Contre la canicule : La clim'

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Les systèmes de climatisation sont largement décriés, souvent avec raison. Il s’agit pourtant d’équipements utiles, au point qu’ils sont recommandés dans les maisons de retraite. Mais, certains d'entre eux sont peu performants et très énergivores. Petit point sur les systèmes de climatisation les plus adaptés, les moins gourmands et les plus efficaces.

La clim' : fonctionnement

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Un climatiseur, ou une pompe à chaleur, pour rendre l’objet moins culpabilisant, fonctionne sur le principe du changement de phase d’un fluide frigorigène. Il comporte deux parties principales, un évaporateur et un condenseur. Dans la première, la pression est basse, le fluide capte la chaleur et s’évapore en gaz. Dans la seconde, la pression est élevée, le fluide est liquéfié et rend la chaleur emmagasinée. Il y a donc bien des changements de phase, de l’état liquide à l’état gazeux et inversement, à l’intérieur d’un circuit fermé, parfaitement étanche. Le transit, entre les deux parties de cette machine frigorifique, n’est pas naturel. Il faut un détendeur pour passer de l’état liquide à l’état gazeux, une sorte de raccord spécial, et un compresseur pour obtenir l’effet inverse. C’est ce dernier qui consomme de l’énergie. Celle‑ci est électrique dans la plupart des cas. Mais elle peut être thermique ou mécanique (dans une voiture).
La majorité des machines frigorifiques fonctionne sur ce principe, à commencer par les réfrigérateurs et les congélateurs ou les différents types de pompes à chaleur (PAC) (air/air, air/eau, eau/eau,…). Il faut noter, en outre, que le circuit peut être inversé, dans les machines réversibles (Inverter). Le climatiseur passe alors du froid au chaud. Parallèlement, il existe des systèmes réfrigérants sans compresseur.

Bien utiliser la climatisation

Pour cela, il ne faut pas considérer son fonctionnement comme celui du chauffage central. Ce dernier est réglé une fois pour toute à la température de consigne et vaille que pourra. Alors que le besoin de rafraîchissement évolue au fil des saisons, et même, de la journée. En clair, pour un usage domestique, la climatisation n’est utile que dans la deuxième partie de la journée, de 14 h à minuit et en cas de présence effective. D’autre part, l’écart de température entre l’intérieur et l’extérieur ne doit pas dépasser 6 à 8 °C, dans une plage comprise entre 24 et 26 °C. En résumé, laisser tourner la clim’ en permanence dans une maison vide, en exigeant 22°C, est une aberration.

Des inconvénients évidents

Le principal inconvénient d’une climatisation est son coût, équivalent à celui d’une chaudière performante. Mais, alors que la seconde fonctionne toute l’année, la première n’est véritablement utile que quelques jours. Un moyen de la rendre plus rentable est de l’utiliser également pour le chauffage. C’est d’ailleurs une solution à étudier en remplacement d’une chaudière au fioul ou d’un chauffage électrique par convecteur.

La deuxième difficulté est la manipulation des fluides frigorigènes, qui sont tous des gaz à effet de serre, bien plus nocifs que le CO2 . Cela impose une réglementation stricte. Ainsi, s’il est possible d’installer soi‑même un split, sa mise en service doit être obligatoirement effectuée par un professionnel qualifié RGE. L’utilisation de ces gaz à effet de serre pose problème. Certains détruisent aussi la couche d’ozone. Bref, ce sont de véritables produits dangereux, interdits les uns après les autres, au fur et à mesure du durcissement de la réglementation internationale. En conséquence, une climatisation vétuste ne peut plus être rechargée. A l’instar de l’industrie automobile qui se réveille bien tard face aux défis environnementaux, celle de la climatisation gagnerait à investir dans la recherche. Habituée à vendre sans trop se soucier des performances – il suffit de prévoir plus puissant pour compenser – les appareils installés aujourd’hui encore ne sont plus adaptés. L’électronique embarquée est un fouillis qui ne facilite pas le service après vente. Les algorithmes proposent une gestion parfois difficile à comprendre. Il n’y a pas d’interface comparable aux OBD (OnBoardDiagnostic) des véhicules,… Bref, cette technologie ressemble à celle des PC des années 80 à l’ère des smartphones.

