Si le principe de pose du bardage est facile, vous devez le réaliser en laissant toute l'ossature respirer. Et ça, c'est un art.
Les atouts des clins
Même si son rôle est majeur, la présence de cette lame d’air est d’abord la conséquence de la mise en œuvre de l’ossature secondaire, qu’elle soit à simple ou double réseau. C’est en effet l’épaisseur des tasseaux, ou des chevrons, qui participe à l’espace ventilé aménagé à l’arrière du parement. S’il est possible de fixer cette ossature directement dans le gros œuvre, cette technique est désormais supplantée par le recours aux équerres. Celles-ci apportent un peu plus de souplesse dans les variations dimensionnelles entre le support et le bardage et, surtout, elles prennent en compte l’épaisseur d’isolation thermique souhaitée. Selon leur nature, ces équerres peuvent aussi limiter la présence des ponts thermiques.
S’il est prévu un parement lourd, il faut d’abord vérifier que la nature du gros-œuvre est adaptée à la charge supplémentaire et à son mode de fixation par tirefond.
Pose en simple ou double réseau
Mise en oeuvre de l'ossature
L’entraxe entre les tasseaux ou les chevrons de l’ossature secondaire, en simple ou double réseau, est déterminé principalement par la nature du bardage. Toutefois, sauf exception, il est de 60 cm, parfois réduit à 40, voire 30 cm, pour les zones exposées (angles, rives, rez-de-chaussée, …). Dans le cas le plus courant, celui d’un bardage en lames horizontales, l’ossature secondaire est à simple réseau et les chevrons sont verticaux.
Les équerres de fixation sont disposées en quinconce, de part et d’autre du chevron. Il y en a au moins 3 par chevron, séparées d’un intervalle d’1,35 m (ou application de la règle du 1/200e de la portée entre appui). Aux angles de façade, l’intervalle entre les équerres est ramené à 90 cm et elles sont toutes disposées du côté opposé à l’angle.
S’il est prévu un parement lourd, il faut d’abord vérifier que la nature du gros-œuvre est adaptée à la charge supplémentaire et à son mode de fixation par tirefond. Il faut ensuite bloquer l’équerre par des vis supplémentaires plantées dans le chevron pour l’empêcher de s’affaisser.
Dans le cas courant, l’équerre est simplement fixée sur le flanc du chevron par l’intermédiaire de vis ou de clous, en respectant une distance minimale par rapport à ses arêtes et extrémités.
Si un seul chevron ne couvre pas toute la hauteur de la façade, il est prolongé (rabouté) grâce à des plaques métalliques de 30 cm de long, vissées sur les flancs, en ménageant un jeu de dilatation de 2 cm. Il est également possible de faire se chevaucher latéralement les deux chevrons sur une longueur de 30 cm et de les solidariser par deux tirefonds (Ø 7 mm). Ces dispositions sont complétées par la mise en œuvre d’un joint de fractionnement (ossature et parement) de 15 mm minimum, tous les 11 m environ de hauteur de façade (4 étages). Ce joint est équipé d’une bavette pour éviter la pénétration de la pluie.
Les chevrons doivent tous être disposés sur le même plan, avec une tolérance maximale de 2 mm sous la règle de 2,50 m. Cette exigence est appliquée au moment de la fixation du chevron et de son ajustement sur ses équerres. Attention également à l’aplomb vertical.
Pose en double réseau
Pour des petits éléments comme des écailles de bois (bardeau), l’ossature principale verticale est complétée par un second réseau de liteaux horizontaux. Les liteaux sont cloués ou vissés à chaque croisement avec les chevrons. La hauteur entre les rangs de liteaux est déterminée par la nature du parement, avec, par exemple, la nécessité de recouvrement de ses éléments.
Le raboutage des liteaux se fait toujours devant un chevron, avec un joint de dilatation de 3 mm minimum.
1. Fixations
2. Liteau ou lisse
3. Chevron
Mise en œuvre du parement
Pour des lames en bois, il faut d’abord les stocker dans un espace abrité, en pile aérée afin de conserver, ou d’obtenir, leur degré d’humidité optimal (17 ou 19 %). Il existe deux types de pose : à l’horizontale par recouvrement ou embrèvement, à la verticale par superposition. Des dispositions spécifiques peuvent être indiquées selon la nature du parement. Il est donc nécessaire de se reporter à la documentation technique qui accompagne le produit à mettre en œuvre.
Pose à l'horizontale
En pose horizontale de lames, par recouvrement, une à deux fixations sont nécessaires à chaque croisement avec les chevrons. Elles ne sont jamais plantées à moins de 15 mm des bords et ne doivent pas lier deux lames entre elles (en traversant celle de dessous).
Les lames embrevées comportent un profil longitudinal à rainure et languette, comme un lambris ou un parquet. Elles sont donc emboîtées d’un rang sur l’autre et la languette est toujours dirigée vers le haut. En sens inverse, la pluie va stagner dans les rainures. Les lames embrevées peuvent aussi bien être posées horizontalement que verticalement, sur une ossature à double réseau dans ce dernier cas. Le mode de fixation est identique à celui de la pose à recouvrement. Les clous peuvent être plantés en plein parement ou cachés en ras de rainure (pour des lames de moins de 12,5 cm de large seulement). En partie basse, l’écart de fixation de 15 mm par rapport à la rive doit être mesuré en tenant compte de la profondeur de la rainure. Les angles des façades sont protégés par un recouvrement, des planches (18×38 mm mini) ou des cornières fixées sur un tasseau.
Pose à la verticale
En pose verticale de lames non embrevées (à bords droits), il est nécessaire de les compléter par des couvre-joints verticaux. Ces derniers sont posés directement sur l’ossature secondaire en double réseau et les lames sont fixées par-dessus, en respectant un recouvrement minimal d’au moins 10 % de leur largeur. Dans les angles, le raccordement s'effectue par recouvrement en tenant compte du sens des vents de pluie dominants.