Pour la grande majorité des logements, la distribution intérieure de l’eau est récente et ne relève pas de la grande histoire. Il en va de même pour les matériaux utilisés. Le plomb, le plus ancien, qui a donné son nom au métier, est désormais abandonné.
Distribution de l'eau dans la maison
Même si, aujourd’hui, il nous est difficile d’envisager de vivre sans eau en différents points de la maison, cette situation n’a pas plus de 100 ans d’âge dans les villes, moitié moins dans les campagnes. La fameuse pierre d’évier qui fait fureur dans les intérieurs néorustiques n’a jamais été raccordée à un quelconque réseau. Elle servait juste à évacuer à l’extérieur, au travers du mur, l’eau versée d’un broc. Le développement des réseaux d’alimentation collectifs ne date que des années 1950. Longtemps encore, les maisons ne disposeront que d’un robinet au-dessus de l’évier. Lorsque les logements sociaux sont sortis de terre, en masse, dans les années 60, ils représentaient un réel progrès, avec des toilettes et une salle de bains dans tous les appartements. Jusque dans les années 60, le plomb était majoritairement employé pour la fabrication de canalisations, car Il était économique et malléable. En revanche, il fallait du métier pour le souder correctement. Il n’a été définitivement interdit que par l’article 28 du décret 95-363 du 5 avril 1995. Il a même fallu attendre juin 1997 pour l’interdiction des soudures contenant du plomb (arrêté du 10 juin 1996).
Tous les équipements du réseau doivent être démontables sans dépose des canalisations.
Les principes généraux
Le réseau de distribution alimente tous les équipements de l’installation sans interruption.
Il n’est pas nécessaire d’utiliser un seau pour remplir la baignoire. La pression minimale au point le plus défavorisé de l’installation – généralement le plus haut et/ ou le plus éloigné – doit être d’au moins 0,3 bars. Cette limite réglementaire est extrêmement faible. Il faut prévoir au moins 2 bars, voire plus pour certains équipements. La limite supérieure est fixée à 4 bars.
Le tracé des canalisations doit être aussi court que possible. Il est conçu de telle sorte que les canalisations puissent être vidangées, rincées et désinfectées.
Tous les organes de manœuvre, de sécurité et de protection des installations doivent être facilement accessibles pour leur manipulation et leur éventuel remplacement. Tous les équipements du réseau doivent être démontables sans dépose des canalisations.
En cas de parcours parallèle horizontal, la canalisation d'eau chaude est toujours au dessus de la canalisation d'eau froide. Les réseaux intérieurs ne doivent pas entraîner la pollution du réseau d'eau potable collectif. En clair, le réseau intérieur est équipé d’un dispositif qui empêche tout retour par siphonage (pression trop faible du réseau collectif) ou refoulement (surpression intérieure). D’autre part, il ne faut pas mélanger les eaux d’un réseau public et celles d’une autre source (puits, pluie, etc.). Les canalisations doivent être protégées du gel. A l’inverse, la température de l’eau froide ne doit pas dépasser 25 °C. Si les canalisations transitent dans un volume surchauffé, elles doivent être calorifugées. D’autre part, l’eau chaude doit être portée à 50 °C si le volume entre le point de mise en distribution et le point de puisage le plus éloigné est supérieur à 3 litres ce qui représente 20 mètres de canalisation de 14 mm de diamètre. Les canalisations peuvent être posées, en aérien sur support ou en encastré, engravé ou enrobé dans les éléments du gros œuvre ou assimilé. Elles sont interdites dans les conduits de fumées, de ventilation ou d'ordures ménagères, parois comprises. Enfin, il n'est pas autorisé de faire passer des canalisations dans l'épaisseur d’un isolant thermique ou phonique.
Trois types de réseaux intérieurs
Le réseau aérien
C’est le plus ancien, le plus simple à concevoir, à réparer et à modifier.
Il peut être apparent ou dissimulé derrière des goulottes ou un coffrage, comme une installation électrique. Il est réalisé par la mise en place des canalisations, horizontales ou verticales, le long des murs. Elles sont fixées par des colliers répartis tous les 50 cm à 2,50 m en parcours horizontal et entre 1,50 et 2,50 m en vertical, en fonction de leur diamètre et de leur nature (métal ou plastique). Ces colliers doivent permettre la dilatation des canalisations en fonction de la chaleur. A l’horizontale, le tuyau le plus bas se situe à plus de 15 cm du sol fini. Les traversées de paroi sont autorisées à condition que soient utilisés des fourreaux et qu’il n’y ait pas de piquages (raccordements) ou d’assemblage mécanique dans le passage. Si les canalisations sont placées derrière un coffrage, les raccords démontables doivent rester accessibles, avec une trappe de visite, par exemple. L’inconvénient principal d’un réseau aérien reste son aspect esthétique, peu compatible avec les intérieurs modernes.
Le réseau incorporé
Il existe différentes méthodes pour incorporer des canalisations, principalement dans les murs et les planchers. La première est de les enrober, lorsqu’elles sont mises en place en même temps que le gros œuvre. Elles sont encastrées si un emplacement a été réservé lors de la construction. Enfin, elles sont engravées lorsqu’il faut découper une saignée après coup (interdit en plancher et dans les éléments porteurs).
Des règles particulières sont à respecter, selon le matériau utilisé. Par exemple, un fourreau est nécessaire pour des tuyaux en acier galvanisé. En plancher, les épaisseurs d’enrobages sont déterminées en fonction de la nature de la dalle. Les «raccordements» sont interdits, sauf ceux situés au droit des appareils à desservir. Les seuls assemblages autorisés sont indémontables (soudés, collés ou sertis). Les robinetteries ne sont admises que dans les murs, si elles sont conçues pour cela (douche, baignoire). Les cloisons doivent mesurer au moins 7 cm d’épaisseur (engravement avec fourreau, enrobage de 15 mm). Les saignées sont ouvertes à la rainureuse. Pour les plaques de plâtre, les canalisations peuvent circuler sans fourreau derrière le parement, en respectant les prescriptions des installations non accessibles.
Un réseau incorporé traditionnel présente beaucoup d’inconvénients, que l’aspect esthétique peine à compenser. En effet, il complique le chantier en intervenant dans le calendrier des travaux. Il impose des travaux supplémentaires et manque d’adaptabilité. Les interventions ultérieures, en cas de difficulté, sont malaisées.
Le réseau hydrocablé
Les installations neuves sont pratiquement toutes réalisées selon le principe de l’hydrocablage. Les règles sont les mêmes que pour un réseau incorporé, mais la distribution est organisée différemment, à partir de canalisations principales qui desservent des nourrices, qui alimentent à leur tour les points de puisage. Les liaisons sont toutes réalisées d’un seul tenant, sans assemblage ni piquage intermédiaire, ce qui réduit les risques de fuites ultérieures. Les nourrices restant accessibles, encastrées dans une cloison, par exemple, il est toujours possible de compléter l’installation. Enfin, la mise en place du réseau s’intègre mieux dans le déroulement du chantier (planchers à dalles alvéolées ou à prédalles) avant le coulage de la dalle collaborante, du ravoirage ou du béton complémentaire.