Encyclopédie : Les composants de la couverture

Couverture 7 min de lecture

Le charme des campagnes françaises qui font la joie des camping-caristes retraités tient beaucoup à la typicité de leurs toits. Mais, à la différence d’autres pays mieux ordonnés, un joyeux mélange prévaut : dans le détail, peu de toits se ressemblent.

Les détails de la couverture

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Pourtant, ce n’est pas faute d’édicter force recommandations, règlements et zonages associés aux règles d’urbanisme et aux déclarations ou permis à solliciter chaque fois qu’une intervention sur le toit s’avère nécessaire. Et cela ne prend pas en compte les engagements volontaires, comme les classements des plus beaux villages de France et autres préférés des Français. C’est faire peu de cas du principe fondateur de notre pays : oui à la réglementation, mais pas pour moi.

Zoom sur le sarking

Avec les nécessités d’isolation thermique et d’étanchéité à l’air, la couverture a pris beaucoup d’embonpoint. En voici un exemple représentatif pour un toit isolé avec la méthode du sarking.

1. Le parement intérieur fait office de support, fixé sur le chevronnage.
2. Le pare-vapeur est déroulé et fixé horizontalement par-dessus, en continu (Sd>18m). Son rôle est de contrôler les transferts de vapeur d’eau depuis l’intérieur.
3. L’isolation thermique est généralement réalisée en deux couches croisées, calées en bas de pente contre une planche filante.
4. L’écran de sous-toiture est déroulé comme le pare-vapeur. C’est un second régulateur de transfert dans le sens intérieur-extérieur. Et il assure aussi une protection en sens inverse, contre les pénétrations de tous types. De type HPV, il se plaque sur l’isolant.
5. Les contre-chevrons se fixent sur les chevrons, en traversant les couches précédentes. Ils participent au maintien de l’ensemble.
6. Les liteaux sont cloués sur les contre-chevrons. Leur écartement est réglé en fonction de la nature de la couverture.
7. La couverture finit le chantier, posée de bas en haut. D’autres accessoires viennent compléter ce schéma de base, comme les étanchéités nécessaires aux pénétrations (conduits, fenêtres, …), les cache-moineaux, etc.

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Avec les nécessités d’isolation thermique et d’étanchéité à l’air, la couverture a pris beaucoup d’embonpoint.

Les matériaux de couverture courants

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En ce qui concerne les matériaux, si la terre cuite domine largement le marché, les tuiles en béton en occupent une part significative, de même que les éléments en fibre-ciment pour les copies de l’ardoise.

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La tuile canal

Elle est l’une des plus anciennes. Elle est largement répandue sur l’ensemble des toits à faible pente. En pose classique, elle comporte une première couche, posée à l’envers, de tuiles de courant, doublée d’une seconde rangée emboîtée, de tuiles de couvert. Aujourd’hui, les tuiles de courants sont remplacées par des plaques ondulées.

La tuile plate

Elle est l’ancêtre des types de couverture actuels dans lequel l’étanchéité est assurée par le croisement des joints entre les éléments puis d’un rang sur l’autre. Il faut toutefois plusieurs couches pour parvenir à un résultat probant.

La tuile mécanique

Bien calibrée et forte de ses profils d’emboîtement en rives, elle simplifie le calepinage, garantit l’étanchéité. La tuile mécanique se décline avec des reliefs originaux (la Jacob, la Marseille) et reprend les formes classiques (tige de botte, flamande, plate) beaucoup d’accessoires : demi-tuile de rang, douilles de ventilation, chapeaux, chatières, rives, épis de faîtage, etc.

Ardoise

Elle reste largement présente dans de nombreux styles régionaux. Mais elle est de plus en plus rare en version naturelle.

Les intempéries

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Le degré de pente du toit est déterminé par l’environnement immédiat de la construction et sa situation géographique. Pour cela, la France est d’abord divisée en trois zones climatiques.
La zone 1 concerne tout l’intérieur du pays situé à une altitude inférieure à 200 m.
La zone 2 borde la Côte Atlantique sur 20 km de profondeur, de Lorient à la frontière espagnole, et assure une transition de 20 km environ entre la zone 1 et la zone 3 pour les côtes de la Manche, de la Bretagne et de la Mer du Nord. Elle concerne aussi l’intérieur du pays pour les altitudes comprises entre 200 m et 500 m.
La zone 3 englobe les côtes de la Mer du Nord, de la Manche et de l’Atlantique jusqu’à Lorient, sur une profondeur de 20 km, la Vallée du Rhône, jusqu’à la pointe de l’Isère, de la Drôme et de l’Ardèche, ainsi que la Provence, le Languedoc, le Roussillon, la Corse et toutes les altitudes au-dessus de 500 m.

Ensuite pour prendre en compte les spécificité locales, il convient de superposer les effets de la situation.
La situation protégée est un fond de cuvette entouré de collines sur tout son pourtour et protégé ainsi pour toutes les directions du vent. C’est aussi un terrain bordé de collines sur une partie de son pourtour correspondant à la direction des vents les plus violents et protégé pour cette direction de vent.
La situation normale correspond à une plaine ou un plateau pouvant présenter des dénivellations peu importantes, étendues ou non (vallonnements, ondulations).
La situation exposée se rencontre au voisinage de la mer, le long du littoral sur une profondeur d’environ 5 km, le sommet des falaises, les îles ou presqu’îles étroites, les estuaires ou baies encaissées et profondément découpées dans les terres. A l’intérieur du pays, elle est déterminée par les vallées étroites où le vent s’engouffre, les montagnes isolées et élevées et certains cols.

Chaque DTU détaille ensuite les pentes et, éventuellement, les techniques de pose à respecter en fonction du matériau choisi (agrafage, recouvrement, …). À noter que, dans certaines régions, le classement varie d’un DTU à l’autre. Notez également qu’il existe une carte différente, dite des régions de vent. Celle-ci comporte 4 zones et n’a pas grand rapport avec la précédente. C’est l’ancienne Neige et vent (NV65), qui a été intégrée dans l’Eurocode. Celle-là sert surtout au calcul de résistance des structures (pression dynamique), avec les mêmes finesses de prise en compte des situations particulières dénommées rugosité du terrain. C’est à cela que l’on constate que la France est un pays de géographes zélés, cartographié depuis le Premier Empire !