Gâcher mortier, béton et chaux : Les bases

C’est tout un art de réussir à gâcher à la première occasion. Il faut d’abord maîtriser les dosages et les mélanges. Tout cela est à peu près rationnel. Puis intervient l’approximatif, l’apport en eau. Et là, la rigueur scientifique cède la place : bien sûr, il en faut une certaine quantité. Mais cela dépend de tant de conditions que l’intuition reste encore l’une des meilleures armes.

Les clés du succès

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Le gâchage c'est un peu le secret de cuisine du maçon. Si cette opération n'est pas bien faite, inutile d'espérer un mortier ou un béton efficace et facile à travailler. Tout le secret est là dans le mélange initial des différents matériaux.

Il peut paraître fastidieux de mélanger ainsi sable, gravier et chaux ou ciment mais ne vous trompez pas : si ce mélange n'a pas été fait de façon homogène avant l'ajout de l'eau vous risquez de perdre du temps.

Une des clés donc du succès est donc de ne pas hésiter à passer du temps à malaxer le mélange. Cela paraît évident mais il est essentiel de conserver toujours les mêmes proportions si vous devez faire plusieurs tournées. L'ajout de l'eau reste l'étape la plus délicate : en fonction du temps, et de ce que vous voulez faire de ce mélanger, il devra être plus ou moins humide... Il faut faire appel au sens de l'observation et ne pas hésiter à s'arrêter de temps en temps pour tester le mélange. Ajoutez l'eau petit à petit pour ne pas risquer de détremper le mélange. Il est plus facile de rajouter un peu d'eau que de refaire un mélange de tous les matériaux secs pour rattraper un mortier trop humide.

Nous montrons ici comment gâcher le mortier, le béton et la chaux, chacun ayant leurs spécificités.

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Lorsque des quantités plus importantes sont nécessaires, la bétonnière est indispensable, avec son assistant chargé exclusivement de réaliser les mélanges pendant tout le chantier.

Gâcher le mortier

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Le mortier sert pour les scellements, les montages, les enduits. Il est composé de sable et de ciment.

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A. Mélange
Les deux composants sont d’abord mélangés à sec, avant d’ajouter l’eau, en mélangeant toujours des bords vers le centre

B. Consistance
La consistance se juge en prélevant une boulette à la main. Ici, elle est ferme.

Gâcher le béton

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Le béton est un mortier complété de graviers plus gros qui lui donnent plus de volume sans trop sacrifier ses performances physiques.

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A. Mélange
Le mélange des produits secs, sable et gravier d’abord, puis ajout du ciment, est plus fastidieux, mais il est important pour garantir l’homogénéité du béton.

B. Aspect
Au final, il doit présenter un aspect uniforme, sans nid de cailloux, de poche de ciment sec, d’eau en surface.

Gâcher la chaux

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La chaux peut même servir à confectionner des bétons, mais elle est surtout utilisée en mortier. La chaux aérienne, comme son nom l’indique, effectue sa prise lentement, à l’air.

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A. Dosage
L’eau du mélange sert donc surtout à lui apporter la consistance souhaitée. Elle peut donc être dosée petit à petit.

B. Densité
Le bon mélange est onctueux, légèrement brillant. En le tranchant avec la truelle, il reste une trace.

L'astuce du Pro

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Les petits travaux sont préparés à la gamate en caoutchouc : en cas de prise accidentelle du mélange, elle est plus facile à nettoyer car elle reste souple.
Pour le montage de blocs, le mortier est préparé sur un bac à gâcher qui permet de conserver le sol propre et de ne pas polluer le mélange.
Lorsque des quantités plus importantes sont nécessaires, pour des coffrages, des chapes, des dalles, la bétonnière est indispensable, avec son assistant chargé exclusivement de réaliser les mélanges pendant tout le chantier.
Au-delà de 2 à 3 m3, envisagez de vous faire livrer le béton en toupie.

Le geste Pro

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1. Le mélange forme un cratère, l’eau est versée dedans.

2. Le mélange est progressivement rabattu dans l’eau.

3. Le gâchage est rapide et doit cesser dès que le mélange présente un aspect homogène.

Les cours à retenir

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À faire

Le mortier est homogène tant dans sa texture que dans sa couleur. Il est prêt à coller.

Ne pas faire

Ce n’est pas assez mélangé on distingue le sable ! C’est inéluctable vous devez malaxer encore...

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1. Les dosages sont extrêmement variables selon le liant utilisé (ciment, chaux), le produit recherché (mortier, béton), ses caractéristiques (gras, maigre) et sa destination (enduit, scellement, chape…). À cela s’ajoute la quantité d’eau qui détermine la fluidité du mélange, mais aussi ses performances mécaniques après séchage.

2. Si plusieurs gâchées sont nécessaires, le dosage doit rester rigoureusement le même. L’utilisation d’une jauge unique, le seau de maçon de 10 litres par exemple, permet de s’affranchir de cette difficulté. Il suffit d’en prévoir deux, le premier pour les produits secs, le second pour l’eau.

3. Le « temps ouvert », c’est-à-dire la durée pendant laquelle le mélange reste utilisable, est également très variable selon les mélanges. Pour les produits à base de ciment et de chaux hydraulique, en conditions normales, il ne dépasse pas quelques dizaines de minutes. Pour la chaux aérienne, vous disposez de plusieurs heures. Un mélange qui débute sa prise devient granuleux. Il n’est plus utilisable. Pour retarder la prise, rebattez régulièrement le mortier dans la gamate. En revanche, il est parfaitement inutile de rajouter de l’eau.