Revêtement de façade en bardage bois

Aujourd'hui, de multiples possibilité s'offrent à ceux qui souhaitent habiller leur façade d'un bardage. S’il est facile de se figurer à quoi ressemble un bardage, en établir une définition précise est autrement plus compliqué. Parce que le terme regroupe une très grande diversité de techniques et d’aspects, bien au-delà de la seule planche façon lambris frisette.

Qu'est ce que le bardage ?

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En premier lieu, il est donc important de procéder à quelques définitions. Le terme bardage regroupe les techniques de revêtement extérieur composé d’éléments minces (le parement ou la peau), fixés mécaniquement sur une ossature intermédiaire dite secondaire, simple ou composée (simple ou double réseau). Sur cette ossature, toutes sortes de matériaux peuvent être installés, vissés, cloués ou accrochés, depuis des petits éléments, comme le bardeau de bois ou la tuile de terre cuite jusqu’aux grands éléments, de type plaques, panneaux ou feuilles métalliques, en passant par les éléments de grandes longueurs, à l’exemple des lames ou des clins, horizontaux ou verticaux.

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Le bardage n’est pas chargé de l’étanchéité à l’air. Il assure des fonctions d’esthétique de la façade, de résistance aux chocs et de protection vis‑à‑vis des intempéries.

La technique du bardage

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Comme une deuxième peau

La présence de l’ossature secondaire caractérise tous les bardages. Sa conséquence est de créer une lame d’air entre le parement et la structure porteuse. Dans la très grande majorité des cas, cet espace est ventilé. L’air y circule librement et permet de protéger la structure porteuse des sollicitations climatiques, d’équilibrer les températures et, surtout, de réguler l’humidité provenant d’infiltration externe ou de condensation interne. Les plaques ou les clins sont montés directement sur l’ossature fixée au gros œuvre. Les petits éléments nécessitent un réseau intermédiaire de lisses ou de liteaux horizontaux.
Le bardage étant rapporté devant la structure porteuse, il ne sépare pas l’intérieur de l’extérieur du bâtiment et n’est pas chargé de l’étanchéité à l’air. Il assure des fonctions d’esthétique de la façade, de résistance aux chocs et de protection vis‑à‑vis des intempéries. Parfois ce dernier point n’est pas assuré par le bardage. Il est donc repris par la structure porteuse, avec la mise en place d’un pare‑pluie, par exemple.

Le choix du bois

L'ossature du bardage : est généralement composée de chevrons résineux, d’une durabilité minimale de classe 2 et d’une résistance mécanique minimale de classe C18. Dans le cas d’une MOB, déjà à ossature bois, celle destinée au bardage ne comporte que des tasseaux. C’est le cas aussi sur une maçonnerie lorsqu’il n’y a pas d’isolation thermique. Ces tasseaux sont également de classe 2 et C18. Leur section minimale est de 35 x 15 mm (entraxe de 30 cm), 35 x 22 mm (entraxe jusqu’à 40 cm) ou 35 x 27 mm (entraxe jusqu’à 65 cm).
Pour un bardage en bois : l’épaisseur varie également en fonction de l’entraxe des fixations. Elle débute à 13 mm pour le mélèze et de Red Cedar, 15 mm pour les autres essences jusqu’à 40 cm d’entraxe. Entre 40 et 35 cm, l’épaisseur minimale passe à 18 mm. Pour les panneaux en bois et dérivés, l’épaisseur minimale est généralement de 10 mm.
Il est recommandé de fixer les chevrons sur la structure porteuse par l’intermédiaire de pattes de fixations, des équerres métalliques résistantes à la corrosion, par exemple. Elles permettent en effet de compenser les irrégularités éventuelles du support ou ses déformations ultérieures, sans les transmettre aux chevrons. Pour les tasseaux et les parements, la fixation est directe, par l’intermédiaire de pointes, d’agrafes ou de vis, inox ou galvanisées, à l’exclusion des pointes à corps lisse.

