Le bloc béton présente l’avantage de ses faces calibrées. Avec la pierre brute, il faut une certaine poésie dans la rigueur. Cela vous aidera à choisir la pierre, à la parer si nécessaire, à la coucher sur son lit… Evidemment, cela prend beaucoup de temps. Autant donc travailler avec un mortier de chaux, qui saura patienter le temps nécessaire.
Le choix de l'authenticité
Un mur en pierres naturelles a, évidemment, beaucoup plus de charme que son cousin en parpaing ou bloc béton. Oui mais cela réclame un savoir-faire certain que maîtrisent encore certains maçons mais qui n'est pas pratiqué par monsieur tout le monde. Si l'on veut s'atteler à cette tâche il convient donc d'apprivoiser ces pierres qui n'ont pas forcément toutes la forme que vous souhaitiez.
Monter un mur en pierre naturelle n'est pas impossible. Cela demande juste plus de temps et développe l'esprit d'observation pour savoir quelle pierre peut être placée à tel ou tel endroit. Pour gagner du temps, il est conseillé de trier les pierres dont vous allez vous servir pour monter le mur. Toutes n'ont pas la même destination : les plus longues constitueront l'épaisseur du mur et assureront par la même sa stabilité ; les plus petites seront utilisées pour faire le coeur du mur, remplissant les interstices ; les plus belles servirons de parement. Ce sont celles-ci qu'il vous faudra peut-être tailler pour qu'elles s'intègrent correctement à l'ensemble du mur.
C'est là qu'intervient la taille de la pierre. Ici, il ne s'agit pas d'élaborer des sculptures complexes, juste de façonner suffisamment le bloc pour que le rendu final soit le plus beau possible. Il est des règles à respecter dont nous donnons ici les bases. Il faut ensuite de la patience et de la pratique. Un beau mur en pierres naturelles, cela se mérite !
Les plus belles pierres servent aux chaînages, au parement, tandis que la blocaille remplit le corps de mur.
Les coupes franches
C’est la pierre qui choisit sa place et non l’inverse. Les plus belles servent aux chaînages, au parement, tandis que la blocaille remplit le corps de mur. La recoupe se contente donc de parer la pierre.
A. Meulage
Pour la plupart des pierres calcaires, la meuleuse équipée d’un disque à tronçonner les matériaux permet de gagner du temps. Un trait de coupe est ouvert sur quelques centimètres de profondeur.
B. Cassage
La pierre est ensuite cassée en insérant deux ciseaux dans la rainure, frappés alternativement jusqu’à ce que la pierre cède
Le montage
C. Gâchage
La pierre est alignée au cordeau et repose sur une épaisse couche de mortier de chaux. Celui-ci est gâché ferme et travaillé avec le tranchant de la truelle pour bien remplir les interstices.
D. Réglage
La pierre est mise en place, ancrée dans le mortier, réglée d’assise en fonction du cordeau. Si nécessaire, elle est calée avec de la blocaille.
L'Astuce du Pro
Le travail au ciseau est le plus courant pour dresser une face et éliminer un bosselage. La pierre est posée de manière à dégager l’arête. Pour de gros morceaux, on utilise directement un marteau taillant (têtu…) ou un ciseau percuté à la massette.
Dans ce cas, le têtu n’a pas assez d’angle et dérape.
Ici, l’angle est suffisant pour tailler à coup sûr.
Les cours à retenir
1. Les pierres sont triées, choisies et placées selon leur destination. Elles sont seulement rectifiées pour en faciliter l’installation. Lorsqu’elles sont visibles, les coupes sont orientées vers l’intérieur du mur.
2. Le mortier de chaux est le mieux adapté du fait de sa couleur, de son temps ouvert et de son adaptation à la résistance des pierres utilisées. Le dosage moyen est de trois parts de sable pour une part de chaux hydraulique naturelle, type NHL 3,5 (pierres tendres) ou 5. Le début de prise est supérieur à une heure.
