La mode est aux grands carreaux. Ainsi, même les sols plus petites salles d’eau bénéficient désormais de panneaux céramiques d’un demi-mètre carré ou plus pour couvrir toute la surface, mais gare aux manipulations. La pose de carreaux si imposants demande un savoir-faire particulier.

L'avantage du carrelage

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La salle de bains est un excellent marqueur de l’évolution du confort dans l’habitat. Selon l’Insee, depuis 2018, la quasi-totalité des résidences principales métropolitaines (99,6 %) sont équipées d’au moins une baignoire ou une douche. 50 ans auparavant, en 1968, il n’y en avait que 47 % et même seulement 28 % à la campagne. Ces chiffres signifient-ils que nos parents manquaient d’hygiène ? Certainement pas. Mais l’époque était à la toilette, au gant et au savon, pas au bain à bulles ou à la douche massante multitjet. Avec les préoccupations environnementales actuelles, il se pourrait bien que ces bonnes habitudes reviennent … Au moins ce sera dans une belle salle de bains et pas devant l’évier de la cuisine

Choisir son carrelage

Les propositions sont nombreuses en matière de revêtements de sol et de mur. Les modes passent et les valeurs sûres restent. Dans les salles d’eau, il faut aussi tenir compte de la chaleur humide, tout aussi efficace qu’une décolleuse à papier peint. Dans ce contexte, le carrelage reste le premier choix. Il est (presque) insensible à l’eau, facile à entretenir, solide et inusable. Des pays européens se sont spécialisés dans sa fabrication, un peu la France et beaucoup l’Espagne ou l’Italie. Créer une salle de bains originale est finalement d’une grande banalité tant le choix est grand. Carreler le sol et les murs permet de jouer les contrastes, de format ou de couleur, entre les deux surfaces, tout en créant une harmonie visuelle avec l’équipement sanitaire, la baignoire, la douche, l’espace toilette et le mobilier.

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Plus un carreau est grand, moins il tolère les défauts de planéité, même minimes.

Bien préparer son chantier

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Vue en coupe d'un carrelage de sol
Bien à plat

S’il est possible de carreler des murs avec des produits destinés au sol, l’inverse n’est pas toujours vrai. En effet, la faïence murale est trop fragile pour être collée au sol. En revanche, tous les types de carreaux en grès cérame, pressé ou étiré, conçus pour le sol, peuvent être collés au mur. Attention tout de même au format. Plus un carreau est grand, moins il tolère les défauts de planéité, même minimes. Or un mur n’est jamais parfait. Il y a donc un risque majeur de désaffleurement à poser de grands carreaux en cloison.

Vérifiez la planéité

Au sol, la planéité est assurée par le ragréage autonivelant. Mais il faut la vérifier. Rien de plus simple : il suffit de poser et de glisser, en tous sens, une règle de 2 m de long, ou la plus longue possible dans une petite salle de bains. Tout décalage de plus de 2 mm doit être rectifié par grattage ou ponçage.

La pose en vidéo

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La pose en neuf étapes

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2022 - Pages : 082-083-085 - Carreler un sol

En règle générale, les carreaux sont posés à partir du centre de la pièce le long de deux axes perpendiculaires. Dans une petite pièce et avec de grands carreaux, l’axe est décalé de manière à limiter les coupes.

Le mortier-colle utilisé doit être compatible avec le support et le format des carreaux, avec un temps de prise normal, afin de pouvoir bien le travailler. Il est d’abord étalé au sol et bien raclé à la taloche crantée.

Les grands formats imposent le double encollage. Le dos du carreau est donc enduit, et bien raclé pour éviter toute surépaisseur. Le sol a été humidifié avant encollage, mais c’est inutile pour le carreau.

Si nécessaire le carreau peut être manipulé avec des ventouses car, plus il est grand, plus il est difficile à ajuster. Une autre astuce consiste à le caler contre un guide de départ afin d’aligner les différents éléments.

Pour chaque carreau, deux séparateurs sont placés à chacun des côtés. Le carreau suivant est installé et calé en appui contre la boucle. Le coin est glissé et bloqué, en utilisant une pince si nécessaire, mais sans forcer.

C’est seulement à ce moment que les carreaux sont battus pour les ancrer dans la colle et éliminer les désaffleurements aux joints. Attention à bien répartir les coups sur toute la périphérie des carreaux.

La pose répète les opérations précédentes avec une vérification systématique des niveaux. Les coupes, sur-mesure, sont renvoyées en pied de cloison. Elles sont réalisées au coupe-carreau à eau.

Le mortier-colle doit sécher jusqu’au lendemain. Les coins sont enlevés en cassant la boucle des séparateurs d’un coup sec de maillet. Les coins sont réutilisables pour des poses ultérieures.

Les joints de finition sont réalisés au ciment à joint imperméabilisé, gris en l’occurrence, appliqué au couteau, raclé à zéro puis essuyé au début du durcissement, avant d’être nettoyé à l’éponge.

Les points-clés

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Cette cale d’alignement (séparateur) est particulièrement utile pour de grands carreaux.

1-Écarteur et réglage
Elle comporte d’abord une boucle, solidaire d’une rondelle, qui fait aussi office d’écarteur pour régler la largeur du joint.

2-Tout est dans le coin
Un coin en plastique est glissé jusqu’au blocage dans la boucle serrant ainsi les carreaux et assurant leur alignement.

3-Casser la boucle
Un bon coup de maillet sur le coin après séchage permet de casser la boucle au ras des carreaux.

En savoir plus

Te Technique

Un beau joint

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La pose à joint nul, bord à bord, n’est pas admise. La largeur du joint est fonction de la nature du revêtement, de ses dimensions et des tolérances acceptées pour ces dimensions. En sol intérieur, la largeur minimale est de 4 mm. Elle peut être ramenée à 2 mm pour des carreaux rectifiés. Attention à bien essuyer les reflux de mortier-colle dans les joints tant qu’il est frais, de manière à ce qu’il ne perturbe pas la réalisation et l’aspect de la finition.