Les matériaux des toitures légères

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Ces matériaux de couverture - fibre-ciment, bac acier ou encore bardeaux bitumés par exemple - sont généralement employés pour des annexes, même s’ils peuvent être mis en œuvre sur la plupart des bâtiments.

La variété des toitures légères

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Une toiture est une toiture. Mais il existe, parallèlement aux toitures traditionnelles faites d'ardoises, de tuiles ou de pierres, des toitures dites légères. Elles ont gagné ce qualificatif parce qu'elles affichent un poids beaucoup plus légers que leurs cousines traditionnelles. Et pour cause. On parle de toiture légère lorsqu'elle pèse entre 3 et 10kg/m2. Les toitures traditionnelles, de leurs côtés, peuvent afficher des poids dépassant les 200kg/m2.
Si les matériaux utilisés pour les toitures légères sont bien souvent moins chers que les matériaux traditionnels ils n'en demeurent pas moins résistants. Leur faiblesse réside davantage dans la moindre qualité de l'isolation qu'ils offrent.
Les matériaux destinés aux toitures légères présentent donc l’avantage de ne pas surcharger la charpente et se divisent en deux catégories, selon leurs difficultés de mise en œuvre. Pour les panneaux, plaques et bacs, le mode d’emploi est plutôt simple, économique et compatible avec la plupart des pentes de toiture. En revanche, la réalisation de couverture en feuilles s’adresse aux ouvrages de prestige et exige un véritable savoir-faire artisanal.

Les matériaux

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Les toits en fibre-ciment

Ces panneaux ne sont plus en amiante-ciment. Ils ne sont même plus rigides pour la majorité d’entre eux, puisqu’ils composent désormais une vaste famille avec les produits à base de résine, opaques ou translucides. La pente minimale de pose est d’au moins 9 %, avec, dans ce cas, une limitation du versant à 15 m. La pose s’effectue par rangées successives, de l’égout vers le faîtage avec un double recouvrement, des plaques entre elles et d’un rang sur l’autre. La fixation sur le support de charpente discontinu se fait toujours en sommet d’onde. Le serrage doit être suffisant pour garantir l’étanchéité mais modéré pour ne pas écraser l’onde.

Les toits en bac acier

Le bac acier est la traduction commune de la plaque nervurée issue d’une tôle d’acier revêtue qui est la dénomination définie par le DTU. Notez qu’il existe aussi des plaques en aluminium, en inox, en cuivre ou en zinc, qui font l’objet, pour l’aluminium notamment, d’un DTU spécifique.

La couverture en bac acier peut être posée sur des toits à faible pente, à partir de 5 % seulement, pour des rampants pouvant atteindre 40 m. Elle se pose sur des profils métalliques ou des éléments de charpente en bois.
Les plaques sont posées en orientant les nervures dans le sens de la pente. Elles sont généralement fixées au support de couverture en sommet de nervure par un système comparable à celui des plaques en fibre-ciment. Une fixation en plage est possible dans certains cas de support en acier ou en béton.
Les pénétrations imposent des adaptations particulières, en créant un point de faiblesse par la découpe des nervures. Les consignes varient selon qu’elles concernent une seule plaque ou plusieurs. S’il est prévu de l’éclairement au moyen de plaques translucides, des règles spéciales s’appliquent, pour le recouvrement, l’emplacement (jamais en rive), les joints …

Les toits en bardeaux bitumés

Le bardeau bitumé est présenté en plaques souples, éventuellement revêtues (paillettes, granulés, …). Il n’est pas porteur. Il est donc posé sur un support continu, généralement en contreplaqué ou en aggloméré. Les bardeaux sont cloués au support et collés entre eux, sur une pente minimale d’au moins 20 %, en rangées, de bas en haut, à recouvrement. Ce dernier dépend de l’exposition à la pluie et au vent.

Les toits en feuilles

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Les huttes et cabanes de chasseurs ne sont pas concernées ici, puisqu’il s’agit principalement des couvertures entièrement métalliques, en zinc (DTU 40.41), en acier (DTU 40.44), en cuivre (DTU 40.45), voire en plomb (DTU 40.46).

