gabarit parallélépipédique de 0,25 × 0,11 × 0,11 m par quelle que méthode que ce soit.
Deux types de balcons : rapportés ou en prolongement de plancher
Il existe deux principaux types de balcons, rapportés ou en prolongement de plancher.
La plupart des immeubles construits en béton armé jusque dans les années 2000 comportent des balcons en porte-à-faux, en prolongement de dalle. Désormais, cette conception dans le neuf est pratiquement abandonnée car elle crée un pont thermique considérable difficile à résoudre.
Désormais, le balcon est donc rapporté : la dalle est discontinue, ce qui permet d’intégrer facilement des rupteurs de pont thermique. Le principe le plus courant reste celui de la console.
Le balcon peut aussi être suspendu (haubanage), semi-indépendant (poteaux en saillie) voire autoportant (quatre poteaux par exemple).
Un balcon construit selon les règles en vigueur est conçu pour résister à des charges au moins égales à celles d’une dalle de plancher. On distingue en effet deux types de contraintes, soit les charges concentrées (sur un cercle de 25 mm de diamètre) et les charges uniformément réparties. Un balcon comme un plancher doit supporter les charges concentrées de 2 kN (kilonewton). Pour les charges réparties, il doit supporter 3,5 kN/m2, contre 1,5 kN/m2 minimum pour un plancher. 1 kN équivaut environ à 100 kg. Attention, cela ne signifie pas qu’il est possible de rajouter 200 kg de terre au mètre carré, car elle se rajoute à la masse de la construction, pas à la charge supportée. L’intervention d’un bureau d’étude (ou d’un architecte) est recommandée, particulièrement en copropriété afin de garantir l’absence de risque pour le reste de l’immeuble.