Distribution de l'eau dans la maison : Un réseau en cuivre

Plomberie 8 min de lecture

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Les règles d’installation d’un réseau en cuivre sont détaillées dans les DTU 60.5 et 65.10. En pratique, commencez par établir un plan sur papier, puis reportez ces indications directement sur les murs ou les dalles, au cordeau à tracer.

Le cuivre

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Le plan et le repérage permettent de mieux estimer les longueurs nécessaires, en fonction des diamètres, eux-mêmes choisis selon l’équipement à raccorder et le type de réseau, principal ou secondaire. Ils permettent aussi de faire l’inventaire des accessoires, tels que les tés, coudes, vannes ou colliers, qui vous seront nécessaires.

Les assemblages

S’ils sont soudés, les assemblages sont réalisés par brasage, tendre ou fort, ou soudo-brasage. Le brasage consiste à unir deux pièces à l’aide d’un métal d’apport qui mouille les parties en contact et s’insinue par capillarité. Les pièces concernées ne participent pas à l’étanchéité de la liaison. La soudure consiste à unir deux pièces en les faisant fondre.

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Enfin, le soudo-brasage se situe entre les deux, puisqu’il y a un métal d’apport, mais pas de fusion des pièces, ni de capillarité. L’étanchéité est assurée point par point. Au sein des techniques de brasage, Il faut encore distinguer le brasage fort et le brasage tendre. Cela tient à la température de fusion du métal d’apport, brasure forte au-delà de 450 °C, tendre endeçà. C’est donc le métal d’apport qui détermine le type de brasage. En pratique, les températures se situent entre 200 et 450 °C pour le brasage tendre, réalisé au fil d’étain. Elles s’échelonnent de 600 à 850 °C pour le brasage fort avec des alliages à base de cuivre, de phosphore, d’argent et/ou de zinc. Le soudo-brasage, au laiton, est réalisé entre 850 et 920 °C. Enfin, la température de fusion du cuivre se situe un peu au-dessus de 1000 °C. Toute la difficulté consiste donc à bien gérer les températures. Une surchauffe, outre la fusion ultime du métal, augmente la probabilité d’une oxydation par brûlage, avec les risques de corrosion correspondants. C’est la raison pour laquelle, pour les réseaux de distribution sanitaire, l’assemblage par brasage fort est déconseillé. Il est même interdit dans certains pays. Il est réservé aux tuyaux de gaz, où son application est recommandée. En conséquence, tous les assemblages d’une installation sanitaire sont réalisés en brasure tendre, à l’étain. Notez également qu’il est possible d’éviter d’intercaler un raccord. Vous pouvez, en effet, prolonger un tube en brasant un emboîtement direct. Il suffit d’évaser le côté femelle avec un mandrin, afin de permettre l’introduction du second tube. Entre les assemblages brasés et les raccords rapides (voir encadré), les plombiers peuvent encore pratiquer le collet battu. Il coûte à peine plus cher que le brasage. Il est plus facile à maîtriser. L’étanchéité est assurée par serrage d’un joint élastomère. L’extrémité est évasée par martelage dans une matrice à l’aide d’une toupie. Avant formage, l’extrémité doit être recuite au chalumeau s’il s’agit de cuivre rigide.

Modes de pose

Les canalisations en cuivre ne nécessitent pas de moyens de protection particuliers. La mise sous fourreau ou l’utilisation de tubes gainés n’est réclamée que pour des canalisations véhiculant de l’eau à plus de 60 °C. En apparent, l’écartement maximal des colliers est de 1,25 m pour les tubes de diamètre inférieur à 22 mm, 1,80 m, voire 2,50 m pour des diamètres supérieurs. En traversée de plancher, les tuyaux sont gainés ou sous fourreau. Il faut également assurer la désolidarisation de la chape flottante par un relevé de la nappe de désolidarisation. En pratique, les tuyaux sont mis en place avant le coulage de la chape. Dans le cas d’une pose en encastré ou en enrobé, les tuyaux de cuivre sont placés, au choix et selon la nature du plancher, dans le ravoirage, la forme, la chape ou la dalle flottante. Ils sont enrobés sur une épaisseur d’au moins 20 mm, dessous et dessus, sauf dans le cas d’une dalle sur entrevous, où ils peuvent être posés directement dessus. Le plâtre, le béton, le mortier, sont sans action nuisible sur la tuyauterie. Le matériau d’enrobage au contact de la canalisation ne doit pas contenir de dérivés ammoniacaux ou chlorés (béton expansé, par exemple). L’enrobage des canalisations dans le mortier de pose des carrelages scellés ou dans les chapes à base de liants hydrauliques destinées à recevoir un carrelage collé ou un revêtement souple (textile ou plastique) est interdit. Il est également interdit d’ouvrir des saignées dans les éléments porteurs.

