Maisons du Périgord

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Au cœur du Sud-Ouest, cette verdoyante contrée regorge de trésors d’architecture et égrène villages médiévaux, bastides, maisons fortes, châteaux dressés en vigie au-dessus de la Dordogne… Noir, vert, blanc ou pourpre, ses paysages donnent le ton !

Styles

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En Périgord blanc, le calcaire tendre se prête à la taille et s’orne de moulures, bandeaux et corniches. En Périgord vert, les maisons assises sur les rebords des plateaux granitiques du Limousin montrent parfois des murs épais de granit qui traduisent les rigueurs de l’hiver. Au contact de la Gironde, la Double et le Landais sont le territoire des maisons en pans de bois garnis de torchis. En Périgord noir et autour de Sarlat, le calcaire se pare de teintes jaunes clair voire ocrées et s’appareille en moellons taillés avec soin.

le nuancier du périgord
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Côté Architecture

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Maisons des vignes

Typique du Bergeracois, le domaine de vigneron ordonne ses bâtiments (chai, pressoir, grange…), autour d’une cour dont l’entrée est parfois marquée par un pigeonnier-porche. En Périgord blanc, la maison de maître traduit équilibre et noblesse. Sur un plan rectangulaire, elle élève deux niveaux de maçonnerie recouverts d’un enduit qui n’épargne que les encadrements d’ouverture en pierres de taille.

Villégiatures de campagne

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Formées d’un corps de bâtiment à trois, quatre ou cinq travées environné de vergers et de vignes, les chartreuses datent du début du XVIIIe siècle. Elles rappellent l’enrichissement de la bourgeoisie (magistrature, commerce fluvial…), désireuse de se doter d’une résidence à la campagne. Quant aux villages, ils conservent leur atmosphère médiévale avec leurs ruelles étroites bordées de maisons à étages, bâties en moellons de calcaire doré. Au rez-de-chaussée, des arcs ou arcades ajourent les façades qui s’ouvraient sur des échoppes d’artisans et de commerçants.

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Les chartreuses rappellent l’enrichissement de la bourgeoisie (magistrature, commerce fluvial…), désireuse de se doter d’une résidence à la campagne.

Côté Rénovation

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Maçonneries
Souvent, le mortier de liaison des dépendances était réduit à une terre argileuse prélevée sur le chantier par souci d’économie. Souple et adhérent, il amortissait la charge des pierres et le tassement éventuel du sol. Seules les façades des habitations sont enduites avec un mortier de chaux naturelle et de sable qui laisse apparaître les encadrements. À l’intersection des murs, des chaînes d’angle faites d’une alternance de pierres bien équarries solidarisent les maçonneries.

1. Le toit

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Parures de toiture
La diversité du bâti périgourdin doit beaucoup à celle des matériaux de couverture. Les toits à faible pente coiffés de tuiles canal se rencontrent à l’ouest tandis que ceux à quatre versants et tuiles plates dominent à l’est. De couleur ocre variant de l’orange au brun suivant la nature de l’argile et sa cuisson, la tuile plate est de type « grand moule » (18 x 30 cm), et exige une forte pente. Variant du rose brique au beige clair, la tuile canal repose sur un voligeage de peuplier. Pour rejeter l’eau de pluie loin des murs, une génoise faite de rangées de tuiles creuses et plates supporte l’avancée du toit. Au nord-ouest, entre Villac et Terrasson, maisons et châteaux se coiffent d’ardoises bleu-noir extraites de carrières de schiste locales.

Pierres précieuses
En Périgord noir, l’abondance du calcaire qui se clive facilement en plaques explique celle des toits couverts de « lauzes ». Larges et longues de 20 à 50 cm (pour 3 à 5 cm d’épaisseur), elles sont clouées « en tas de charge » sur des barres de châtaignier suivant le principe du « pureau décroissant » : à la base du toit, elles mesurent 40 cm de long (là où le ruissellement de l’eau est très fort), puis diminuent jusqu’à 10 cm au faîtage, là où l’inclinaison est la plus forte. Les lourds toits de lauzes (200 à 400 kg/m2 environ), nécessitent donc de solides charpentes en chêne ou châtaignier et une inclinaison d’au moins 40° pour garantir une bonne étanchéité.

