C’est notre petit secret. Toute maison a son alcôve, son escalier caché. Nous, nous avons un faux dressing dans la salle de séjour qui ouvre sur autre chose que sur des cintres. Surprise ! Les portes coulissantes dévoilent une petite salle de cinéma, emmitouflée de lambris et dotée d’une estrade… comme au cinéma. À vous de passer à l’action… Moteur !
Le bois, un matériau polyvalent
L'intérêt du chantier que nous allons entreprendre ici, est qu'il est un chantier "sec". C'est l'un des grands avantages du bois, qui permet de travailler proprement, sans éclaboussure et sans risque de souiller son intérieur. Les découpes nécessaires à ce chantier pourront être faites en extérieur.
Le but ici, est d'aménager une estrade suffisamment haute pour assurer le confort de tous les spectateurs : ceux du premier comme du second rang. L'estrade que nous allons aménager sera suffisamment haute pour dégager la vue de ceux qui se trouveront derrière.
Le chantier n'est pas très compliqué et vos besoins en matériel seront assez limités. Vous n'aurez besoin que de planches en pin, de tasseaux, de bandes résiliantes, d'un isolant en vrac et de vis évidemment. Côté matériel une scie sauteuse, un ciseau à bois et une visseuse suffiront, sans oublier le mètre et le niveau. Pour la finition, tout est possible ou presque. Nous avons opté pour un parquet collé afin de rester dans la thématique du bois.
Fabriquer une estrade en bois
1. Planches
Votre salle de projection privée permet de voir correctement l’écran depuis chaque siège. Pour y parvenir, nous devons créer une estrade pour le deuxième rang. Pour ce faire, il suffit d’assembler des planches en pin dûment préparées. Notre estrade va mesurer 3,38 m x 2,60 m pour une hauteur de 30 cm, afin d’obtenir une différence de positionnement d’une tête au-dessus du rang de devant.
2. Entrecroisés
Nous avons préparé seize planches de 26 cm de large et 19 mm d’épaisseur. Nous allons entrecroiser douze d’entre elles, six sur six. Les quatre dernières planches serviront à délimiter la périphérie. Pour les entrecroiser, nous créons à la scie sauteuse et au ciseau à bois six entailles (130 mm de profondeur et de 19 mm de largeur) sur chacune des douze planches.
3. Tasseaux
Aux extrémités des douze planches entaillées, vissez deux vis de 40 mm dans des tasseaux de 27 mm x 27 mm, en laissant les extrémités libres. Ces tasseaux permettront aux planches de périphérie d’être vissées aux planches formant le squelette. À noter que les planches de périphérie doivent recevoir chacune un tasseau. Et à chaque fois du même côté…
4. Bande résiliente
Avant de poursuivre le montage, déroulez et collez une bande résiliente acoustique sur la tranche (celle qui sera placée vers le haut) des planches. Elle peut être en mousse polyuréthane ou encore en liège. Ceux qui veulent éclairer l’estrade doivent, à ce stade, pratiquer des trous à la scie cloche sur les planches de périphérie.
5. Assemblage
Disposez les huit planches de base au sol : six avec leurs entailles, et deux de périphérie. L’écart est de 40 cm. Renversez ensuite les autres pour venir les emboîter par-dessus. Ajoutez les deux dernières périphériques (celles avec les huit tasseaux). Vérifiez, à l’aide d’une règle et d’un niveau, que l’estrade est plane. Si ce n’est pas le cas, utilisez des cales.
6. Vissage
Une fois que le cadre et l’ossature sont bien emboîtés, utilisez des vis de 40 mm au droit des tasseaux. Deux vis : une en haut, une en bas. Recommencez l’opération sur chaque face.
7. Isolant en vrac
Une estrade peut devenir une caisse de résonnance, ce qui peut être gênant pour une estrade de salle de cinéma. Comblez les caissons avec un isolant en vrac (comme de la ouate de cellulose par exemple). Tassez et remplissez jusqu’au bord.
8. Fixation
Posez des panneaux d’aggloméré de type CTBX, posez le panneau, reportez au crayon l’emplacement des planches. Puis, vissez le long du trait tous les 30 cm avec des fixations de type VBA/vis tête trompette.
9. Finition au mastic
Quand l’estrade est enfin recouverte de panneaux, vous pouvez boucher les trous ou les joints à l’aide d’un mastic. Passez ensuite un primaire avant de coller un carrelage ou, comme nous, collez directement le parquet.
Détails pratiques
A quelle hauteur les gradins ?
Selon d’Alembert et son encyclopédie, les gradins des amphithéâtres de Vespasien (empereur romain réputé pour son aisance) mesuraient un pied deux pouces en hauteur, et deux pouces et demi en profondeur. Cela correspond respectivement à 36 et 83 cm. Aujourd’hui, une hauteur de gradin standard est comprise entre 20 et 50 cm, et la profondeur se situe entre 70 et 85 cm. Adaptez ces mesures selon la place disponible. Pour la hauteur, 30 cm seront confortables. Et une profondeur importante laisse plus de place pour les jambes. Et n’oubliez pas la toge !
Les panneaux de bois
Parallèlement aux produits massifs comme les plateaux et le lamellé-collé, il existe toute une gamme de panneaux dérivés du bois. Ils utilisent le matériau sous diverses formes, en association avec un liant, une colle, autrefois à base de formol, désormais moins agressive pour la santé (voir plus bas). Les panneaux les plus utilisés sont l’aggloméré, le MDF, l’OSB, ou encore le contreplaqué.
Le contreplaqué
Selon la norme NF B54-150, le contreplaqué est constitué uniquement de placages avec, au minimum, trois plis croisés, dont les deux extérieurs (le parement et le contreparement) sont à fils parallèles. Le nombre de plis (de trois à neuf en général), est toujours impair pour assurer la stabilité du panneau, et il détermine l’épaisseur (de 4 à 25 mm par pli). Les contreplaqués sont classés ainsi : emploi intérieur (type I), résistant à l’humidité (type II), à l’eau (type III), ou pour un usage extérieur (type IV).
Un autre classement réalisé par le CTBA est plus connu :
- Le contreplaqué standard (CTB-S) s’emploie exclusivement en milieu sec, pour l’agencement et le cloisonnement.
- La marque NF extérieur CTB-X est volontaire et non obligatoire. Elle certifie l’aptitude du panneau à supporter les conditions d’utilisation les plus strictes, en milieu intérieur humide (salle de bains…), en extérieur abrité (contreventement, support de couverture…), ou même exposé (bardage…).
Le latté
Le latté est une variante du contreplaqué, constitué d’une âme en tasseaux massifs juxtaposés sur chants et doublés de deux parements à fils croisés. Les épaisseurs varient de 15 à 30 mm.
Des panneaux plus sains
Les liants utilisés pour fabriquer les panneaux ont longtemps dégagé d’importantes quantités de formaldéhyde, nocif pour la santé. Une modification des compositions a permis de les abaisser sensiblement. Ainsi, un panneau classé E2 rejette entre 8 et 30 mg de formaldéhyde pour 100 g de matière sèche. S’il est classé E1, il en rejette moins de 8 mg. Et s’il est utilisé pour un meuble NF Ameublement, il ne devra bientôt plus dépasser 4 mg. Tous les panneaux de fibres ou de particules fabriqués en Europe sont classés E1.
