Couvrir une charpente est un art, quel que soit le matériau utilisé. Ici, nous dévoilons, pas à pas, les étapes pour couvrir un toit en tuiles plates. La rigueur est de mise pour un résultat parfait.
Le toit en tuiles plates
Un beau toit de tuiles plates, c’est long à réaliser. Par leur triple recouvrement et leur pose à joints croisés, elles assurent un bon écoulement des eaux. Mais selon la pente, il faudra peut-être prévoir un écran de sous-toiture et penser à une bonne ventilation. La progression sur un toit est toujours très dangereuse pour le néophyte… et le professionnel. Assurez-vous avec un harnais et une longe, des garde-corps périphériques si possible et utilisez une échelle de toit.
Préparation avec chevrons et liteaux
1. La toiture comporte une avancée qui protège une terrasse et éloigne les eaux de pluie. Tracez à l’aide d’un niveau le trait de coupe vertical des chevrons en fonction de la longueur prévue pour le débord.
2. En rive d’égout, clouez un liteau sur les chevrons. Un deuxième est fixé par dessus pour compenser l’épaisseur de tuile qui manque au premier rang. Le double liteau peut être remplacé par une chanlatte.
3. Les liteaux sont cloués sur les chevrons avec un espacement correspondant au pureau de la tuile. Leur emplacement est tracé avec une pige sur les chevrons de rives. Un traçage au cordeau matérialise ensuite leur position. Utilisez des pointes torsadées ou crantées en acier inox, galvanisé ou zingué. Les liteaux se raccordent à mi-largeur.
Pose des tuiles
4. Accrochez un premier rang de tuiles courtes en partie haute sur le premier liteau, tandis que leur partie basse repose sur le double liteau. Une deuxième rangée, posée à joints croisés, recouvre entièrement la première.
5. Posez les tuiles de bas en haut par travée de 1 m de large environ. Utilisez une règle métallique pour vérifier leur alignement. Pour éviter les méfaits d’une tempête, clouez ou vissez une tuile sur 5 ou sur 10.
6. Disposées en quinconce sur une ligne basse et sur une ligne haute, les tuiles chatières nécessitent une découpe des éléments du dessous pour assurer le passage de l’air. Une meuleuse avec disque diamanté simplifie la coupe.
Finition avec poses spéciales
7. La chatière s’équipe d’une grille pour éviter la nidification des oiseaux ou le passage des rongeurs. Les tuiles qui la recouvrent sont également découpées en suivant la courbe de l’orifice de ventilation.
8. Les tuiles de rive ou demi-tuiles sont vissées sur les chevrons, ou scellées les unes sur les autres au mortier bâtard. Les tuiles sont alors recoupées à dimensions égales.
9. Au niveau des arêtiers, les tuiles sont recoupées pour épouser l’angle. Posez une bande d’aluminium bitumé et un closoir ventilé pour assurer l’étanchéité entre les deux pans de toiture, avant de fixer les tuiles d’arêtier.
10. Au faîtage, la pose se termine par une rangée de tuiles courtes dont les ergots s’accrochent sur le haut du rang précédent. La ligne de faîte est recouverte avec des faîtières à poser jointivement bout à bout ou à emboîtement. L’étanchéité du faîtage est assurée au mortier bâtard.
La tendance
La i-canopée : le toit végétalisé intelligent
Le Prieuré a mis au point, avec le concours de l’INSA de Lyon, un logiciel de modélisation du comportement hydrique de la toiture hydro-active connectée, configurable selon les paramètres spécifiques à chaque projet. Bon, en clair, la toiture apprend et gère sa pluie. L’idée est d’arriver au « 0 » rejet. Il annule les pics de pluie, diminue l’eau rejetée et réutilise l’eau pour les plantes.
L'ardoise en céramique
L’idée de Koramic© (Wienerberger) avec sa tuile Bellus© est de jouer de la céramique pour faire comme de l’ardoise avec les qualités de la terre cuite. Résultat : une couverture toute en légèreté non seulement par l’aspect mais en poids réel ce qui permettra d’éviter des renforcements de structure. À noter que la tuile Bellus© est donnée comme incassable et garantie 30 ans (32 x 25,5 cm et 4 mm d’épaisseur au nez, lattage de 140 mm – 28 unités au m2).
Ventilation et étanchéité
Faire bonne mesure
L’utilisation d’un closoir souple permet de réaliser un faîtage à sec avec des faîtières à emboîtement, qui respecte les nécessités de ventilation en sous-face des complexes de toiture modernes (écran, isolation, pare-vapeur…). Le closoir est fixé sur une lisse de rehausse, elle-même clouée ou vissée à la charpente. L’arête supérieure de cette lisse se situe à 5 cm environ au-dessus du dernier rang de tuiles. Au minimum, elle doit permettre de créer un espace d’environ 1 cm entre le dessus des tuiles et la faîtière afin d’assurer la ventilation haute. Pour sa mise en place, le closoir est déroulé sur la lisse et cloué dessus tous les 30 cm environ. Puis les films de protection des bandes adhésives sont retirés et les bavettes souples sont plaquées sur les tuiles. Le recouvrement sur les tuiles doit mesurer au moins 8 cm.