Réaliser une lucarne ronde dans une cloison

Ouverture originale, la lucarne ronde s'invite dans une cloison. Ou comment faire entrer un rond dans un carré. Nous en proposons ici une version allégée, car la lucarne est fixe. Attention, rigueur et précision sont de mise pour que la pose de cette lucarne ronde ne vire pas au cauchemar.

Un hublot dans une cloison

a gauche

Dans les temps anciens, l’oculus se situait au centre des toits en coupole. Bien avant d’être décorative, sa fonction était avant tout pratique. Ce trou se trouvait en effet à la croisée de la maçonnerie et surtout, là où les fumées et pollutions intérieures se concentrent. A une époque de chauffage au bois ou à la tourbe et d’éclairage à l’huile ou à la poix, assurer un minimum de ventilation permanente n’était pas un luxe.

Procédé esthétique

L’oculus s’appelle aussi œil-de-bœuf. Il s’agit toujours d’un rond parfait, plus ou moins ouvragé. Cette particularité s’accorde très bien au style roman du Moyen Âge, basé sur l’arc de plein cintre, lui aussi en demi-cercle parfait. L’oculus a donc été conservé et s’est paré d’un remplissage de motifs en pierre en forme de lobes. Le procédé est esthétique, il s’est adapté aux modes. Le temps venu, il a adopté le vitrail puis le verre à vitre. Il est aujourd’hui très courant, intégré dans les portes d’entrée.

Châssis fixe

Un oculus est avant tout un châssis fixe, car il est difficile d’en faire un ouvrant du fait du porte-à-faux subi par l’unique charnière. Cela reste possible pour des ouvertures de diamètre limité, jusqu’à 1 mètre environ. Une autre solution est d’en faire un ouvrant basculant ou pivotant, autour de deux points pivots diamétralement opposés. Le kit utilisé ici fait la part belle à la lumière en réduisant le plus possible l’épaisseur du cadre. Le vitrage fixe est pincé contre le châssis grâce à une pareclose vissée. Des repères de pose permettent d’aligner les deux éléments.

a gauche

Un oculus est avant tout un châssis fixe, car il est difficile d’en faire un ouvrant du fait du porte-à-faux subi par l’unique charnière

Détails pratiques

a gauche

Voir l'image en grand
Vue en coupe d'une lucarne ronde dans une cloison
Jeu de cales

L’ossature bois de la cloison est adaptée de manière à laisser la place à l’ouverture.
Le principe est identique à celui de n’importe quel chevêtre. Par rapport à un châssis carré ou rectangulaire, la différence principale se situe au niveau des points de liaison. L’idée consiste à ajouter des sections d’ossature en biais, des écharpes de manière à augmenter les points de tangente et donc les fixations. Ainsi, avec quatre écharpes, les points de fixation passent de quatre à huit.

Cercle en plaques de plâtre

Le châssis est logé dans un cercle fabriqué en plaques de plâtre. Pour cintrer ces bandes, il faut juste de l’eau et de la patience. Une fois découpées, ces bandes sont généreusement détrempées à l’éponge ou au pulvérisateur, des deux côtés, puis laissées à reposer sur une forme en demi-cercle de même rayon que le châssis. Elles sont utilisables dès qu’elles ont repris un peu de rigidité.

La réalisation en vidéo

a gauche

La pose en neuf étapes

a gauche
2022 - Pages : 058-059-060 - Poser une lucarne ronde dans une cloison

L’ossature bois de la cloison est assemblée en chevrons rabotés de forte section. Elle comprend un soubassement et des montants latéraux adaptés à la pente du rampant

Le chevêtre est fabriqué après le dressage de l’ossature en tenant compte de la pente du rampant. En effet, la lisse haute sera utilisée comme écharpe pour renforcer la fixation du châssis.

Le châssis, sans sa vitre, est placé dans l’ouverture et calé avec des chutes de plaques de plâtre. Cela permet d’ajuster au mieux les trois écharpes complémentaires, assemblées à 45 °.

Après leur mise en forme, par détrempage ou dans une machine à rouleaux, les bandes de plaque de plâtre sont liées au chevêtre par des points de mastic-colle. Le châssis est remis en place pendant le séchage.

Il reste en place pendant l’habillage de la cloison. Chaque panneau est spécialement recoupé en fonction de la pente du rampant, de l’oculus et de l’emplacement des montants dans lequel il est vissé.

L’intérieur de l’ossature est garni de laine isolante, découpée au couteau-scie et simplement coincée dans les espaces. Le second parement de la cloison est posé de la même façon que le premier.

Le châssis est enlevé. La liaison entre les bandes de plaques et les parements est renforcée par un calicot armé en fibre de verre. L’angle est enduit, puis poncé et peint une fois le plâtre durci.

Le châssis est remis en place définitivement par un vissage direct dans l’ossature, en commençant par la base, puis les côtés, après vérification au niveau à bulle, pour terminer par le sommet.

Le vitrage est placé dans le châssis en s’aidant d’une ventouse pour faciliter sa manipulation. Il est maintenu en place par une parclose rapportée, elle-même vissée dans le châssis.

Les points-clés

a gauche
Voir l'image en grand

La prise de cote pour le chevêtre est précise :

1-Diamètre augmenté
La largeur entre montants et la hauteur entre traverses sont égales au diamètre du châssis augmenté de 26 mm dans chaque direction. Cela correspond à l’épaisseur du cadre intercalaire en plaques de plâtre.
2-Laisser du jeu
Aux 13 mm on peut ajouter un jeu jusqu’à 5 mm pour faciliter la mise en place.
3-La vraie marge
Au final la marge ne dépassera pas 36 mm, en largeur comme en hauteur, à ajouter au diamètre extérieur du châssis.
4-Garder de la hauteur
Sous un rampant, attention à décaler le chevêtre de manière à pouvoir loger l’oculus.

En savoir plus

Co Conseil

Douceur et décontraction

a gauche

Il est très facile de déformer un châssis rond en ovale, rendant impossible toute tentative d’y loger le vitrage. Il faut donc être prudent, et ne rien laisser à la force ou au hasard. Les marges prévues pour la prise de cotes réduisent les points de blocage. Le joint en mousse qui entoure le châssis compense les irrégularités. Mais il est prudent de ne pas serrer à fond les vis, jusqu’au blocage pas plus, et de vérifier à chaque étape que le vitrage s’insère toujours dans son châssis.