Ouvrir une porte dans un mur en pierre

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Ouvrir un mur pour y intégrer une porte n'est pas insurmontable mais demande une préparation millimétrée et beaucoup d'attention surtout si vous touchez à un mur porteur. Préparez en amont l'intégration du linteau, qu'il soit à bétonner ou en acier, le report des charges sur les côtés ou encore l'étaiement de l'ensemble. Voilà un chantier qui doit être abordé avec de nombreuses précautions, si vous ne voulez pas voir votre maison s'écrouler !

Percer un passage de porte

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Vue en coupe d'une porte dans un mur en pierre

Dans toute construction, un mur porteur se repère facilement à son épaisseur et à sa densité. Comme il est plus compliqué à bâtir qu’une simple cloison de distribution, il faut d’abord avoir conscience qu’il n’est pas là par hasard et qu’il est préférable de se faire accompagner d’un professionnel. De fait, s’il est abattu ou seulement modifié sans précaution, il s’écroule et la maison avec. Alors qu’Internet déborde de tutos flambards à base de coups de masse en short, rares sont ceux qui reviennent sur les lieux du crime après l’apparition des premières lézardes. Imaginez les sentiments de l’expert mandaté par les assurances en cas de pépin de ce genre. Il faut se rappeler qu’un professionnel sérieux dispose de différentes garanties en cours de validité. Ce n’est pas le cas pour le bricolage, seuls ou entre amis, plus ou moins proches et bénévoles.

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La principale difficulté du percement d’un mur porteur est le report des charges descendantes sur les côtés de l’ouverture.

Report de charges

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La principale difficulté du percement d’un mur porteur est le report des charges descendantes sur les côtés de l’ouverture. Plus celle-ci est large, plus la charge à répartir est importante, c’est-à-dire tout ce qui se trouve au-dessus jusqu’au toit. Tout cela est supporté en premier lieu par le linteau, cette pièce horizontale qui prend appui sur les côtés de l’ouverture. Traditionnellement, ce linteau était en bois, voire en pierre monolithique (d’une seule pièce), pour les plus fortunés. Il existe aussi de nombreuses méthodes pour reporter ces charges, à base d’arcs de décharge et d’assemblages à clé qui relèvent de la construction traditionnelle. Aujourd’hui, il est plus simple de recourir au béton armé.

Trois solutions de linteau

Il est possible de fabriquer soi-même les éléments de coffrage ce qui est une première solution. Il est plus facile d’utiliser un bloc creux qui fait office de coffrage perdu. Attention, en rénovation, ces blocs ne sont envisageables que s’il est possible de les remplir de béton par-dessus. Une troisième méthode consiste à mettre en place un prélinteau, puis à bétonner au-dessus, avec ou sans armature selon les cas. Celle-ci est constituée, au minimum, de deux fers HA de 8 mm. Cette indication doit être vérifiée en fonction des charges à supporter par le linteau. Selon le cas, il peut être nécessaire de reprendre les jambages.

La pose en vidéo

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La technique en douze étapes

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2020 - Pages : 094-095-096-097 - Ouvrir une porte dans un mur en pierre

L’emplacement de l’ouverture est repéré d’un côté du mur. Il comprend le tableau en lui-même et les dimensions pour le linteau. Les appuis latéraux pour ce dernier sont d’au moins 20 cm.

Le même traçage est réalisé de l’autre côté du mur. Des trous de repérage traversants peuvent faciliter la correspondance des deux tracés. Les étaiements provisoires sont mis en place.

Le démontage du mur débute sur l’un des côtés, sur une profondeur équivalente à la moitié de l’épaisseur de la maçonnerie, ou à celle du linteau préfabriqué à mettre en place si le mur est encore plus épais.

Le linteau est installé dans la saignée. Il est ajusté en largeur, de manière à respecter les cotes d’appui, en profondeur au nu du mur, ou en retrait s’il est enduit, et à l’horizontale, posé sur des cales.

Une fois la mise en place réglée, des plots de mortier complètent les cales de manière à bien bloquer le linteau. Ce dernier est étanché aux extrémités, afin que le béton coulé ne s’échappe pas.

Les fers d’armature sont déposés au fond de la rigole du linteau, dont ils mesurent au moins la longueur. L’espace libre au-dessus du linteau doit être suffisant pour couler le mortier sans trop de difficulté.

Le béton est gâché presque liquide de manière à faciliter son coulage, directement au seau de maçon, et qu’il puisse bien se répartir dans tout le coffrage. Le linteau est tapoté au maillet pour débuller le mélange.

Pendant le durcissement du premier côté, le second est découpé et ouvert de la même manière, doublage compris. Si des réseaux circulent derrière la contre‑cloison, ils seront décalés au-dessus du linteau.

Comme pour le premier côté, le linteau préfabriqué est mis en place dans l‘ouverture. Compte tenu du poids, il est préférable de travailler à deux. Il doit être placé exactement au même niveau que le premier.

Le linteau est armé et bétonné comme le premier. Après la prise du béton et le durcissement des scellements d’appui, les cales provisoires peuvent être enlevées. Mais l’étayage principal reste en place.

L’espace ouvert au-dessus des linteaux est remaçonné avec une part des pierres de démolition soigneusement choisies, scellées au mortier bâtard. L’objectif est de limiter les vides entre les pierres et la consommation de mortier.

Le reste de l’ouverture peut alors être démonté, pierre par pierre, du haut vers le bas, sans utiliser d’outils de frappe comme une masse ou un marteau burineur. Il est préférable d’attendre quelques semaines avant d’enlever l’étaiement.

Les points-clés

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Pendant la durée des travaux, la charge imposée au mur à percer peut être reprise par un soutènement du plancher supérieur. La technique est déterminée par l’orientation des poutres ou des solives.

1-Le soutien parallèle au mur
Le soutien est parallèle au mur lorsque les solives sont perpendiculaires. Les bastaings sont plaqués contre le mur à percer, de chaque côté.

2-Le soutien traverse le mur
Le soutien est perpendiculaire si les solives sont parallèles au mur. Dans ce cas, les bastaings sont glissés dans des trous percés dans le mur, de chaque côté de l‘ouverture prévue, à une distance suffisante pour ne pas gêner les travaux.

Dans le cas présent, la première solution a été retenue.

En savoir plus

AS Astuce

L'intérêt du trumeau

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Le trumeau est la partie de mur qui sépare deux ouvertures voisines sur le même mur. Lors de l’ouverture de celui-ci, il peut être tentant de créer un second passage, de manière à limiter la portée de chaque linteau, ou pour desservir différents espaces selon la configuration des lieux. Il est également possible de monter un trumeau dans une ouverture de grande largeur, de manière à reprendre une partie des charges. Dans tous les cas, s’agissant d’un trumeau porteur, sa largeur doit être d’au moins 80 cm. Il peut servir de support aux linteaux en béton armé. S’il est reconstruit, en bloc béton par exemple, sa largeur doit être au moins égale à deux fois la longueur de celui-ci.

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