Les risques d'une chaleur excessive

- Risque majeur pour les personnes âgées et les enfants en bas âge
- Perte de sommeil

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8° C c'est la différence de température maxi qu'il ne faudrait pas dépasser entre température extérieure et intérieure.

Les différents climatiseurs

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Le climatiseur mobile

Au plus simple, comme dans un réfrigérateur, l’ensemble de la machine frigorifique est placé dans la même carrosserie. Ce climatiseur, mobile le plus souvent, produit du froid par devant et de la chaleur par derrière, qu’il faut évacuer à l’extérieur via une gaine, sinon, le bilan est nul, la consommation électrique en sus. Ces appareils sont économiques à l’achat. Certains sont réversibles. Il existe une variante fixe de ce procédé, le climatiseur monobloc ou de fenêtre, qui se monte sous le plafond. Le compresseur est à l’intérieur du local et il faut percer un passage de gros diamètre pour faire passer la gaine de ventilation à l’extérieur. Comme il n’y a pas d’intervention sur le circuit de gaz, cet appareil peut être installé par un particulier et ne nécessite pas de mise en service par un professionnel qualifié RGE.

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Climatiseur split

L’évolution la plus pertinente du climatiseur consiste à séparer le bloc froid et le bloc chaud. Ce dernier est placé à l’extérieur. Il comporte la machinerie et donc le ventilateur de l’évaporateur ainsi que le compresseur. A l’intérieur, la console murale est moins bruyante puisqu’elle ne possède qu’un ventilateur à faible charge pour la diffusion de l’air. La liaison entre les deux blocs est assurée par le fluide, avec un départ froid et un retour chaud. Le fait de séparer les deux blocs (Split en anglais) facilite l’installation puisque le compresseur extérieur peut être placé n’importe où, et à distance de plusieurs mètres des unités intérieures. Cela permet aussi de choisir celles‑ci en fonction des caractéristiques de chaque pièce à rafraîchir. En outre, la liaison par gaines ne nécessite que des perçages de 60 mm de diamètre environ, faciles à pratiquer et à isoler.
A l’usage un climatiseur split est plus confortable, car il permet un meilleur contrôle de l’ambiance, dans un silence relatif. Le ventilateur de diffusion et la détente de gaz restent quand même perceptibles, en particulier dans les chambres, la nuit. Pour climatiser une seule pièce, le climatiseur possède une seule console intérieure pour un bloc extérieur. C’est un mono-split. Pour climatiser plusieurs pièces, le bloc extérieur, plus puissant, dessert plusieurs unités intérieures. C’est un multi-split.

Co Conseil

Le climatiseur mobile en cas d'urgence

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Dès que les températures grimpent, ces appareils s’arrachent. A l’automne, lorsqu’elles redescendent, les annonces se multiplient sur les sites de bonnes affaires. La raison est simple : il s'agit d'un achat d'impulsion quand on est pris de court par 42°C. Le climatiseur mobile apparaît en effet comme un petit miracle pour toute personne qui étouffe dans la chaleur. Il est disponible, tant qu’il y a du stock, et immédiatement opérationnel, puisqu’il suffit de le brancher. D'un point de vue de son bilan énergétique et de son fonctionnement... il confine parfois au choix bizarre voire aberrant.

Premier problème, il faut ouvrir une fenêtre pour évacuer l’air chaud. Il existe bien des kits d’occultation pour éviter que la chaleur n’entre, mais leur efficacité est limitée et ils ne protègent pas des intrusions. La seule solution est de percer un trou dans un mur ou une porte, mais le caractère mobile de l’appareil disparaît, qui, pour certains modèles, fait penser à un airbus.

Deuxième souci, le niveau sonore qui fait penser à un Airbus A380 au décollage par vent de face. L’euphémisme pousse les fabricants à proposer un mode nuit, tout aussi bruyant. Car au bruit des ventilateurs (350 à 400 m3 /h), s’ajoute celui du compresseur.

Dernière difficulté, l’évacuation de l’eau de condensation recueillie dans un réservoir de faible capacité.
Faut-il condamner pour autant le climatiseur mobile ? Non car il peut sauver votre grand‑mère en pleine canicule quand il est trop tard pour de grands travaux. C'est un outil d'urgence et de dépannage que l'on peut manier sans l'aide de personne ou presque. Puis dès que la température descend on s'empresse de le revendre pour en général appeler un professionnel et se faire installer un modèle plus durable.