Les chaînages d'une maison sont un des points essentiels lors de la construction puisque ce sont eux qui assurent la solidité et la cohérence de l'ensemble. Petit tour d'horizon des différents chaînages que l'on trouve dans une construction.
Le squelette de la maison
Les chaînages sont à une habitation ce que le squelette est à notre corps. Elle constitue son ossature et assure la cohérence de l'ensemble. C'est une ceinture d'acier - le chaînage est constitué de fils d'acier longitudinaux, de différents diamètres, coulés dans du béton - qui rigidifie l'ensemble et évite aux murs de s'écarter. Ils sont présents de la dalle jusqu'au sommet du pignon en passant par les différents planchers porteurs. Ils peuvent donc être horizontaux ou verticaux, et même inclinés. Chaque type de chaînage a sa qualification et son intérêt propre. Voici une plongée dans le glossaire des chaînages de votre maison.
Le chaînage horizontal est aussi appelé la ceinture. Il fait le tour des murs porteurs au niveau des planchers béton de même hauteur.
Qui fait quoi ?
Le rampanage
Il consiste à ferrailler le pignon. C’est obligatoire dès que la hauteur sous pointe du pignon est supérieure à 1,5 m. Ce rampanage est réalisé avec 2 fers, ou avec une armature constituée de 2 filants de 10 mm de diamètre noyés dans le mortier.
Le chaînage horizontal
On l’appelle aussi la ceinture. Il fait le tour des murs porteurs au niveau des planchers béton de même hauteur. On le retrouve aussi au sommet de ces murs (l’arase).
Les semelles des fondations
Elles sont armées et de différents types : en versions dites isolées, on les utilise pour réaliser les fondations de poteaux (sections de béton de 65 x 65 x 20 cm à 145 x 145 cm x 40 cm). Les filantes correspondent aux sols homogènes et peu compressibles. Dans ce cas, le béton est dosé à 250 kg/m3 et armé avec une semelle plate à trois filants de 8 ou 10 mm de diamètre. Pour un sol hétérogène, le béton sera dosé à 300 kg/m3 et armé avec une semelle à six ou huit fers.
Les treillis soudés (TS)
Ils structurent les chapes ou les dalles de béton. Réaliser un treillis soudé est un art. La réussite de cette mise en oeuvre conditionne la résistance et le rendu final. Il s’agit de croiser en les soudant des fils d’acier porteurs avec des fils transversaux dits “de répartition”. Les fils porteurs sont définis par le diamètre D, et les transversaux par le diamètre d. Le diamètre varie de 1 à 5 mm. Les dimensions du maillage vont de 5 x 5 cm jusqu’à 20 x 30 cm. Plus les mailles sont petites, mieux elles conviennent pour des dalles de béton coulées sur un support instable (plancher bois/panneaux de particules). En termes de soudure, choisissez plutôt des produits préfabriqués, et sachez que vos soudures devront être aussi résistantes (ou quasiment) que l’acier pour être conformes.
Le linteau
Il s’agit du chaînage d’une mini poutre au-dessus d’une ouverture. Autrefois le linteau était une seule pièce en pierre ou en bois ou même les deux (bois côté intérieur, pierre côté extérieur). Aujourd'hui on peut construire et armer soi-même le linteau en réalisant un coffrage préalablement ferraillé. Il existe également des linteaux préfabriqués !
Le chaînage vertical
À chaque angle, des trous d’une dizaine de centimètres de diamètre apparaissent, déjà prévus dans les blocs d’angle. Ils sont destinés à recevoir le chaînage vertical. Ces armatures sont elles-mêmes ancrées dans les chaînages horizontaux et dans les treillis de plancher, avant d’être noyées dans le béton.
Le chevêtre
Quand une poutrelle en béton armé est interrompue par la présence d’une trémie (un trou pour un escalier ou pour un conduit de cheminée par exemple), le tour de cette trémie est armé de fers et lié à la poutrelle. C’est le chevêtre.
Les poteaux
Ils peuvent remplacer les murs porteurs, ou servir d’angle ou de complément autour des ouvertures des murs porteurs. Pour des poteaux en béton armé de 12 x 12 cm à 20 x 20 cm, il faut compter avec des d’armatures de 8 x 8 cm à 15 x 15 cm, composées de quatre filants.
Les poutres
Elles contiennent une armature plus ou moins importante, selon leur portée et la charge qu’elles auront à supporter. Il est important de toujours prendre conseil auprès d’un professionnel.
Côté armatures
Assemblage carré ou rectangulaire
L’armature, c’est une barre d’acier façonnée, striée (Haute adhérence/HA) ou doux lisse (DX). En assemblant les armatures, on obtient une cage. L’assemblage est réalisé par soudure (ou ligature) avec des fils d’acier. Le treillis soudé est un bel exemple d’assemblage carré ou rectangulaire.
Mise en oeuvre :
Il est plus important de bien positionner son ferraillage et de maîtriser son enrobage, que de le surdimensionner. Les armatures doivent avant tout être enrobées, faute de quoi elles peuvent rouiller, gonfler, et faire éclater le béton. L’épaisseur d’enrobage est de 1 cm à l’intérieur, de 3 cm à l’extérieur, et peut atteindre 5 cm, pour certaines fondations, dans des circonstances particulières.
Section des fils :
Pour les chaînages, les armatures sont constituées de deux, trois ou quatre fers HA (filants). La section totale minimale des filants des chaînages est de 3 cm2 dans le cas d’aciers en FeE235, de 1,57 cm2 dans le cas d’aciers en FeE400, et de 1,50 cm2 dans le cas d’aciers en FeE450 et FeE500, soit respectivement 3 x 8 mm ou 2 x 10 mm.
Ce que dit la loi
A quel texte se référer
Les normes régissant les armatures sont en particulier :
- la NF A 35-027 “Armatures en acier pour béton armé”,
- le DTU 20-1 “Ouvrage en maçonnerie de petits éléments parois et murs”,
- et surtout le DTU 21 (ENV 13670-1) “Exécution des ouvrages en béton”, pour leur mise en oeuvre.