Un cinéma chez soi s'appelle un home cinéma !I faut choisir une pièce à la forme simple avec si possible aucune autre ouverture que la porte. Une grande cave est l’endroit idéal pour aménager un espace multimédia tout confort. Auparavant, il faut évidemment que cette pièce soit parfaitement étanche, isolée thermiquement, acoustiquement et correctement ventilée. Projetez-vous !
Des sièges comme au cinéma
Sur un schéma classique rectangulaire, l’écran occupe un des petits côtés. Sa diagonale détermine le reculement de sièges. Idéalement le fauteuil doit se trouver à une distance d’environ trois fois la diagonale de l’écran. Si vous prévoyez l’utilisation de consoles de jeux, cet espace restera libre pour vous permettre de vous exprimer sans entrave.
- Pour la répartition des sièges, l’axe perpendiculaire à partir du centre de l’écran est toujours le meilleur emplacement, en particulier pour profiter pleinement du son et des effets 3D. Mais à moins de 3 m de distance, cela ne concerne qu’une ou deux places. Pour ajouter des sièges, il faut augmenter le reculement.
- Lorsque la place est limitée, occupez le côté opposé à l’écran avec les sièges. Il est souvent possible de prévoir deux rangs. Le premier, surélevé sur un podium, est placé contre le mur, le second est disposé juste devant. Comptez 90 cm de largeur par siège et un siège de plus sur le rang supérieur. Cela donne par exemple 2 fauteuils en bas, de part et d’autre de l’axe de l’écran, puis trois au-dessus, celui du centre étant aligné sur l’axe. Vous pouvez obtenir le même résultat avec deux canapés de 2 et 3 places. Prévoyez une bande de passage de 40 cm au minimum entre les deux rangs, mesurée d’assise à dossier. Comptez de 20 à 30 cm de hauteur de surélévation pour le second rang.
Une bonne configuration intègre un caisson de basses sous l’écran, deux enceintes “dialogue” de part et d’autre, puis deux enceintes pour les médium et les aigus sur les murs latéraux, à gauche et à droite des rangs de sièges.
La magie de l'acoustique
VIBRATIONS INCONTROLABLES
Le son est une onde plutôt facétieuse. Pour votre pièce, vous devez d’abord l’isoler des influences extérieures puis favoriser l’ambiance sonore, tout en évitant les réverbérations intempestives. La cave enterrée offre, à ce titre, un avantage imparable vis-à-vis de l’isolement aux bruits extérieurs. Capitonner la porte d’accès suffit, en veillant à bien calfeutrer le joint entre l’ouvrant et son cadre.
Amortisseurs de vibrations
Pour créer la meilleure ambiance, il faut d’abord disposer d’un local “neutre”. Il ne doit pas vibrer aux fréquences basses, ni renvoyer les aigus. Contre les vibrations, utilisez des matériaux “amortisseurs” comme les laines isolantes. Pour la fixation des parements, prévoyez des “silentblocs” qui vont prévenir la transmission des vibrations entre le revêtement, son ossature et la cloison. Des bandes intercalées en mousse, en liège, ou en feutre remplissent ce rôle.
Perte d'intensité
Contre les réverbérations, il faut oublier les géométries simples car plus le son “rebondit”, plus il perd en intensité. Tapissez le mur du fond de dalles d’isolation acoustique en mousse de polyuréthane alvéolée. Faites de même sur le tiers de la hauteur, en partie basse du mur de gauche, et en partie haute du mur de droite. D’autres solutions peuvent être utilisées comme le lambris ajouré, le tissu tendu, le liège…
Diffusion sonore
Lorsque les nuisances parasites sont traitées, passez à la diffusion sonore. Une bonne configuration intègre un caisson de basses sous l’écran, deux enceintes “dialogue” de part et d’autre, puis deux enceintes pour les médium et les aigus sur les murs latéraux, à gauche et à droite des rangs de sièges. Vous pouvez compléter par un caisson supplémentaire sous les sièges, dans le podium de la rangée supérieure et une seconde paire d’enceintes d’ambiance. La puissance totale importe peu à condition que le ou les amplificateurs délivrent une puissance efficace (RMS) suffisante. La diffusion sonore est un long débat. Pour un néophyte, retenez des enceintes plus puissantes que l’ampli (par canal), de même impédance (8 ou 4 ohms), et un ampli que vous ne “pousserez” jamais au-delà des trois quarts.
