Maison du Vexin

Aux portes de Paris, cette riche région agricole aux paysages sereins livre une harmonieuse architecture. Villages nichés au creux d’un vallon, fermes à cour fermée, pigeonniers… charment par l’unité, la simplicité, la justesse de proportions. Sans oublier la diversité des matériaux : moellons, grès, silex, briques, pans de bois.

Style

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La maison est en général logée dans un village, souvent en pierre de taille pour les encadrements et en moellons calcaire pour les murs. Elle offre un seul étage. La tuile est plate et le toit à quatre pentes quand la maison est celle d’un maître.

le nuancier du vexin

Côté Architecture

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Symboles des cultures céréalières

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De l’extérieur, les maisons du Vexin ne présentent que de longs bâtiments aveugles reliés par un mur d’enceinte qui rappellent la nécessité de se protéger des exactions. Un porche dimensionné pour les charrois et le bétail donne accès à la cour. Autour s’organise l’exploitation avec la grange, l’étable, la charretterie… Beaucoup conservent un colombier « à pied » (indépendant), symbole de richesse. La maison du maître (XVIIIe-XIXe siècles), se distingue par ses élégantes façades à un ou deux étages, ajourées de baies alignées et symétriques. En pierres de parement et de taille, elle bénéficie d’un traitement soigné (encadrements, corniches…), tandis que le toit à quatre versants est ajouré de lucarnes (à fronton, à capucine…).

Simplicité des formes

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Dressées en moellons calcaires, les façades ne comptent souvent qu’un étage. Couvrant ou « à pierre vue », elles sont protégées par un enduit de chaux et plâtre gros aux nuances variant du blanc crayeux au gris patiné, voire ocré suivant le sable employé. Les fenêtres sont rares pour limiter les pierres de couronnement (linteau, arc) et les fuites thermiques. Implantées de façon irrégulière, elles sont plus hautes que larges avec des venteaux à trois carreaux. Elles sont encadrées de pierres de taille et surmontées d’un linteau en pierre ou en bois. En décor, seuls quelques bandeaux soulignent ces modestes façades tandis qu’une corniche (en doucine, à talon ou à chanfrein) adoucit l’arrivée de la toiture. À deux versants (de 35 à 45°), elle est coiffée de tuiles plates qui ne débordent pas des pignons. Une lucarne porte « à foin », à « capucine » (trois pans), ou en « bâtière » (deux pans), lui apporte accès, lumière et aération.

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Pour augmenter la surface habitable (nouvelle chambre, atelier, garage…), faites bâtir de petites extensions inspirées des volumes existants.

Côté Rénovation

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Grands principes

Bon sens de l’observation
Modestes d’aspect, les maisons vexinoises et briardes n’en possèdent pas moins une réelle identité protégée. Or votre maison a peut-être subi des rénovations maladroites : percement de fenêtres « au carré », pierres apparentes aux joints altérés, vérandas inappropriées… Aussi, avant d’engager des travaux, demandez conseil auprès de spécialistes : associations (par exemple Maisons Paysannes de France), Parc naturel régional, CAUE (Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement), architectes, artisans du patrimoine.

Agrandir l’espace
Pour augmenter la surface habitable (nouvelle chambre, atelier, garage…), faites bâtir de petites extensions inspirées des volumes existants. Une annexe en maçonnerie traditionnelle (moellons et parements), ou mixte (bloc de béton habillé de parements), avec toiture en appentis élevée dans le prolongement d’un pignon est une bonne solution d’agrandissement !

Côté Culture

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Histoire et géographie

Mis à la mode par la bourgeoisie, au nord-ouest de l’agglomération parisienne, aux confins de Cergy-Pontoise, le Vexin –qui doit son nom à la tribu gauloise des « Véliocasses » qui l’occupait – déroule un vaste et fertile plateau calcaire.

Si proche, si dépaysant !

Délimité par les vallées de l’Oise (à l’est), de l’Epte (à l’ouest), et de la Seine (au sud), le Vexin s’étire entre quatre départements (ouest du Val-d’Oise, sud de l’Oise, lisière nord des Yvelines, nord-est de l’Eure). Recouvert de limons, le plateau qui le porte est le domaine des « bleds » (les céréales) et de l’élevage comme l’attestent les récits des chroniqueurs du Moyen Âge : « le pays de Velquecin a chair et poisson, terre et eau, bleds et vignes, estangs et rivières, chaulx et plastre, pierres et briques, villes et chasteaux, nobles et paysans ». Plat en général, ses buttes boisées jouent les collines et créent de petits vallons, souvent secs, et de fraîches vallées traversées de cours d’eau.

Prospère campagne

Avec ses étendues de blé ondulées, ses villages enroulés autour d’un clocher et ses falaises crayeuses qui épousent les boucles de la Seine, ce « pays » préserve tous ses charmes. La maison du Vexin présentée ici est souvent une maison de village. Préservé de l’urbanisation, l’habitat offre une réelle unité architecturale née de l’utilisation de matériaux locaux (pierre calcaire, enduits au plâtre et à la chaux…), et de la continuité du bâti aux sobres volumes. Compacts, les villages sont volontiers implantés dans le creux d’un vallon ou à flanc de colline pour réserver les sols aux cultures et se protéger des vents dominants. Rectangulaires et de faible hauteur (largeur 7 m x longueur 5 m x hauteur 4 m environ), les maisons sont tantôt mitoyennes, tantôt reliées par des murs qui dessinent une trame minérale continue.

Un enduit pour la rénovation

Te Technique

Liants formulés, tout dans le même sac !

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Véritable signature régionale, les enduits traditionnels protègent et pérennisent nos maisons et leur confèrent un charme incomparable. Mais les outrages du temps les mettent à rude épreuve, suscitant fissures, crevasses, voire décollement en plaques ! Il est temps de mettre à nu les maçonneries (purgées des résidus de mortier friables, poussières) et d’appliquer un nouvel enduit. Mais rénover vos façades nécessite de maîtriser la « bonne recette » quant aux ingrédients et aux dosages. Aussi des fabricants proposent-ils des mortiers « prêts à l’emploi » qui regroupent dans le même sac liants et agrégats (chaux, plâtre, sable, terre argileuse et pigments éventuels). Plus besoin d’acheter les ingrédients séparément : ils sont dosés, calibrés et mélangés en usine. « Il ne vous reste qu’à ajouter l’eau » proclament certains fabricants ! Plus coûteux que les produits de base, ils offrent toutefois des avantages: préparation simplifiée du mortier (plus de dosage dans la bétonnière), teintes régulières, composition spécifique qui facilite l’application (manuelle ou à la machine à projeter), entre 8 et 30 °C. Sans oublier le gain de temps!

Trois couches, trois fonctions
L’enduit est exécuté en trois couches homogènes. Chacune d’elles présente une fonction et un dosage précis.
- La couche d’accrochagegobetis ») est un mortier riche en chaux (1 volume de chaux pour 2 volumes de sable), et fluide que l’on projette avec vigueur. Il fait corps avec le support et sert de surface d’appui à la couche suivante.
- La deuxième couche (« corps d’enduit ») forme l’épaisseur du revêtement (6 à 8 mm), et assure sa planéité. Elle lui donne sa forme définitive en gommant les inégalités de surfaces (1 volume de chaux pour 3 volumes de sable).
- La troisième couche (finition) apporte la coloration définitive et son aspect de surface. Moins riche en liant (1 volume de chaux pour 4 de sable), elle est aussi plus fine (6 mm d’épaisseur). Aussi, ce n’est pas un « rattrapage » du corps d’enduit – au cas où celui-ci serait mal exécuté !