Dérèglement climatique : les cinq risques pour la maison

Ouvrages et travaux 8 min de lecture

Inondation, feux de forêts, tempête, mouvement de terrain, canicule... Le dérèglement climatique a des conséquences directes sur votre maison... Quelque fois positive come l baisse de la facture de chauffage avec un été qui se prolonge... Mais il présente surtout de gros inconvénients. Quels sont‑ils ? Etes‑vous concernés ? Et d’abord, c’est quoi le dérèglement ?

Un dérèglement certain

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Un climat est caractérisé par un ensemble de paramètres appliqués à une région, comme les températures et leur amplitude, ou la pluviométrie et la fréquence des précipitations.
En France par exemple, 5 climats sont dénombrés (méditerranéen, océanique, de montagne, etc.).
L’étude de ces paramètres, basée sur des relevés statistiques, permet de visualiser les climats passés et, par extrapolation, les climats à venir.
Le monde scientifique, notamment par le biais des publications du GIEC, constate un dérèglement certain, avec, notamment, l’élévation de la température moyenne du globe.
Ce phénomène global influe sur l’évolution de chaque climat. Ainsi, à l’avenir, pour chaque zone, il fera peut‑être plus chaud, ou plus humide, ou les deux. Il est prévu également une augmentation de la survenance et de l’intensité des phénomènes extrêmes, canicules, tempêtes, etc. Il faut donc comprendre que le dérèglement climatique n’a pas les mêmes conséquences d’un continent à l’autre, d’un pays à l’autre, et même, d’une région à l’autre.

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Cinq, c'est le nombre d'aléas induits par le bouleversement du climat.

Etat des lieux

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Les aléas induits

La modification des paramètres climatiques entraîne des conséquences sur le terrain. Par exemple, si les précipitations sont plus importantes et regroupées sur une période plus courte, cela risque de provoquer des inondations. C’est la définition de l’aléa induit, une sorte d’oxymore technocratique, qui indique que des phénomènes physiques peuvent survenir (induit), mais ce n’est pas sûr (aléa). Ces phénomènes ne sont pas nouveaux. Mais leur fréquence et leur importance sont statistiquement plus élevées.
Jusqu’à présent, tout cela repose sur des hypothèses, des modèles mathématiques et de gros moteurs de calcul. Les projections envisagées portent sur les toutes prochaines années, ou à échéance du demi‑siècle ou de 2100. Toutefois, les données recueillies – c’est‑à‑dire les constatations réelles – suivent la même tendance que les calculs. Elles sont même plus pessimistes.

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Vagues de chaleur

Les vagues de chaleur et canicules constituent le premier aléa. Les secondes sont une définition administrative des premières, qui permet de déclencher des moyens de secours en fonction de l’intensité du phénomène (durée, température nocturne et diurne, région concernée).

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Inondations

Les inondations, deuxième aléa, sont liées au régime et à l’intensité des précipitations. Il en existe différents types. La fonte des glaces au niveau du globe provoque l’augmentation du niveau de la mer et donc la submersion des zones côtières. Localement, une longue période de pluie provoque des inondations de plaine, un gros orage, une inondation torrentielle.

Tempêtes

Les conséquences liées principalement aux tempêtes constituent le troisième aléa. Cela concerne aussi la neige et la grêle.

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Précipitations

La perturbation du régime des précipitations est aussi à l’origine des deux derniers aléas induits. Le premier concerne les mouvements de terrain, comme les éboulements, les coulées de boue ou, à l’inverse, les effondrements.

Sécheresse

Enfin, la sécheresse augmente le risque d’incendie. Les vagues de chaleur et les mouvements de terrain (retrait/gonflement des argiles) sont les aléas induits, susceptibles de fortement évoluer à l’avenir, qui ont le plus d’impact sur le bâti.

D'autres conséquences

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Le dérèglement climatique provoque des perturbations moins spectaculaires, aux évolutions plus lentes.
Par exemple, l’élévation de la température moyenne permet de réduire la consommation d’énergie pour le chauffage en hiver, mais l’augmente pour la climatisation en été.
Le changement du régime de précipitations impose de nouvelles règles collectives pour la gestion de l’eau, pour son stockage ou la priorité des usages. Par exemple, une retenue collinaire hivernale destinée à l’irrigation des cultures peut remettre en cause la recharge des nappes phréatiques, l’alimentation en eau potable, ou provoquer l’affaissement des sols argileux.
L’évolution du trait de côte est une dernière conséquence difficile à évaluer. Des régions entières risquent d’être submergées à moyenne échéance (Camargue, Côte d’Opale,…). Mais, dès aujourd’hui, l’érosion côtière se constate sur le terrain (écroulement des falaises de craie, disparition des dunes,…).