La maîtrise de la lumière
- La lumière est bien plus facile à maîtriser car elle ne connaît que la ligne droite. Il suffit donc d’éviter les reflets sur l’écran. Pour cela, des teintes mates suffisent. Les couleurs sombres sont surtout utilisées pour concentrer l’attention du spectateur sur l’écran. Pour une utilisation plus polyvalente de votre espace, en salle de jeu ou soirée foot par exemple, mieux vaut conserver des couleurs intermédiaires.
- Comme la pièce n’a pas accès à la lumière du jour, prévoyez un éclairage indirect par appliques. Elles sont disposées de façon à ce que la lampe ne soit jamais à vue directe. Un projecteur blanc dirigé sur l’écran permet d’éclairer la pièce entre deux séances. Prévoyez une commande depuis les sièges, type radio sans fil ou variateur mural.
La sécurité incendie
Bien sûr, il ne s’agit pas d’intégrer toutes les règles de sécurité requises pour une salle de spectacle ouverte au public. Mais un balisage permanent, des diodes Led encastrées au bas des murs par exemple, et l’installation d’un petit extincteur “tous feux” vous permettront de réagir rapidement en cas de problème.
Un home cinéma en 9 étapes
Des plots acoustiques en caoutchouc de 5 cm de hauteur sont disposés au sol tous les 60 cm. Les espaces entre les plots sont garnis de laine de roche.
Des plaques d’aggloméré de 2 m sur 1,20 m et 22 mm d ‘épaisseur sont posées sur les plots en caoutchouc. Sans fixation. Puis une deuxième couche est également posée par dessus mais à joints décalés et vissée sur la première couche. Un enduit acoustique est appliqué sur les joints de cette deuxième couche.
Des plaques de laine de roche sont fixées au mur et au plafond grâce à des vis spéciales à rosaces.
Il faut bâtir une cage métallique. L’emplacement d’un rail de cloison est repéré au sol à 20 cm du mur et 3 cm de l’isolation. Le rail est posé sur une feutrine qui absorbe les vibrations et vissé. Le reste de l’ossature est assemblé avec des rails verticaux.
Des suspentes anti-vibrations sont vissées au plafond tous les 60 cm. Des traverses y sont fixées , elles-mêmes vissées à l’ossature métallique du périmètre. Elles retiennent une isolation en plaques de laine de roche.
Des plaques d’aggloméré sont vissées sur l’ossature du plafond. Les joints sont traités par un enduit acoustique. Puis des plaques de plâtre sont vissées en prenant soin de décaler les joints.
Sur l’ossature verticale, la méthode est la même avec la pose de plaques d’aggloméré de 120 cm de large vissées sur les rails. Puis c’est au tour d’une première plaque de BA13 d’être vissée sur l’aggloméré en prenant soin de décaler les joints. Une deuxième plaque enduite de colle acoustique est collée sur la première puis vissée à son tour.
Au plafond déjà épais, on ajoute un deuxième faux plafond acoustique grâce à la pose d’une deuxième ossature légère avec suspentes et rails vissés sur le pourtour.
Le quadrillage de montants métalliques permet de poser des dalles phoniques, voire des enceintes. L’espace entre les deux faux plafonds est de 7 cm. Il est bien utile pour y glisser tous les câblages électriques et audio.
Les incontournables
La salle de cinéma
Voici quelques équipements à ne pas oublier pour réussir son home cinéma. La porte doit être acoustique sinon… cette page ne sert à rien ! Sur vos plans, réservez la lucarne et la salle de projection, c’est tellement plus chic. Cette salle en sous-sol doit être hyper isolée… mais bien ventilée… réservez des grilles hautes et basses. Au sol, sur l’aggloméré posez de la thibaude, une sorte de feutre plaqué par des lattes, le tout recouvert d’une épaisse moquette. Les murs reçoivent un molleton agrafé et un tissu noir tendu par des baguettes qu’il recouvre.
