Revêtement de façade en pierre de parement

Posez des pierres de parement en façade n'est pas une mince affaire, même si les bases du savoir-faire sont les même pour la pose de la faïence dans votre salle-de-bains. Il y a donc beaucoup d’éléments à prendre en compte avant de se lancer.

Pierres de parement : règles de pose

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Par rapport à la salle de bains, ce qui ne change pas, c’est la série de DTU concernée, la 52.2. Mais il s’agit ici de la partie P1-1-2, au lieu de la P1-1-1.

Côté matière

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Il s’agit principalement des carreaux en céramique de 3600 cm2 maxi, 90 cm de plus grande dimension et 40 kg/m2 de masse surfacique. Cela peut être aussi des pâtes de verre et émaux collés sur trame côté face vue (et non face de pose) d’une surface inférieure à 120 cm2. Pour des plaquettes de terre cuite, de moins de 2,5 cm d’épaisseur, la surface ne doit pas excéder 231 cm2 avec un rapport longueur sur largeur compris entre 2 et 7 cm.

Dans le cas des pierres naturelles en mur extérieur, la surface des éléments est limitée à 3 600 cm2. L'élancement (rapport longueur sur largeur) est limité à 3. L’épaisseur doit être comprise entre 7 et 20 mm. Et la masse surfacique est la même que les carreaux de céramique.
Pour les murs extérieurs, les produits de collage sont des mortiers-colles de type C2S, spécialement développés pour résister aux contraintes de cisaillement spécifiques aux façades.

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Lorsqu’il s’agit seulement de créer des encadrements de baies, en allège ou en bandeau, la pose du parement peut intervenir dans les 24 à 48h seulement.

La préparation du support

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La pose collée n’est possible que sur des supports verticaux en béton banché à parement soigné ou en maçonnerie enduite (pose sur nus et repères). Les tolérances de planéité sont de 5 mm sous la règle de 2 m et 2 mm sous le réglet de 20 cm. Pour le béton banché, il ne doit pas présenter de glaçage ni de rattrapage au-delà de 7 mm d’épaisseur. Il faut respecter un délai d’attente de deux mois après achèvement du gros-œuvre (pour des bâtiments de moins de trois étages). Dans le cas d’une maçonnerie enduite, ce délai est ramené à trois semaines, et même seulement 24 ou 48 h, lorsqu’il s’agit seulement de créer des encadrements de baies, en allège ou en bandeau.
Comme d’habitude, les supports doivent être sains, propres, résistants et dépoussiérés. Le cas échéant, les rattrapages sont effectués au moins 24 h avant la pose, avec le mortier-colle prévu ou un mortier de réparation compatible.

Conseils de pose

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La température du support et la température ambiante doivent être supérieures à 5 °C. Par ailleurs, il faut éviter de poser par vent sec, sous la pluie ou sous une forte chaleur. D’autre part, la température du support ne doit pas être supérieure à 30 °C. Pour éviter ces excès, il faut tourner avec le soleil, mettre en place un échafaudage bâché ou arroser le support la veille.

La pose s’effectue par secteurs réguliers de 1 à 2 m², conformes avec la dextérité du poseur et le temps ouvert autorisé par le mortier-colle. Celui-ci est gâché au malaxeur mécanique à vitesse lente, en respectant strictement les consignes de dosage en eau (pas de surmouillage par temps chaud). Il est appliqué sur le support à la spatule crantée. Le dernier passage est toujours horizontal.
Les petits éléments de moins de 50 cm² de surface et les plaquettes de terre cuite peuvent être fixés par simple encollage, avec une consommation moyenne de mortier de 3,5 kg/m² (avec une spatule U6). Tous les autres éléments sont obligatoirement posés par double encollage. Les consommations indiquées sont des valeurs minimales, pour un support en bon état. La consommation augmente lorsque le support est courbe, jusqu’à une certaine limite (rapport entre la largeur du revêtement et le rayon de courbure).
En double encollage, le dos des éléments est beurré avec une spatule lisse. Il faut bien ancrer chaque carreau, le maroufler ou le battre dans le mortier frais. D’autre part, il faut régulièrement vérifier le bon transfert du mortier colle, en essayant d’en redécoller un. Le mortier frais doit rester également réparti entre le support et le dos du carreau, comme le chocolat d’un biscuit fourré. Les sillons doivent être bien écrasés et le mortier réparti sur 70 % de la surface du carreau. Pour de grands formats, les éléments sont maintenus en place par des cales rigides placées dans les joints au fur et à mesure de l'avancement.
Pour une façade entière, il est plus confortable de travailler avec un mortier-colle à temps ouvert allongé (type E). Cela permet de fluidifier les approvisionnements, de compenser les conditions atmosphériques. En revanche, pour des collages ponctuels, en encadrement de baie par exemple, un mortier à durcissement rapide (type F) permet de gagner du temps.
Dans le cas de la mosaïque, la plaque entière est directement marouflée dans le mortier. Le papier de maintien, côté face vue (belle face), peut être enlevé à l’avancement, mais il est plus prudent de le conserver jusqu’au lendemain. Il suffit de l’humidifier pour le décoller.

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Les joints de dilatation du gros-œuvre ne sont jamais recouverts par un revêtement collé, quel qu’il soit.

Le soin porté aux joints

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La pose bord à bord n’est pas autorisée. Il faut donc toujours ménager un joint de 4 mm, voire 6 mm pour les plaquettes murales de terre cuite, les carreaux de terre cuite et les carreaux étirés. Le jointoiement, avec un mortier adapté, est réalisé le lendemain, de la même manière qu’un carrelage intérieur. Le délai est réduit à quelques heures si un mortier-colle à durcissement rapide a été utilisé. Les traces de joint sont nettoyées à l’eau entre le début de prise du mortier et son durcissement.
Les joints de dilatation du gros-œuvre ne sont jamais recouverts par un revêtement collé, quel qu’il soit. Autour des menuiseries et dans les angles, le joint au mortier est remplacé par un cordon de mastic élastomère. Pour les angles, il est aussi possible de mettre en place des profilés spécifiques, généralement ancrés dans le mortier-colle, à l’avancement de la pose. Les acrotères et les appuis de baies doivent être équipés d’une bavette ou d’un profil en goutte d’eau de type larmier, afin d’éviter les infiltrations.

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