Poser une nouvelle couverture

En matière de gros œuvre, les étapes de mise hors d’eau et hors d’air sont importantes. La réalisation de la couverture marque l’accomplissement de la mise hors d'eau. Elle peut être faite en ardoises ou en tuiles, comme c'est le cas ici.

Le toit, le couronnement du gros-oeuvre

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La couverture du toit intervient logiquement en fin de chantier de gros œuvre, après le montage des murs et des planchers. L’étape est aussi importante sur le plan symbolique que technique. En effet, elle marque la transition entre les travaux de construction et ceux d’aménagement intérieur. Lorsque la couverture est posée, tout s’enchaîne, à l’abri des intempéries.

La tuile, un grand standard

Les DTU accordent une large place aux travaux de couverture, notamment dans la série 40. Ils sont déclinés principalement en fonction du matériau utilisé, depuis les couvertures légères jusqu’à la tuile, en passant par l’ardoise ou le zinc, par exemple. Dans le cas présent, c’est la tuile qui a été choisie, comme l’écrasante majorité des toits en Métropole. Question matériau, la tuile est généralement en terre cuite et parfois en béton. Cela ne change rien au mode de pose.

Pose classique ou mécanique

La couverture en tuile est, paradoxalement, l’une des plus récentes, comparée à celles en pierres (lauzes, ardoises), en bois ou végétalisées (chaumes, …). Elle s’est d’abord développée dans les régions de plaine, aux terres argileuses. Les Romains l’ont largement diffusée. De cette longue tradition, il ressort de nombreux formats, associés à tout autant de techniques. A la fin du XIXe siècle et au début du XXe , la tuile à emboîtement, dite « mécanique », est venue transformer les techniques de pose.

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Avec la tuile mécanique, la couverture est devenue plus stable, plus étanche et résiste mieux aux charges.

Les avantages de la tuile

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Vue en coupe d'une pose de couverture
Tout est dans le calibre

La mise au point des tuiles à emboîtement a été rendue possible par l’industrialisation des procédés de fabrication. La mécanisation a permis de produire en grande série des éléments identiques, aux cotes précises. A partir de là, il est devenu facile de créer des reliefs spécifiques permettant aux tuiles de s’emboîter, entre voisines du même rang d’abord, et d’un rang sur l’autre ensuite.
La couverture est ainsi plus stable, plus étanche et résiste mieux aux charges (neige et vent). Cela permet aussi d’économiser sur le matériau, d’alléger la couverture et donc de simplifier la charpente. La fermette industrielle est directement issue de la tuile mécanique.

Le calepinage du bout des doigts

Un calibre constant rend tout plus facile. Ainsi, chaque modèle de tuile est accompagné d’une série de caractéristiques comme le nombre au mètre carré (grand ou petit moule), le poids, ou encore le pureau. Et chaque style se décline en autant d’accessoires coordonnés (rives, douilles, faîtière,…).

La pose en vidéo

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La pose en neuf étapes

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2022 - Pages : 158-159-160 - Poser une nouvelle couverture

La première étape de la réalisation d’une couverture est la mise en place de l’écran de sous-toiture, déroulé en lés horizontaux du bas de pente vers le haut, et agrafé bien tendu sur les chevrons.

Des contre-liteaux sont cloués en juxtaposition sur les chevrons. Ils complètent le maintien de l’écran et, surtout, permettent de ménager l’espace de ventilation réglementaire au dos de la couverture en tuiles.

Le pureau, la distance qui sépare deux liteaux horizontaux, se calcule en tenant compte du modèle de tuile et de la longueur de pente. Il est constant pour toute la toiture. Des tuiles posées à blanc permettent de confirmer les calculs.

En bas de pente, le premier rang de tuiles n’est pas posé sur le précédent. Il doit donc reposer sur une rehausse, soit un liteau plus épais, soit, comme ici, la planche de rive, spécialement ajoutée pour cela.

Quel que soit leur modèle, les tuiles se posent toujours en rang horizontaux, en commençant par le bas. Pour les tuiles mécaniques, le sens de pose, vers la droite, est déterminé par le profil d'emboîtement.

Un autre profil permet de verrouiller les rangs entre eux. Attention, il ne faut pas chercher à serrer les éléments. Ils sont posés moyennant un certain jeu de manière à bien se répartir sur le rang et sur la pente.

Au cours de la pose, des tuiles spéciales sont installées. Il s’agit, comme ici, de modèles à douille pour le raccordement d’un conduit. Il y a aussi les ouvertures nécessaires à la ventilation de la couverture en sous-face.

Les tuiles de rive ne sont pas obligatoires, mais elles assurent la finition du toit et sont parfois très utiles pour la protection contre le vent et les infiltrations neigeuses. Elles sont généralement vissées ou clouées.

La pose des tuiles faîtières vient couronner le toit. Il s’agit ici d’une réalisation traditionnelle sur un solin de mortier bâtard. Très souvent désormais, les tuiles faîtières protègent un closoir de ventilation.

Les points-clés

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1-Le Pureau
Le pureau désigne la partie visible d’un matériau de couverture lorsque le rang supérieur est posé. Un modèle de tuile de cette nature possède des pureaux maxi et mini. L’écartement choisi pour les liteaux doit être compris entre ces deux valeurs.

2-Écart des liteaux
Le pureau correspond à l’espacement des liteaux qui supportent les tuiles. La plupart de celles-ci sont dites « à jeu » ou « à pureau variable ». Elles offrent une certaine souplesse pour déterminer l’écartement des liteaux.

En savoir plus

Te Technique

Guide de sécurité

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Si un chapeau de brousse en guise de protection peut être éventuellement toléré lorsqu’il s’agit d’intervenir sur un toit de faible hauteur, la sécurité au travail sur un chantier professionnel ne laisse rien au hasard et il est indispensable de s’y conformer. Les risques principaux sont évidemment les chutes, par glissade le long de la pente ou en traversant la couverture.
L’OPPBTP (Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics) a édité un « guide de sécurité pour les travaux de couverture » de 52 pages, disponible gratuitement sur Internet. Choix de l’échafaudage, nature des garde-corps, qualité du montage, protections individuelles contre les chutes, …, tout est détaillé et il est fortement recommandé de s’y conformer. Le guide détaille aussi les mesures à prendre pour la manutention des charges lourdes et pour se protéger des risques de brûlure.