Rénover un toit charpente et couverture

C'est par là que tout commence puisque c'est ce diagnostic qui vous permettra de déterminer si votre toit a besoin de soins. Pour le réaliser, vous aurez juste besoin de vos yeux, dans un premier temps et d'un bon sens de l'observation.

Cet examen doit être réalisé au moins une fois par an, pour éviter que les dégâts occasionnés par une fuite ou autre, ne deviennent trop important. Il comporte un examen extérieur du toit ainsi qu'un examen intérieur. Il vous faudra vérifier qu'aucun arbre ou bâtiment proche ne représente un risque pour votre toiture, que les pénétrations des cheminées et conduits sont bien étanches et que le réseau de collecte remplit son office.
A l'intérieur, il faudra s'assurer qu'aucune infiltration ne s'est installée sous toiture. Il sera utile, enfin, de vérifier qu'aucun locataire indésirable n'a établi son logis sous votre toiture ou dans la charpente. Cela va des frelons aux oiseaux, en passant par les petits mais non moins efficaces loirs, insectes et champignons.

Normalement on intervient sur la couverture seule sauf sauf si la réparation a trop tardé. Dans ce cas, les infiltrations peuvent avoir dégradé l'isolation et la charpente jusqu’à ses pièces maîtresses.

• Il n’est pas conseillé de modifier la nature de la couverture. Un toit en ardoise doit rester en ardoise, de même s’il est en tuiles mécaniques, même si la mode, revenue à la tradition revisitée, préconise de la tige de botte ou de la plate. Car le toit est un ensemble qui associe précisément la résistance de la charpente à la nature de la couverture. Or, chaque variante présente une charge spécifique, déterminée par le matériau utilisé, la masse de chaque élément et leur nombre au mètre carré. D’autre part, chaque type de couverture s’inscrit dans un plan de pente précis, variable d’un toit à l’autre. En cas de changement, il convient donc de s’assurer que le nouveau matériau choisi est compatible avec la charpente existante et, sinon, quels sont les renforcements à prévoir.
  À l’inverse, le retour à une certaine tradition mal comprise peut être favorisé par les règlements d’urbanisme locaux qui tiennent l’uniformité des paysages urbains comme un Graal absolu. Tout doit être identique, jusqu’au toit de la supérette ou à la margelle de piscine. Ces exigences peuvent vous être imposées dès qu’une autorisation d’urbanisme est nécessaire et les exemptions sont rares.

• Le maître d’ouvrage, a souvent la tentation de conserver la couverture existante pour en recycler une grande partie. Or, plus le toit est ancien, moins il est possible de retrouver les références d’origine, même dans les réseaux de revente spécialisés. Car les fabriques de tuiles, ou d’ardoises dans une moindre mesure, étaient locales et leur zone de chalandise se limitait à quelques cantons. D’autre part, au fil du temps, les réparations diverses sont venues mélanger encore les caractéristiques. C’est tout le charme de ces toits séculaires, mais c’est aussi leur principal défaut. Il faut aussi tenir compte de la charge supplémentaire pour le couvreur qui, à la dépose, doit tester (sonner) chaque élément pour vérifier son état. En revanche, il est possible de revendre ces éléments à un récupérateur si vous parvenez à le trouver. Notez que cela ne concerne que quelques matériaux bien particuliers et très anciens. Une tuile mécanique des années 50 partira à la benne, sans possibilité de rémission.

• La question de la conservation se pose surtout pour la charpente. Plus les pièces sont grosses, plus la règle est de les conserver. Ainsi, les liteaux sont systématiquement remplacés, de même que les chevrons pourris ou mangés. Mais les autres sont conservés. Chaque professionnel applique cette règle à sa manière. Certains préserveront le plus possible, alors que d’autres souhaiteront assurer une certaine homogénéité. Cela n’a pas une grande influence sur le coût final car les chevrons sont peu onéreux. Pour les éléments principaux, ceux des fermes (entraits, arbalétriers, poinçons) ou les pannes, le remplacement est rare. Il intervient lorsqu’il n’est plus possible de caler ou de renforcer, par moisement par exemple, les éléments en place (la poutre est prise en sandwich entre deux pièces de bois neuves). Il est en effet normal que le bois fléchisse sous la charge des années et de la couverture. Et les grosses pièces sont rarement mangées ou pourries à cœur. Enfin, déposer une grosse pièce demande des moyens plus importants qu’un simple chevron.

Attention, ces considérations ne concernent que les bâtiments ordinaires. Les procédures sont différentes s’ils sont classés.

Seules les réparations localisées peuvent être réalisées sans autorisation administrative. Le toit est considéré comme une façade particulière. Ainsi toute modification de son aspect conduit à déposer une Déclaration Préalable de travaux (DP). Elle est donc nécessaire si vous changez le matériau de couverture, si vous percez une ouverture, si vous modifiez la pente, si vous ajoutez une surface (couverture de terrasse), si vous habitez dans le périmètre d’un site patrimonial, si le maire l’a décidé après délibération, etc. En principe, elle n’est pas nécessaire en cas de remplacement à l’identique. En pratique, il est prudent de vous renseigner auprès des services d’urbanisme de votre mairie.

La formalité passe au dépôt de permis si vous profitez de la réfection du toit pour augmenter la surface habitable au-delà d’une certaine surface (aménagement des combles, surélévation, extension, …).
Il est obligatoire de procéder à l’isolation thermique du toit si la réfection est complète ou si elle couvre plus de la moitié de la surface. Cette isolation doit respecter les exigences de la RT rénovation. L’obligation ne s’applique pas si l’ajout de l’isolation risque de dégrader le bâti, si cela rend le projet incompatible avec les règles d’urbanisme, si cela altère la qualité architecturale du bâti ou si le projet n’est pas rentable économiquement. Cette obligation concerne aussi bien les résidences secondaires que principales.