Lorsqu’on se déplace en fauteuil roulant, ou à l’aide de béquilles, les marches, même peu nombreuses, sont tout simplement infranchissables ! Solution : créer une pente douce – une rampe – accessible en fauteuil ou sans avoir à lever le pied pour franchir les marches. Voici la méthode pour une rampe en bois à faire soi-même.
Le perron pour les PMR
Les perrons peuvent être remis facilement aux normes d’accessibilité.
En ce qui concerne les escaliers d’entrée, ces travaux consistent à poser une rampe d’accès par-dessus les escaliers. Sa largeur doit être de 1,20 m et comporter des paliers de repos. La pente de la rampe doit être inférieure à 5 %, son dévers inférieur à 2 % (ce sont des normes pour les bâtiments publics, mais pourquoi ne pas les appliquer chez soi ?). Il n’est pas inutile, non plus, d’installer une bordure « chasse-roue » (hauteur de 5 cm) pour guider les personnes malvoyantes ou aveugles. Cela limitera leur risque de sortir du cheminement. Et rien, bien entendu, ne vous empêche d’installer un garde-corps, indispensable aux personnes âgées.
Une autre solution consiste à faire installer une plateforme monte-escalier. Ou bien encore, à faire construire un ascenseur privatif. Seulement, là, les prix flambent.
Toutes les solutions pour franchir les obstacles
Créer une rampe d'accès en bois
Mettre en place les poteaux
Mesurer la hauteur du dénivelé. Calculer la longueur de la rampe. Délimiter son implantation. Si la hauteur le justifie (20 cm et plus), planter les poteaux de support, de 6×6 cm de section minimum, tous les 100 ou 150 cm, à l’extérieur du passage (120 cm).
Fixer la traverse de seuil
Tracer le repère horizontal du palier le long de la marche d’entrée, en retranchant l’épaisseur des lames de plancher (27 mm). Fixer la traverse de seuil au ras de ce repère. Elle sert de niveau zéro pour le reste de l’installation.
Délimiter le palier
Repérer le niveau horizontal du palier sur ses poteaux supports. Fixer les traverses périphériques par vissage ou boulonnage. L’installation est entièrement réalisée en planches de 200×27 mm de section, traitées en autoclave (classe IV).
Renforcer la plateforme
À l’aide de sabots en acier, visser des lambourdes intermédiaires, tous les 30 à 40 cm, perpendiculaires à la porte et aux futures lames de plancher. Veiller à ce que les arêtes supérieures des lambourdes et des traverses soient affleurantes.
Mettre en place les limons de rampe
Visser ou boulonner les limons latéraux de rampe à l’extérieur des poteaux supports. Pour régler la pente sur sol dur, la planche est recoupée sur sa longueur à la scie circulaire. Sur sol meuble, elle est enterrée dans une tranchée et calée au gravier.
Renforcer la rampe
Sur l’exemple du palier, renforcer la rampe par un lambourdage espacé de 30 à 40 cm maxi. Maintenir cet écartement grâce à des intercalaires (étrésillons) fixés au droit des poteaux supports. Ces derniers serviront de support de main courante.
Installer le plancher
Visser les planches sur les limons et les lambourdes en conservant un joint de drainage de 10 mm entre elles. Encastrer les vis dans le bois. Raboter les planches d’extrémité pour éviter les ressauts. Ne pas vernir le bois.
Gain de place
Lorsque le reculement nécessaire devant l’entrée n’est pas suffisant pour installer la rampe de face, elle peut être mise en place le long de la façade. Le palier de manœuvre, en haut et en bas de la rampe, doit mesurer 1,20×1,40 m (ou Ø 1,50 m).
Franchissement de perron
Dans le cas d’un perron ou d’une terrasse surélevée, les appuis de la rampe (limons et lambourdes) sont recoupés en fonction du relief des marches. Compter 10 m de longueur de rampe pour un dénivelé de 50 cm soit environ trois marches de 17 cm.
Franchissement de seuil
Pour des hauteurs réduites, comme le passage d’un profilé de porte-fenêtre, la rampe d’accès peut être remplacée par un système de franchissement de seuil, fixe ou amovible, simple ou double sens (pente 10% maxi).
En savoir plus
Des règles précises
Un arrêté du 24 décembre 2015, disponible sur Legifrance.gouv.fr, fixe les règles relatives aux aménagements nécessaires aux différents handicaps, pour la construction ou la rénovation d’immeubles d’habitation ou de maisons individuelles. Pour les rampes d’accès, l’arrêté ne s’applique pas aux étages non accessibles en fauteuil roulant. Le cheminement extérieur doit être visible, signalé, horizontal et sans ressaut.
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Si une dénivellation ne peut pas être évitée, la pente de la rampe d’accès doit être inférieure ou égale à 5%, exceptionnellement 8 % sur une longueur de moins de 2 m voire 10% sur une longueur inférieure à 50 cm. Sa largeur est de 1,20 m, exceptionnellement réduite à 90 cm.
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Un palier de repos est obligatoire en bas et en haut de la rampe et tous les 10 m dès que la déclivité dépasse 4%. Ses dimensions sont, au minimum, de 1,20 m de large et 1,40 m de long.
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Le revêtement de la rampe doit être non meuble, antidérapant, antiréfléchissant, sans obstacle et sans trou ou rainure de plus de 2 cm de diamètre ou de largeur.