Les raccords rapides

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Ils sont tous sans soudure, mais ils demandent quand même de bien préparer les tuyaux, c’est-à-dire de les couper proprement, de les dépolir et de les essuyer. Lorsqu’un serrage est nécessaire, utilisez impérativement deux clés, la première, plate ou à molette, pour serrer et la seconde, multiprise par exemple, pour maintenir le raccord.

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Le raccord bicône

ou olive, il est monté sur les tubes rigides, en cuivre écroui. C’est une bague chanfreinée qui assure l’étanchéité par compression, lors du serrage de l’écrou. Il faut des accessoires adaptés, disposant du même diamètre intérieur que le tube à monter. L’étanchéité est définitive. Attention à ne pas endommager l’olive lors de son montage.

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Le raccord américain

ou Gripp (nom commercial), peut être monté sur tous les types de tubes, en cuivre écroui ou recuit. Il se compose d’un joint EPDM et d’une rondelle crantée en inox. L’étanchéité, garantie pour au moins 10 ans, est assurée par le joint en caoutchouc, maintenu en place par la rondelle, puis le serrage de l’écrou. Il faut bien faire attention à l’ordre de montage et, surtout, à orienter correctement les dents de la rondelle métallique vers l’extérieur, en direction du raccord.

Le raccord instantané

ou automatique (Tectite, nom commercial) est encore plus simple à utiliser, puisqu’il se passe de clé. Il suffit de présenter le tube, bien préparé, et de l’enfoncer à fond dans le raccord, en exerçant une légère torsion, jusqu’à sentir un déclic. Le raccordement est étanche, mais tournant, ce qui permet d’ajuster l’alignement des tuyaux. D’autre part, ce type de raccord est démontable.

Les outils pour le cuivre

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Le coupe tube

Ils assure des sections parfaitement nettes, légèrement chanfreinées, qui facilitent considérablement les travaux d’assemblage. Une lame permet d’ébavurer l’intérieur du tube. Un coupe tube pour le cuivre peut aussi sectionner les matériaux plastiques (PER, multicouches, IRO…).

Le fil de soudure

Il sert de métal d’apport lors du brasage (voir pages suivantes). Attention, pour le réseau sanitaire, Il ne doit pas comporter de plomb, interdit depuis plus de 20 ans. Mais le fil d’étain au plomb est encore commercialisé, pour des applications non alimentaires. Ne vous trompez pas. Et n’oubliez pas la pâte décapante, pour garantir des soudures parfaites.

La toile émeri

Elle dépolit, ébavure, prépare tous les assemblages. Elle s’utilise à sec ou humide. Cette opération est indispensable pour assurer l’étanchéité des raccords. La toile émeri est toujours accompagnée du chiffon, sec et non pelucheux, essentiel lui aussi.

Le ressort ou la pince à cintrer

Ils aident à façonner le réseau sans avoir à multiplier les raccords et sans risquer de pincer le tuyau (voir pages suivantes). Cela préserve l’écoulement de l’eau, réduit les probabilités de fuite et permet d’économiser sur les accessoires.

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La lampe à souder

La plomberie en est l’un des derniers domaines d’utilisation courante. Après quelques essais, elle se maîtrise facilement et permet de réaliser d’importantes économies, grâce à l’utilisation des raccords soudés, moins chers que les raccords rapides.

Trois façons de cintrer des tubes

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Pour les matériaux de synthèse

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1. Cintrez facilement un tube multicouche à la main
en marquant progressivement l’angle avec les pouces. L’utilisation d’un ressort évite de pincer le tube. Le cintrage est réversible.

2. Un tube PER est difficile à cintrer
Il se pince ou se détend après cintrage. Il est plus simple de l’enfiler dans un guide, en plastique ou en métal.

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Pour le cuivre au ressort

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1. Repérez l’emplacement du cintrage
Chauffez la barre rigide au chalumeau, en la faisant tourner, jusqu’à une couleur gris bleuté. Passez la flamme sur 20 cm de longueur environ. Attention aux brûlures.

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2. Laissez refroidir
Enfilez le ressort, choisi en fonction du diamètre du tube, et centrez-le sur la zone chauffée. Notez que le cuivre en couronne, déjà recuit, ne doit pas être chauffé.

3. Pliez le tube
En appui sur le genou jusqu’à l’angle désiré. Pour sortir le ressort, faites le tourner sur le tube tout en tirant.

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Pour le cuivre à la cintreuse

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1. Alignez la marque de cintrage
du tube sur le repère droit ou gauche (L ou R), correspondant au départ de la mesure. Enfilez le tube, sans chauffer. Alignez les deux 0.

2. Pliez en prenant un appui stable
Tenez les deux leviers par leurs extrémités pour augmenter votre force de travail.

3. Repliez le tube
jusqu’à faire coïncider le 0 mobile sur la valeur de l’angle recherché de la partie fixe (90° par exemple).

4. Un conseil pour débutants
Cintrez les tubes avant de les recouper à la bonne longueur, en effectuant des repérages en place. Vous éviterez les erreurs de calcul (rayon de courbure, entraxe, colliers…).