Etanchéifier une terrasse

Il existe plusieurs façons de rendre étanche une surface. Le procédé présenté ici est bien adapté aux surfaces circulables comme les petites terrasses ou les balcons. Il présente l’avantage d’être entièrement liquide, à base de résine. Son application est relativement aisé mais demande une bonne préparation du support.

Résine d'extérieur

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Vue en coupe de l'étanchéité d'une terrasse

L’étanchéité est obtenue par l’utilisation d’une résine polyuréthane monocomposante, prête à l’emploi, qu’il suffit d’homogénéiser avant son application. Elle s’applique, outre les balcons, au sol des loggias, des coursives, ou pour protéger un escalier extérieur, pour peu que le support soit en béton et qu’il présente une pente d’au moins 1 % pour éviter une rétention d’eau trop importante. En plus d’être étanche, cette résine, malgré sa faible épaisseur, offre une très bonne adhérence, une grande tenue aux UV et résiste bien à la fissuration. Elle est disponible en différents coloris. L’un de ses inconvénients est une certaine glissance, en particulier sur sol mouillé. Cela peut être corrigé en ajoutant un peu de silice (sable) mélangée à une couche supplémentaire. Il est même possible d’incorporer des paillettes décoratives.

Support sain, plan etc.

La consigne classique concernant l’état du support prend ici toute son importance, du fait de la faible épaisseur de l’étanchéité. En rénovation, il faut donc consacrer le temps nécessaire pour remettre en état le sol, traiter les fissures et rétablir les pentes. Dans le neuf, il faut bien attendre les délais indiqués par le fabricant avant d’appliquer la résine. Si le béton est trop humide, des problèmes d’adhérence finiront par apparaître (cloques, décollements,…). La résine polyuréthane monocomposante utilisée est inflammable et dégage des composés toxiques ; il est donc nécessaire de se protéger avec des masques adaptés. Sa durée de vie utile est d’environ 10 ans (pour un classement d’imperméabilité W2).

La pose en vidéo

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La technique en douze étapes

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2019 - Pages : 166-167-168-169 - Réaliser une étanchéité sur terrasse

L’ancienne étanchéité est arrachée. Les dépôts sont enlevés au grattoir, puis la surface complète de la dalle et des relevés est passée à la ponceuse équipée d’un disque diamant n° 50.

Les relevés sont traités par engravure. La limite supérieure de celle-ci est marquée d’un trait horizontal, d’au moins 6 mm de profondeur, creusé à l’aide d’un disque à tronçonner monté sur une meuleuse.

L’enduit situé en-dessous de la limite est dégagé au marteau et au burin. La maçonnerie mise à nue est poncée comme le reste. D’autres procédés peuvent remplacer l’engravure, comme un becquet ou une bande solin.

Pour garantir l’adhérence de la résine, le support est soigneusement dépoussiéré. Un primaire est appliqué, à la brosse dans les angles, les points singuliers et les relevés, en couches croisées.

Pour les grandes surfaces, le primaire est appliqué au rouleau. Son aspect, après séchage, doit être brillant. Sinon, il faut appliquer une seconde couche. Le délai de recouvrement maximal par la résine est de 36 heures.

Les angles et les points singuliers reçoivent un traitement particulier. Une première couche de colle est d’abord généreusement appliquée, à la brosse, en débordant de 10 cm de chaque côté de l’angle

Une toile de renfort est ensuite déposée sur la résine fraîche. Elle est marouflée en la tapotant avec le bout de la brosse, en tâchant de ne pas faire trop de plis. Elle sera recouverte par la résine

Pour les écoulements, le procédé est comparable, par l’application d’une couche de colle sous une toile de renfort. Cette dernière est recoupée de manière à pénétrer dans l’évacuation, sans surépaisseur.

La résine est homogénéisée avant son application à l’aide d’un agitateur mécanique monté sur une perceuse. L’application débute à la brosse par les points singuliers, comme les angles, les acrotères, …

L’application se poursuit en partie courante au rouleau monté sur un long manche. L’application doit être la plus régulière possible, en passant le manchon en tous sens. La consommation varie de 600 à 750 g/m2.

Une deuxième couche, toujours en passes croisées, est appliquée après 12 à 48 heures de séchage. Une troisième couche est même nécessaire pour une surface située au-dessus d’un local fermé, comme c’est le cas ici.

Un fois sèche, la résine peut être laissée apparente, décorée de paillettes, recevoir un dallage sur plots ou d’autres finitions, avec une couche de désolidarisation, comme du gravier roulé, du gazon synthétique, …

Les points-clés

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1-Égouttage
La base des relevés est creusée sur au moins 6 mm de profondeur et sur une hauteur de 15 cm.

2-Étanchéité
Le relief ne permet pas à l’eau de ruissellement de s’insinuer derrière l’étanchéité. Et la hauteur est suffisante pour supporter un engorgement momentané de l’évacuation.

En savoir plus

Te Technique

Tous les systèmes d'étanchéité

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Trois classes de procédés permettent d’imperméabiliser un toit-terrasse.

  • L’étanchéité bitumineuse est la plus courante. La protection est assurée par une ou plusieurs membranes bitumineuses, généralement soudées au chalumeau (parfois adhésives). Cette technique est économique et polyvalente, compatible avec tous les cas de figure. Il convient de bien s’assurer du sérieux de l’entreprise qui assure la mise en œuvre (défauts d’étanchéité, brûlage, départ de feu, …).
  • L’étanchéité synthétique reprend le principe d’imperméabilisation des bassins ou des piscines, en employant des membranes en PVC armé, TPO (polyoléfines) ou EPDM (caoutchouc synthétique). Selon le matériau, les lés sont soudés au pistolet à air chaud ou collés. Cette étanchéité est compatible avec la récupération d’eau de pluie.
  • L’étanchéité liquide, comme ici, est plutôt réservée aux supports atypiques, aux petites surfaces, aux formes complexes, aux parkings …