Principes généraux de mise en œuvre

En ce qui concerne l’ossature, les tasseaux ou chevrons doivent ménager un espace à l’arrière du parement et ne pas s’opposer à la circulation de l’air ou à l’écoulement accidentel des eaux de ruissellement. En conséquence, les éléments verticaux sont continus, les horizontaux sont discontinus (sauf s’il s’agit d’une ossature composée sur chevrons). Lorsqu’il est présent, l’ossature est fixée au travers du pare-pluie.
Le bardage est stocké à l’abri avant la pose. La longueur de fixation dans le support est d‘au moins 22 mm et les pointes ne doivent pas être enfoncées de plus de 1 mm dans le parement.
A la base du parement, au niveau du sol, le bardage doit assurer le rejet des eaux de ruissellement au-delà de la liaison maçonnerie et lisse basse. Aucun élément de bardage ne doit se trouver à moins de 20 cm du sol.
Il existe aussi d'autres systèmes non traditionnels comme des dalles rainurées emboîtées sur des lisses horizontales profilées, des carreaux de céramique agrafés à joints ouverts, des bardeaux à fixation invisible ou encore des panneaux à fixation traversante, directement dans la structure porteuse.

La pose en six étapes d'un bardage dit à "l'américaine"

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1. Fixer les tasseaux
Pour un bardage à lames horizontales on fixe des tasseaux (27×40mm) verticalement. Le premier est posé en angle, parfaitement de niveau. Fixation par chevilles à frapper et vissage. Pas de pare-pluie ici car la surface est imperméable… mais obligatoire sur une ossature bois.

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2. Respecter les écarts
L'écart entre tasseaux est de 60 cm. Aidez-vous d'une chute de tasseau de cette longueur pour repérer la ligne suivante. Si les tasseaux étaient plus fins (de 22 mm au lieu de 27 mm) il faudrait réduire l'écart à 40 cm.

3. Arrêter à 20 cm du sol
Les tasseaux ne touchent pas le sol. Pour ne pas souffrir de l'humidité et des projections de la pluie, il s'arrêtent à 20 cm audessus du sol. Dans cette version de base sans isolation, nous posons tout de même une grille anti-rongeurs. Elle est vissée au mur et empêche des nichées intempestives.

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4. Clouer les lames
Sans isolation, la pose se poursuit par le clouage (tige fine annelée ou crantée, tête large et plate) ou l'agrafage de la première lame, rainure vers le sol, languette en haut. Une lame de 12 cm nécessite au moins un clou à chaque tasseau. On peut les doubler pour les lames plus larges.

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5. Encastrer les rainures dans les languettes
Un rang après l'autre vous décalez les joints. Il suffit d'attaquer le rang suivant avec une lame de longueur différente que le rang précédent. Imbriquez bien les rainures dans les languettes en vous aidant d'une cale martyre et d'un marteau.

6. Finir avec clous ou vis, et joint
La pose s'achève par le clouage ou le vissage des cornières d'angles recoupées à la scie à onglet sans oublier de les border d'un cordon de joint étanche.

En savoir plus

No Normes

En zone sismique

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  • L’Eurocode 8 expose que les éléments non structuraux des bâtiments qui peuvent, en cas de rupture, exposer les personnes à des risques ou affecter la structure principale du bâtiment …, doivent être vérifiés – ainsi que leurs supports – en vue de résister à l'action sismique. Pour un bardage rapporté, cela se traduit par la nécessité de ne pas s’effondrer, même s’il est dégradé et, dans le cas des immeubles de catégorie IV, de ne pas subir de rupture de fixation. Pour l’ossature, la première conséquence est la reprise des entraxes des fixations, en fonction de la section des chevrons et du poids du bardage rapporté.
  • Le cas échéant, cette adaptation se poursuit pour l’entraxe des fixations des liteaux sur les chevrons, dans le cas d’une ossature composée, toujours en fonction de leur section et du poids du bardage. Enfin, d’autres dispositions doivent être prises concernant le parement et ses fixations sur l’ossature. Dans tous les cas, en zone sismique, les choix constructifs doivent être justifiés, soit par calcul, soit par essais expérimentaux.

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