L’expression couverture en feuilles désigne le système qui met des éléments métalliques dont la longueur n’excède pas une certaine valeur (3 m par exemple). Cette pose peut s’effectuer par tasseaux et couvre-joints ou à joint debout (agrafure simple, double agrafure, agrafure à joint debout, ressauts). Les feuilles métalliques sont généralement posées sur un support continu, un voligeage par exemple, qu’il est nécessaire de poser parfaitement plan (moins de 1 cm de tolérance d’alignement des chevrons).
Le système d’assemblage est déterminé par l’exposition au vent et à la pluie.
Les prescriptions précédentes s’appliquent en particulier aux feuilles en zinc et en acier. Pour le cuivre, les valeurs de pente et de choix des matériaux (longueur, largeur) sont différentes, de même que certaines règles de pose.
Le plomb est également posé sur un support continu, généralement un platelage en bois, parfois une dalle béton. S’agissant d’un domaine traditionnel, le travail du plomb fait appel à un savoir-faire bien codé qui ne laisse rien au hasard, avec des systèmes de couverture à tasseaux, à baguettes ou ourlets roulés ou à agrafage rabattu. Ils se déclinent selon la valeur de pente sur une fourchette large, comprise entre 2 et 175 % ou plus (redans, …).

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Si le diagnostic repère la présence d’amiante, le propriétaire est tenu, sous peine d’amende, de mettre en œuvre les préconisations émises par le diagnostiqueur.

Que faire des toits en amiante-ciment ?

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Dans une maison individuelle, l’amiante est présent sous trois formes. On le retrouve en laine isolante, en calorifugeage de tuyaux par exemple. Il a servi aussi de flocage, appliqué par projection, dans des espaces inaccessibles, en sous-face des garages, … La troisième forme est en mélange avec des résines ou du ciment. Il a alors servi pour le lino, les dalles adhésives très à la mode jusque dans les années 80. En fibrociment, il a été utilisé pour fabriquer des conduits d’évacuation (ventilation, eaux usées, vide-ordure, …). et en plaques constructives, ondulées ou planes, pour monter des cloisons légères et, surtout, des toits. Ces dernières sont très fréquentes dans les hangars et entrepôts de toutes natures. En habitat individuel, elles se rencontrent en toiture principale ou, plus souvent, en annexe (garages, abris, etc.). Ces matériaux sont classés selon trois listes.

Les toits en amiante-ciment (ex fibrociment) sont concernés par la liste B. Pour tous les propriétaires de maisons individuelles construites avant 1997, un DTA (Document Technique Amiante) doit être fourni en cas de vente (et de location), mais il n’y a pas d’obligation de repérage des matériaux identifiés, alors que dans un immeuble collectif, ce repérage est également obligatoire (parties privatives et communes).

Si le diagnostic repère la présence d’amiante, le propriétaire est tenu, sous peine d’amende, de mettre en œuvre les préconisations émises par le diagnostiqueur. Pour les produits de la liste B, il s’agit d’une évaluation périodique (EP), avec, éventuellement, une remise en état limitée au remplacement, recouvrement ou protection des seuls éléments dégradés (action corrective de premier niveau AC1), ou d’une zone entière (AC2).
Il n’est pas formellement interdit à un particulier d’intervenir sur un matériau amianté. Toutefois, pour les opérations de retrait ou de recouvrement, il est recommandé de faire appel à une entreprise qualifiée (Afnor Certification, Qualibat ou Global). Les intervenants doivent avoir suivi une information spécifique.
En cas de retrait, les déchets amiantés de toutes natures sont dangereux. Ils doivent être spécialement conditionnés et portés en centre de traitement adapté, sous la responsabilité de l’entreprise qui réalise les travaux. Un particulier doit trouver lui-même le point de chute de ses déchets (www.sinoe. org) et les emballages adaptés, une démarche à réaliser avant de débuter le chantier.
Il n’est pas non plus obligatoire de remplacer un toit amianté. S’il est en bon état, il peut être recouvert. Différentes techniques sont envisageables. L’une des plus intéressantes consiste à intercaler une épaisseur d’isolation thermique entre l’ancien toit et la nouvelle couverture. Ce type d’intervention est à confier à une entreprise spécialisée.