Principes pour refaire une toiture en ardoise

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Le matériau utilisé pour la couverture est une signature régionale. Pas question de déroger à l’ardoise, lorsque l’on veut rénover dans le respect des traditions. Mais sa pose requière tout un savoir-faire dont la maîtrise assure un rendu incomparable.

L'ardoise, un matériau fait pour durer

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Elle fait le charme des toitures françaises, couvrant les habitations de ses reflets bleus-grisés. L'ardoise couvre une bonne partie des toitures françaises. On la rencontre notamment dans le Nord-Ouest de la France, là où se trouve les bassins de production (notamment l'Anjou et la Bretagne). L'Espagne est aussi productrice d'ardoise, de toute aussi bonne qualité que sa voisine française.

Roche de schiste

L'ardoise n'est pas née de la dernière pluie : sa formation remonte à quelque 450 millions d'années. C'est alors qu'est apparue cette roche schisteuse qui devait passer des profondeurs de la terre aux pentes de nos toits ! Son grand intérêt est de pouvoir être débitée en feuilles minces - de forme rectangulaire pour la plus classique ou en forme d'écaille - pour couvrir les toitures. Posée à l'aide de clous et de crochets, elle forme un revêtement résistant, qui s'accommode sans mal des fortes pentes.

Si l'ardoise est un matériau relativement coûteux et nettement plus lourd que la tuile, elle n'en reste pas moins un matériau de très bonne qualité, parfait pour la couverture. Elle s'adapte aux pentes les plus raides et épouse parfaitement les courbes des toitures. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle, à l'origine, on l'utilisait avant tout pour couvrir les flèches des clochers ou des cathédrales ou encore les tours de certains châteaux.

Côté longévité, l'ardoise sait tirer son épingle du jeu puisqu'elle peut faire son office pendant plus de 100 ans. Il va sans dire que cette longévité exceptionnelle dépend de la qualité de l'ardoise mais aussi de la façon dont elle a été posée. Ne pose pas des toitures en ardoise qui veut. La technique demande un savoir-faire certain, dont la maîtrise assure non seulement la beauté de la couverture une fois la pose finie mais aussi son étanchéité.

Les 9 étapes de mise en œuvre

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1. La volige
La pose débute par la mise en place d’une volige à la base du versant. Sur celle-ci, à 3 cm du bord inférieur est tracée une ligne repère permettant d’aligner les crochets à la bonne hauteur.

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2. La première rangée
Elle doit être recoupée pour s’ajuster à la largeur de la volige et recouvrir la gouttière de 7 cm, un niveau où le ruissellement se casse (la « goutte d’eau »).

3. Le doublis
Pour former l’égout du toit, elle doit être doublée (d’où son nom de doublis). Dès qu’une ardoise est mise en place, on fixe au-dessus un crochet en fonction du recouvrement.

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4. Les crochets
Les ardoises sont clouées (pointes en cuivre), en plus d’être maintenues par des crochets. Les crochets se placent en force pour pincer à la fois l’ardoise en partie basse et le liteau qu’ils enrobent en partie haute.

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5. Une demi-ardoise
À partir du second rang, on démarre la pose par une demi-ardoise afin de décaler les joints au niveau des rives et du faîtage.

6. Les outils incontournables
Le marteau (doté d’une tête de frappe, d’une pointe pour percer et d’un biseau tranchant), et l’enclume (en forme de « T » à planter sur les voliges), sont les outils indispensables pour tailler, percer et clouer les ardoises.

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7. Un tire-clou
En rénovation, il faut aussi prévoir un tire-clou pour la dépose des vieilles ardoises. La coupe se fait au marteau, au ras de l’enclume, en n’ôtant pas plus de 10 mm à la fois.

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8. Le faîtage
En finition, le faîtage peut être couronné de tuiles faîtières scellées par des « patins » de mortier qui s’emboîtent latéralement comme ici, ou en « lignolet » maçonné (débordement des ardoises taillées en pointe qui se croisent d’un versant à l’autre).

9. Les détails
La réussite finale d’une couverture tient dans les détails autour des ardoises. Remarquez l’arrondi et donc la continuité de la couverture autour des lucarnes ou encore les tuiles faîtières maçonnées avec un mortier à base de chaux et non à base de ciment.

La bonne ardoise

CH Choisir

Différentes qualités d'ardoises

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Sa qualité varie selon celle… du schiste ! Le LNE (Laboratoire National d’Essai), et l’organisme de certification AFAQAFNOR se sont associés pour créer une marque spécifique (NF Ardoises), garantissant les critères suivants : durabilité, imperméabilité, tenue au gel, résistance mécanique et dimensions. Ce label assure « une ardoise qui ne blanchit pas, ne rouille pas, n’éclate pas après un gel », et d’une épaisseur minimale de 2 mm. Lors d’une rénovation, il est conseillé de demander à l’entreprise de couverture cette certification assortie d’une garantie de 30 ans. À côté des productions industrielles, vous pouvez aussi vous tourner vers quelques rares carrières locales encore en activité (Bretagne, Limousin, Alpes), qui proposent de l’ardoise de pays fendue à la main.