Le réseau d'évacuation intérieur des eaux

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Concevoir et installer une évacuation paraît toujours plus simple que de créer une alimentation. Pourtant, les dégâts qu’elle occasionne sont plus fréquents et les règles de pose sont plus strictes.

Les règles de pose

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La première de ces règles, la pente d’écoulement, est parfois la plus difficile à mettre en œuvre. En effet, Il est plutôt facile de raccorder un équipement sanitaire ou un appareil électroménager isolé à un réseau existant. Cela se complique si, à l’occasion d’un réaménagement, l’emplacement de ces équipements change. C’est, par exemple, la création d’un îlot central dans la cuisine, ou d’une douche de plain-pied dans la chambre. Enfin, cela peut tourner au casse-tête lorsqu’il s’agit de créer un réseau complet, sur plusieurs étages. Cette difficulté conduit souvent à regrouper les équipements et les pièces d’eau autour d’un collecteur principal. Cela permet de respecter facilement les pentes, de rationaliser les parcours, de limiter les raccordements et de réduire les risques d’engorgement. Une telle disposition est remarquable dans les immeubles, où les pièces d’eau, salles de bains et cuisines, se superposent d’un étage à l’autre. La même règle, avec ses avantages, est applicable à l’habitat individuel et doit être intégrée dès la première ébauche des plans.

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Le réseau doit assurer l'évacuation rapide et sans stagnation des eaux usées provenant des appareils sanitaires et ménagers.

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Principes généraux

Aujourd’hui, il est encore possible de concevoir un réseau d’évacuation en fonte ou en cuivre. En réalité, le PVC s’est imposé et règne sans partage, car Il est économique, parfaitement conçu pour cet usage et facile à mettre en œuvre, sans outillage particulier.
Le réseau doit assurer l'évacuation rapide et sans stagnation des eaux usées provenant des appareils sanitaires et ménagers. Les eaux usées et les eaux pluviales doivent être évacuées dans des réseaux séparés, et peuvent être réunies, sous dérogation, seulement à l'extérieur du bâtiment.
L’évacuation verticale s’effectue par un système à colonne de chute unique ou séparée, selon que les eaux ménagères et les eaux vannes (toilettes) sont mélangées ou pas dans la même canalisation. Le système à chute unique est limité en débit, jusqu’à 13 l/s maximum, une valeur limite difficile à atteindre en habitat individuel. Dans tous les cas, la colonne est terminée en sommet par un débouché à l’air libre, voire un clapet équilibreur de pression.
Chaque équipement sanitaire doit disposer de canalisations permettant un écoulement correct. Cela passe par le choix du diamètre intérieur, qui se calcule précisément dans le cas d’une installation complexe, et qui peut être résumé en tableau pour les raccordements individuels, avec le diamètre normalisé (DN) correspondant pour chaque matériau.

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Mise en œuvre

En apparent, les canalisations sont fixées avec des colliers, avec une garde au sol minimale de 15 cm. Les colliers sont montés sans serrage à force pour permettre un léger glissement et doivent respecter un écartement maximal (voir tableau).
Le coulissement autorisé par les colliers permet de tenir compte des mouvements de retrait et de dilatation du PVC. Le premier est progressif et peut atteindre 1%. La seconde est au maximum de 0,8 mm/m de tuyauterie pour 10 °C d’écart de température. En conséquence, toute ligne droite de plus d’1 m, comprise entre deux points fixes, doit comporter un assemblage coulissant. Les points fixes sont constitués par un encastrement, un scellement, un collier serré sur le tube. Les branchements situés à plus de 2 m d’un point fixe doivent être réalisés de façon à constituer eux-mêmes un point fixe. Enfin, la distance entre deux points fixes ne peut pas dépasser 3 m pour les raccordements d’équipement individuel, 4 m en parcours vertical et 8 m pour des collecteurs horizontaux. Ces derniers sont limités à 10 m de longueur avec un maximum de 3 coudes à 90° et une dénivellation maximale de 1 m.
En traversée de chape ou dalle flottante, la canalisation est entourée d’un fourreau ou d’un gainage souple. Les canalisations d'évacuation peuvent être placées en vide sanitaire, accessible ou inaccessible.

Pour garder un réseau propre

Co Conseil

Entretien

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La prévention est le meilleur moyen d’éviter les problèmes sur un réseau d‘évacuation intérieur, puis extérieur, jusqu’au raccordement sous la voirie. En effet, même s’il a été correctement réalisé en fonction des DTU applicables, il n’est pas conçu pour tout absorber. Les utilisateurs sont les premiers responsables en considérant que tout ce qui peut passer dans le siphon disparaît à tout jamais. Par exemple, c’est le cas pour les corps gras, à commencer par les graisses de friture, qu’il est pourtant interdit de jeter dans l’évier, les reliefs de repas, les cheveux ou les produits de rinçages divers, les plâtres, colles, mastics, ciments, … Les conditions atmosphériques jouent un rôle important. En hiver, les graisses figent. En été, les bactéries, et donc les odeurs, se développent.
L’entretien et sa fréquence sont fonctions et le diamètre des canalisations. Toutes les semaines, nettoyez les évacuations de la douche et de la baignoire. Plusieurs fois par an, dévissez les bouteilles des siphons des lavabos et des éviers, en n’oubliant pas de placer une cuvette de récupération avant de commencer. Intervenez sans attendre : la situation ne s’arrange jamais avec le temps. Les produits de débouchage ménagers sont efficaces tant que la canalisation n’est pas complètement obstruée.
Une à deux fois par an, soulevez le couvercle des regards extérieurs. De l’eau stagnante indique un bouchon en formation en aval du regard. Il peut être constitué de dépôts. Le plus souvent, l’évacuation est ralentie par la formation d’un chignon racinaire à proximité d’un arbre ou d’une haie.