Si le bardage rapporté à lame d’air ventilé connaît un véritable engouement ces dernières années, en neuf comme en rénovation, c’est bien parce qu’il apporte une solution pratique et élégante aux nouveaux besoins d’isolation thermique, par l’extérieur évidemment.
Le bardage comme isolant thermique
Le bardage marque d’ailleurs une véritable évolution des métiers du bâtiment. En maçonnerie générale, la maison est d’abord bâtie, puis isolée. Longtemps, l’isolation a été ajoutée à l’intérieur, parce que c’était facile et suffisant au regard de la réglementation. Désormais, le besoin d’économiser l’énergie est aussi important que celui de construire solide. Il est plus efficace d’isoler par l’extérieur. Un maçon traditionnel optera alors pour l’isolation sous enduit. Mais celle-ci, même armée, reste fragile et peut créer des problèmes d’interface entre le parement, l’isolant et le gros œuvre. Le bardage répond à cette problématique. Il faut juste que les maçons apprennent à bien maîtriser la technique, comme ils l’ont fait pour l’isolation, et que les industriels développent encore l’offre en termes d’aspects, de finition et de durabilité. La prochaine étape sera de construire en intégrant l’isolation dans le gros œuvre. Les procédés existent déjà, mais leur mise en œuvre reste confidentielle, en construction individuelle comme dans le collectif.
L’isolant est à choisir en fonction des autres composants de la paroi que sont le gros oeuvre et le parement. Il s’agit de concevoir un système global performant.
Le choix de l'isolant
Le bardage rapporté permet d’obtenir un mur de classe III ou IV. Il protège l’isolant, placé du côté du gros œuvre par rapport à la lame d’air, des intempéries, des chocs et des variations importantes de température.
Outre sa fonction thermique, l’isolant contribue au confort acoustique et, si nécessaire, à la protection incendie. Toutes les familles d’isolant sont représentées.
Les laines minérales sont utilisées sous la forme de panneaux semi-rigides, voire de rouleaux. Les isolants de synthèse (polystyrène expansé ou extrudé, polyuréthane, polyisocyanurate, …) sont proposés en panneaux rigides.
Les isolants dits naturels sont également envisageables sous la forme de panneaux ou de rouleaux, en fibre de bois, de chanvre, de liège ou composé (chanvre, lin, coton).
Dans tous les cas, il convient de s’assurer de la compatibilité de l’isolant avec le reste des composants de la paroi et avec les exigences réglementaires. Il ne s’agit pas, en effet, de choisir un matériau indépendant, mais de concevoir un système global, dont les trois éléments, gros œuvre, isolant et parement, interagissent, en particulier pour les transferts de vapeur d’eau. Il n’y a donc pas d’isolant meilleur qu’un autre. Mais un choix inadapté peut conduire à une dégradation rapide des performances. Selon sa nature, l'isolant peut être collé, calé et/ou chevillé. Il y a souvent plusieurs mode de fixation, directement sur/ou dans le gros œuvre.
Les isolants
Laine de roche
Laine de verre
Chanvre
Liège
Feutres de bois
Lin
Isolation : règles générales
L’isolant est généralement placé entre l’ossature secondaire en chevrons et le gros œuvre (voir 2 ci-dessous), en une ou deux couches croisées. Cela permet en effet de disposer d’une isolation continue sur toute la surface des façades. Il est encore possible de se contenter d’isoler entre les chevrons, mais seulement pour des cas particuliers, en rénovation notamment.
En règle générale, les panneaux semi rigides et les rouleaux isolants sont embrochés sur les équerres de fixation de l’ossature, avant le montage des chevrons. Ils sont aussi plaqués contre le gros œuvre (voir 1 ci-dessous) à raison de deux chevilles rosaces au m2. Les panneaux rigides, en matériau de synthèse notamment, sont chevillés et/ou collés au mortier. La continuité thermique est assurée par une pose bord à bord, en décalant les joints en cas de double couche.
Les isolants souples ne doivent pas être comprimés de plus de 10 % de leur épaisseur. La densité des fixations est augmentée à proximité des points singuliers et en partie basse.
Des dispositifs spéciaux sont utilisés dans les angles. L’objectif est de conserver la continuité de l’isolation en évitant les ponts thermiques. La mise en place d’un pare-pluie, sur l’isolant et sous l’ossature secondaire, est déterminée par la nature du premier et de son support. Enfin, il est nécessaire de s’assurer que l’espace de ventilation est conservé entre le nu de l’isolant, et de son pare-pluie éventuel, et le dos du parement.
Il est possible de combiner différents types d’isolation sur la même façade, sous enduit et sous bardage, par exemple, à condition de traiter les liaisons de manière adaptée (joints verticaux, horizontaux, larmier, etc.).
En ce qui concerne l’isolation en partie basse, les mêmes précautions qu’une ITE sous enduit doivent être prises, en particulier pour la protection vis-à-vis des intempéries de la liaison entre le soubassement et la façade.
En savoir plus
Les différentes types de murs
En complément du classement des murs standard par type, les murs isolés par l’extérieur comportent leur propre référentiel, qui tient compte de la présence de l’isolant et des conséquences de l’action de la pluie sur la paroi dans son ensemble.
Un mur du type XI ne comporte aucune disposition spécifique permettant de s'opposer au cheminement de l'eau de pluie jusqu'au parement intérieur. Le système d'isolation et la paroi support sont chacun considérés comme perméables à l'eau.
Un mur de type XII comporte soit un système d'isolation capable de s'opposer au cheminement de la pluie (isolant lui-même ou mur de type I), soit une maçonnerie pouvant empêcher de faibles quantités d'eau de pénétrer.
Un mur de type XIII comporte soit un système d'isolation par l'extérieur placé derrière une lame d'air continue (bardage à joint ouvert), soit une ITE étanche devant un mur lui-même imperméable.
Un mur de type XIV comporte une peau extérieure qui assure seule l’étanchéité du système, comme dans le cas d’un bardage rapporté à recouvrement.