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Les lourds toits de lauzes (200 à 400 kg/m2 environ), nécessitent de solides charpentes en chêne ou châtaignier

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2. Principes de rénovation

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Et baies dites donc !
A l’exception des maisons nobles, les fenêtres sont rares et de petites dimensions pour limiter les déperditions thermiques. Plus hautes que larges, elles sont réparties sans préoccupation de symétrie sauf dans les maisons à étages des bourgs et villages où les ouvertures se superposent avec des proportions décroissantes qui donnent de l’importance aux maçonneries. Des dispositions qu’il convient de respecter en cas de création de nouvelles baies tout en évitant les fenêtres à vantail unique. Côté volets, optez pour des modèles à lames peintes de largeurs différentes bouvetées et jointes bord à bord liées par deux ou trois traverses. Souvent en pierres de taille, les encadrements sont couronnés d’un linteau droit ou mouluré parfois renforcé par un arc de décharge qui reporte le poids du mur sur les jambages. Sur les bâtiments agricoles plus modestes, les encadrements sont en chêne ou châtaignier assemblés à tenons et mortaises. Liées à l’usage agricole, les portes de grange sont souvent surmontées d’un arc en plein cintre (ou en anse de panier), en pierres de taille. Elles peuvent laisser place avec avantage à une verrière (avec châssis ouvrant et fixes), en profilés acier très fins à rupture de pont thermique qui apporte une note contemporaine tout en rappelant la vocation agricole du bâtiment.

Des sols étonnants
Parfois, ils sont couverts de petits pavés calcaires taillés en biseau qui prennent le nom de « pisé ». Cette étymologie (à ne pas confondre avec celle désignant les murs en terre coffrée du Dauphiné), trouve sa source dans le terme latin pisare qui signifie malaxer, piler. Façonnées en pointes, les pierres étaient enfoncées dans un mortier d’argile. Leurs surfaces sont légèrement arrondies par un polissage à la meule pour faciliter le pas de l’utilisateur et l’entretien du sol. Parfois, une rosace bordée d’arcs de cercle en ellipse, un soleil ou un motif floral viennent orner cet inattendu « tapis » minéral.

Côté Culture

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Histoire et géographie

Connue pour son habitat préhistorique, la Dordogne est aussi riche en patrimoine plus « récent » : bastides construites lors de la Guerre de cent ans, abbayes et monastères érigés grâce à l’engouement autour du pèlerinage à Saint-Jacques.

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Vert, noir, pourpre, blanc… le Périgord !

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Au nord, le Périgord vert doit sa riante appellation à ses prairies, bois, fougères et landes à bruyère. Au centre et à l’ouest, le Périgord blanc porte des plateaux calcaires entaillés par la vallée de l’Auvézère. Hameaux et fermes isolées se consacrent à la culture des céréales et des fruits (fraise, noix). Sur les prairies s’ébattent oies et canards bien gras sources de savoureux mets. Au sud-est, le massif calcaire du Périgord noir doit son nom à ses forêts sombres de chênes et châtaigniers. Creusées par l’érosion, les vallées de la Dordogne et de la Vézère abondent d’abris sous roche et de grottes ornées témoins saisissants de l’évolution de nos ancêtres. Autour de Bergerac s’ouvre le Périgord pourpre ainsi nommé pour les tons violacés de son vignoble.

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Fermes, métairies, maisons de maîtres, logis de journaliers composent l’essentiel de l’habitat périgourdin, souvent remanié au fil des évolutions socio-économiques.

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Reflet des activités et des ressources

Fermes, métairies, maisons de maîtres, logis de journaliers composent l’essentiel de l’habitat périgourdin, souvent remanié au fil des évolutions socio-économiques. Ainsi, étables, granges, remises… sont venues s’accoler contre le logis primitif, faisant naître une petite ferme aux volumes harmonieux. Modeste habitation rectangulaire d’une ou deux pièces sans dépendance ni terre, la maison du journalier servait de logement aux paysans employés à la saison ou à l’année. Son confort se limite à une cheminée et un évier en pierre ! Plus répandue, la métairie est une ferme de taille moyenne proche des grands domaines. Appuyés les uns contre les autres ou séparés mais ordonnés autour d’une cour ouverte, les bâtiments se décomposent en habitation, grange-étable, bergerie, soue à cochons, puits et four à pain. Environnée de vingt à cinquante hectares (terres, pâtures, vergers, bois…), la ferme est une exploitation cossue qui abrite une maison de maître, une grange-étable (s’ouvrant sur une aire centrale permettant l’entrée des bêtes, l’accès au grenier à foin à l’étage sous le comble et la remise des charrettes), des cabanons pour loger cochons, oies et moutons, un four à pain avec son fournil pour sécher noix, châtaignes et prunes.

Pigeonniers, symbole de richesse

Tombé en désuétude deux siècles avant la Révolution, le droit seigneurial de construire un colombier en Aquitaine par tout propriétaire aisé est à l’origine d’un riche patrimoine. De forme carrée ou hexagonale, les plus anciens sont perchés sur des colonnes coiffées de « randières » – pierres plates dépassant de la maçonnerie interdisant ainsi toute escalade aux prédateurs (chats, belettes, rats…). Isolés au milieu des prés ou des vignes, les pigeonniers circulaires contiennent une échelle tournante pour accéder aux niches des oiseaux. Ceux de plan carré présentent une volière à l’étage, le rez-de-chaussée servant d’abri ou d’annexe agricole. Souvent, les colombiers sont bâtis au-dessus du porche d’entrée de la ferme ou s’accolent à l’habitation pour mieux l’anoblir.