Si l’ouverture des routes du commerce sont attestées depuis des millénaires, les traditions locales ont perduré. Les toits en sont le reflet et caractérisent les paysages de nos régions : ardoise, chaume, bois ou même tuiles émaillées, les toits en France sont loin d'être monotones.
Les toits selon les régions
Une fois encore, l’uniformité des styles régionaux est une fable. Depuis toujours, le choix du matériau de couverture a été le fait du maître d’ouvrage. S’il reproduisait souvent les habitudes par souci d’économies et de savoir-faire, celles-ci n’étaient pas uniformes. Pour leur toit, les bâtisseurs des temps passés avaient, presque, autant de possibilités qu’aujourd’hui.
Le chaume
Le toit de chaume est constitué de fagots de paille ou de roseau calibrés, installés en rangs serrés, superposés et battus de l’égout au faîte. L’épaisseur dépasse les 30 cm. Elle garantit la régulation thermique en atténuant les excès en été ou en hiver. La qualité de pose assure l’étanchéité. Il faut une pente d’au moins 35° à 45° pour permettre un drainage correct.
Le chaume est léger, ce qui simplifie la charpente. Sa durée de vie peut atteindre 50 ans. Il résiste bien aux intempéries (vent violent, grêle, neige, gel,…).
Malgré ses qualités de régulation, un complément d’isolation thermique est indispensable puisque le chaume (de roseau) n’est pas plus isolant que 20 cm de laine minérale. D’autre part, il exige un entretien très régulier (démoussage) et des réparations fréquentes (prolifération de moisissures). Très souvent, le matériau utilisé n’est pas d’origine locale (Brière, Camargue, …) car il faut des moyens de récolte spéciaux. Enfin, la réalisation d’un toit en chaume est chère, comme tous les autres matériaux traditionnels.
La lauze
Dans certaines régions (Bretagne, Alpes, Massif Central,…), la caillasse est plus abondante que la terre arable. Il est donc logique d’avoir cherché à la mettre en œuvre. A l’origine, le toit n’était que la continuation des murs (bories, montage à pierre sèche).
Les méthodes de construction sont très variables d’une région à l’autre, en fonction du matériau disponible et de sa capacité à être façonné. Il y a la version brute, en grosses plaques de schistes s’affinant vers le faîte (Alpes), jusqu’à la version light, presque aussi fine que l’ardoise.
Dans tous les cas, il faut une charpente adaptée au poids de la couverture. Celle-ci est tout juste étanche à la pluie. Elle laisse passer l’air et la chaleur et n’est pas compatible avec des procédés d’isolation sous rampant. Sous un toit en lauze, c’est le plancher d’étage qui est isolé et le comble sert de tampon thermique, comme autrefois lorsqu’il était rempli de paille.
Le bois
Le bois refendu dans le sens des fibres prend la forme de planchettes légèrement galbées. C’est alors un concurrent à la tuile plate. Il offre l’intérêt d’être beaucoup plus léger et moins sensible à la grêle ou au gel. Comme il est cloué, il ne craint pas non plus les tempêtes. Enfin, il est compatible avec les procédés d’isolation moderne moyennant des adaptations simples, en particulier pour la ventilation en sous-face.
Selon les régions, cette tuile de bois prend différents noms, comme le bardeau, l’essente, ou le tavaillon. Elle est produite à partir de différentes essences, plus ou moins durables. En revanche, elle n’est pas adaptée à tous les climats. Elle préfère les rigueurs des régions d’altitude.
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Les toits vernissés
Ils sont fréquents en Bourgogne et se rencontrent aussi dans d’autres régions. Ces toits présentent la particularité de mettre en œuvre des tuiles plates émaillées. La diversité des coloris permet de créer de véritables décors. Une invitation à lever le nez.