Des catastrophes de plus en plus fréquentes

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Les aléas climatiques, ce ne sont pas que des mots, mais aussi des maux subis par des milliers de familles en France. Triste florilège de ces dernières années...

Inondations

La pluie. Ardemment désirée en période de sécheresse, dévastatrice et meurtrière à d’autres saisons. Des précipitations trop intenses, au lieu de nourrir les sols, les saturent et toute cette eau accumulée s’avère redoutable pour les habitations. En France, 17,1 millions d’habitants sont concernés par les risques d’inondation. Et cela ne va pas aller en s’améliorant si la tendance immobilière actuelle se poursuit : entre 1999 et 2006 près de 100 000 logements ont été construits en zone inondable. Le coût global des dommages causés par les inondations se situe entre 800 millions et 1,1 milliard d’euros par an.

Tempêtes

Ces dernières décennies, la France a connu plusieurs tempêtes mémorables, la plus impressionnante restant celle de 1999. Sous l’effet combiné de deux tempêtes, Lothar et Martin, l'Hexagone a subit de nombreux dégâts – 92 morts, 27 574 communes faisant l’objet d’une reconnaissance catastrophe naturelle, 6% de la forêt française décimée. Dix ans plus tard, en 2009, la tempête Klaus dévastait les Landes.

Canicule

Ca chauffe sur la planète terre et notamment en France comme on l'a vu durant l'été 2022 avec pas moins de 33 jours de canicule au total, un record ! Avant 2004, on recensait 18 canicules départementales par an. Dans l’hexagone, les températures montent donc selon Météo France, qui appuie ses dires sur l’étude des données fournies par l’indicateur thermique national, créé en 1947. Il est donc possible d’observer l’évolution des températures depuis cette date. Et le constat est clair : les vagues de chaleur se multiplient. En parallèle, entre les décennies 1974/1983 et 2004/2013 la taille de la population exposée à au moins une canicule par an a tout simplement doublé.

Incendie

Avec l’augmentation de la fréquence des épisodes de canicules, combinés à une baisse des précipitations, les incendies sont en train de s’imposer comme une des plaies des étés caniculaires comme on l'a vu dans les Landes et en Gironde durant l'été 2022.

En savoir plus

BS Bon à savoir

Le bâti, un vorace en énergie

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Les pourcentages sont formels et le constat est accablant : le secteur du bâtiment est le premier consommateur d’énergie en France. Et dans cette part, le secteur résidentiel en représente les deux tiers.
Les raisons invoquées sont nombreuses. La première d’entre elles est l’âge des bâtiments et leur mauvaise isolation. La conclusion est invariable : c’est la faute des maisons et des appartements. Il faut isoler pour faire baisser les chiffres. Et c’est à leurs occupants de sortir le chéquier. Tout cela est à relativiser.
Tout d’abord, si le bâtiment est le secteur qui consomme le plus d’énergie, ce sont les transports qui émettent le plus de gaz à effet de serre. Et pas qu’un peu, avec près de 140 millions de tonnes d’équivalent CO2 en 2015, contre 81 millions pour le bâtiment, qui arrive même derrière l’agriculture (92 millions) et l’industrie manufacturière (88 millions).
D’autre part, sur le plan de la consommation d’énergie, le parc résidentiel occupe les ¾ des surfaces du secteur du bâtiment (2,624 milliards de m2 contre 850 millions seulement pour le tertiaire). Or, un tiers seulement du parc résidentiel forme l’ensemble des passoires thermiques avec une consommation supérieure à 330 kWhep/m2 /an (environ 850 millions de m2 également). Alors que de son côté, la consommation de la totalité du parc tertiaire s’établit à 400 kWhep/m2 /an, en moyenne. Le mauvais élève est donc le tertiaire, qui consomme plus d’énergie au m2 que le résidentiel.
Pourtant, jusqu’à fin 2019, aucune disposition n’était prévue pour inciter à la rénovation du parc tertiaire. Un décret est paru en juillet 2019, avec une entrée en vigueur en octobre dernier. Toutefois les arrêtés d’application, portant notamment sur les méthodes de calculs et les seuils à respecter, sont encore en discussion.