Les installations sanitaires ont fait des progrès considérables tout au long du cycle de l’eau. Celle‑ci est de meilleure qualité, et distribuée à pression constante. Il est ainsi plus facile de concevoir un réseau intérieur performant et silencieux.
Les règles à respecter
La partie privée du réseau débute immédiatement après le compteur. Le plus souvent, à l’intérieur du bâtiment, il est désormais conçu en étoile, à partir de nourrices et de conduites principales et secondaires. Avec les procédés d’hydrocâblage, il est ainsi possible de mettre en place les canalisations très tôt dans le déroulement du chantier, en fin de gros œuvre. Le procédé est pratique en de nombreux aspects, mais il présente l’inconvénient majeur de figer l’implantation. Il faut donc bien prendre le temps d’établir des plans précis et réfléchis.
Les règles générales de mise en œuvre
Ces consignes s’appliquent à tous les types de réseaux, en neuf comme en rénovation.
- Les produits utilisés doivent être stockés et protégés, de manière à ne pas être souillés ou abimés, en particulier les matériaux fragiles, comme le PER.
- Les tracés doivent être aussi simples et courts que possible, en évitant les changements brusques de direction ou les croisements, par exemple. L’installation doit pouvoir être vidangée.
- Il est utile de sectoriser le réseau, de manière à pouvoir en isoler une partie, lors des opérations de maintenance. Evidemment, tous les organes de manœuvre, de sécurité et de protection doivent être facilement accessibles.
- Les canalisations d’eau potable ne doivent pas subir de variations de températures importantes. Cela concerne autant les risques de gel que d’échauffement. Elles ne doivent pas servir de support à d’autres canalisations. Il faut également éviter les risques de condensation, en particulier pour les montages apparents (eau froide sous l’eau chaude)
- Il faut bien répartir les points fixes, en particulier avec les matériaux plastique, afin de pouvoir absorber les phénomènes de retrait et de dilatation (collier, fourreaux, manchons…). Pour les canalisations métalliques, les mêmes précautions réduisent les transmissions sonores et préviennent les risques de corrosion.
- Les canalisations d’eau froide et chaude qui alimentent le même équipement doivent avoir le même diamètre. En règle générale, le diamètre des canalisations principales est supérieur à celui des tuyaux secondaires. Dans un montage en série, le diamètre des tubes est décroissant : un tuyau de diamètre supérieur ne peut pas être piqué sur un tuyau plus petit. Dans un montage en étoile à partir d’une nourrice, les réseaux secondaires peuvent présenter différents diamètres. En l’absence de système d’équilibrage particulier, les tubes les plus petits sont placés au plus près de l’arrivée d’eau.
- Un rappel électrique : Il est strictement interdit d’utiliser les canalisations intérieures, enterrées ou pas, comme ligne de terre, qu’il s’agisse de l’eau potable, du chauffage ou de tout autre usage. D’autre part, les éléments conducteurs situés dans un local contenant une baignoire ou une douche doivent être reliés à la liaison équipotentielle selon les règles de la norme NF C 15-100. Toutefois, si un robinet est monté sur des canalisations isolantes, il n'y a pas lieu de le relier à la liaison équipotentielle.
Les raccords
Dès qu’il s’agit d’abouter deux canalisations, d’effectuer un piquage, une dérivation ou de relier un équipement quelconque, Il faut monter un ou plusieurs raccords. La gamme la plus vaste est celle des canalisations en cuivre. Les raccords peuvent être soudés ou vissés. Dans cette dernière catégorie, Il y a le collet battu, qui consiste à évaser l’extrémité du tube, le raccord à olive (bicône) ou à joint américain (gripp). Le dernier arrivé est le raccord automatique, dit push fit, qui se monte et se démonte littéralement en un tour de main. Pour les matériaux de synthèse (PER, MP), les raccords sont à sertir, à glissement, à compression ou automatiques. Ils sont généralement choisis en fonction de leur emplacement et de l’usage prévu pour la canalisation.
Si une canalisation dessert plusieurs appareils, son diamètre doit augmenter.
Quel diamètre pour quel usage ?
C’est le DTU 60.11 P1-1 qui règle l’épineuse question du calcul des diamètres pour les canalisations. La méthode simplifiée tient compte d’une vitesse de l’eau de 2 m/s dans les tuyaux à moins de 4 bars de pression. Les valeurs indiquées dans le tableau sont retenues pour un seul équipement. Évidemment, si une canalisation dessert plusieurs appareils, son diamètre doit augmenter. Pour cela, un coefficient est appliqué (cf tableau ci-joint).
Par exemple, raccorder un WC, un lavabo et une douche correspond à un coefficient de 4 (0,5+1,5+2). Il suffit alors de se reporter au tableau pour obtenir le diamètre minimum de la canalisation de desserte : dans notre exemple, un diamètre intérieur de 14 mm suffira.
Diamètre conseillé selon le nombre d'appareil
Le DTU détaille également une méthode de calcul simplifiée qui remplace le coefficient par des unités de charge (Lu). Les tableaux d’application sont établis en fonction des principaux matériaux (cuivre, PER, multicouche, etc.)
Les accessoires indispensables
Les vannes d'arrêt
Bien plus pratiques que les robinets traditionnels, les vannes sphériques se ferment au quart ou au demi-tour, avec un risque réduit de blocage par le tartre. A répartir sur tout le réseau.
Les réducteurs de pression
Ils sont conçus pour absorber les variations de pression et, surtout, écrêter les surpressions. Ils comportent souvent une vidange hors-gel. A placer en tête de réseau, juste après le compteur ou à l’entrée dans la maison.
Les nourrices de distribution
Également appelées collecteurs sanitaires, elles sont indispensables dans les réseaux en étoile. Attention, toutefois, à les répartir de manière intelligente et à ne pas les concentrer dans des espaces exigus. Gare à l’encombrement des tubes de chauffage à l’extrémité du couloir ! Il faut quand même laisser un peu de place au béton d’enrobage…
Les purgeurs
Ils sont systématiquement présents dans les installations de chauffage et peuvent s’avérer utiles dans les réseaux sanitaires.
Mètres contre pouces
Alors que le système métrique est en passe de régner en monopole absolu sur l’ensemble de la planète, l’univers de la plomberie résiste encore largement, avec de nombreuses désignations en pouces anglais. C’est son côté aristocrate.
La désignation métrique, mais exclusivement française, comporte deux chiffres, par exemple 20×27 mm pour un ¾ de pouce. Le premier désigne le diamètre intérieur, le second le diamètre extérieur d’un tube en cuivre.
Pour les assemblages, c’est toujours le diamètre extérieur qui compte. En revanche, pour le calcul des débits, c’est l’autre.
Même vivace, Il s’agit là d’un combat d’arrière-garde. En effet, les canalisations devraient être désignées par leurs diamètres nominaux (DN), suivis d’un nombre sans unité correspondant approximativement au diamètre intérieur en millimètres, au sens de la norme internationale ISO 6708:1995. C’est ce qui doit se pratiquer, en principe, dans toute l’Europe.