Les piscines en maçonnerie traditionnelle

Depuis l'antiquité, on construit des piscines en maçonnerie pour profiter des joies du bain, sur la méthode classique du radier de fondation : une dalle sur laquelle reposent les murs et qui sert d’assise au bassin.

Construction d'une piscine maçonnée

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La construction d’une piscine ressemble à celle de constructions annexes, d’une grange, par exemple.

Une construction maçonnée classique

Les deux comportent un plancher et quatre murs dans lesquels sont percées diverses ouvertures. Les deux sont construits de façon comparable, selon la méthode classique du radier de fondation, une dalle sur laquelle reposent les murs et qui sert d’assise (à la différence des semelles indépendantes sous les murs)

Répartir les charges et effets de poussée

Bien sûr, la différence évidente entre une piscine et une grange est que la première est enterrée, au moins en partie. Il y a donc des conséquences directes sur la répartition des charges et les effets de poussées. D’autre part, une élévation peut supporter quelques centimètres de tassement différentiel, ce qui n’est pas le cas d’un bassin en eau.

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" La piscine en maçonnerie traditionnelle est construite à partir d'un radier de fondation. C'est sur cette dalle de béton qui sert d'assise au bassin que reposent les 4 murs dans lesquelles des ouvertures sont percées. "

 

Question de fond

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La piscine repose sur une dalle de béton

A l’exception des piscines à coque et de certains bassins dits naturels, tous les modes de construction de bassins enterrés reposent donc sur une dalle en béton. Par convention, toutes les mesures sont établies sur les dimensions intérieures du bassin, par exemple, 8 x 4 m. Avec des murs de 20 cm, son emprise au sol est donc de 8,40 x 4,40 m. Le radier (dalle de fondation) déborde un peu de cette limite, afin d’assurer l’assise des murs, soit un mètre de plus dans chaque direction (2 x 50 cm), ce qui porte les mesures dans notre exemple à 9 x 5 m.

Un radier de fondation à couler en une fois

Le fond de fouille est dressé suivant la forme du radier et à la cote nécessaire pour la profondeur du bassin et purgé de ses matériaux hétérogènes (rochers, lentilles, points durs, anciennes fondations, éboulement,…). Le radier mesure environ 20 cm d’épaisseur. Il est toujours adapté en fonction de la nature du terrain avec, par exemple, la présence d’un remblai compacté, une interface (géotextile, mortier maigre, lit de sable,…) avant le dallage lui-même, du béton de 12 cm d’épaisseur minimum, renforcé par une armature en treillis métallique soudé disposé dans le tiers supérieur de l’épaisseur. Attention, cette armature est liée à celle des murs. La répartition et la nature de ces liaisons dépend du système constructif utilisé pour les élévations (bloc béton, bloc à bancher, coffrage, béton projeté...).
Le radier est coulé en une fois, de préférence avec du béton de centrale, livré en toupie, plus homogène et rapide. Il faut un aspect de surface parfaitement lissé, notamment sous une étanchéité par liner ou membrane PVC. Et l’opération se complique encore pour les formes complexes en pente, pointe de diamant, fosse à plonger ...

Jusqu'au fond de la piscine

Le fond de la piscine comporte aussi des pièces à sceller, souvent une bonde de fond, parfois des buses de refoulement. Ces éléments sont mis en place, avec les canalisations correspondantes, avant le coulage, réglées et calées parfaitement de niveau et efficacement protégées contre toute pénétration de terre, gravier ou béton.

Blocs de béton et chaînage

Si le fond du bassin est un ouvrage plutôt technique, les élévations sont à la portée de tout apprenti maçon, s’il connaît les bases du montage en blocs béton, le traditionnel parpaing. La méthode ne diffère en rien d’un ouvrage standard, avec des rangs d’assise parfaitement de niveau, le décalage des joints, etc. Il faut d’abord bien respecter les temps de séchage entre les différentes étapes, et notamment le délai entre le coulage du radier et le montage des parois. Les chaînes d’angle sont recommandées. Les fers d’armature sont liés au dallage et des blocs spéciaux assurent le harpage (les angles) et l’espace utile pour couler le béton. Les grandes longueurs peuvent également recevoir des chaînages intermédiaires. Pour sa part, le chaînage en couronnement est obligatoire. En plus de parfaire la stabilité de l’ouvrage, il assure un support idéal pour l’accrochage du système d’étanchéité et le scellement des margelles.

L'enduit, important et dans les règles

Plus la maçonnerie est soignée, plus il sera facile de réaliser l’enduit. Ce dernier peut être adapté en fonction de la nature de l’étanchéité. Dans tous les cas, il doit être parfaitement réalisé, en particulier sous liner. Comme pour la dalle de fond, il contribue à la pérennité de l’ouvrage en réduisant les risques de perforation (poche, saillie,…), l’aspect esthétique (plis, désaffleurement,…) et même la salubrité de l’eau.

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Te Technique

La filtration et les accessoires

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La filtration et les accessoires
Dans l’idéal, le fond et les parois du bassin sont continus. Dans la réalité, les réservations sont nombreuses et créent autant de points singuliers qui peuvent compromettre l’étanchéité de l’ensemble. Certains équipements ajoutent à cela un risque électrique, les spots immergés par exemple.
Il faut également tenir compte de la pression de l’eau, maximale au fond du bassin. Ces pièces à sceller peuvent être solidaires de l’ouvrage. Mais le plus souvent elles sont indépendantes, au moins en partie, avec un élément mis en place pendant le montage qui reçoit un cadre, une bride et des joints nécessaires à l’étanchéité du bassin.

Bien positionner les pièces à sceller
La position des pièces à sceller tient compte de l’orientation au vent dominant et des mouvements hydrauliques souhaités (balayage ou giration). Chaque élément présente quelques particularités.
Pour les skimmers, la ligne d’eau basse doit se situer à la moitié de son ouverture afin d’éviter les prises d’air. Le trop-plein est situé 2 cm sous le haut de l’ouverture.
Une bonde de fond est nécessaire à partir de 1,50 m de profondeur de bassin pour un fond plat (1,80 m pour les autres formes) et/ou dans le cas d’un volet immergé, pour la partie isolée qui sert à son enroulement.
Les buses de refoulement sont disposées en traversée de paroi, entre 30 cm et 50 cm sous l’arase, à l’opposé des skimmers. Cette disposition est différente dans certains cas, pour les piscines miroir ou à débordement notamment.
Le projecteur immergé est placé à la même profondeur. La longueur de son câble doit permettre le remplacement de la lampe hors de l’eau et il est relié à une boîte de connexion étanche. La prise balai est installée de manière à atteindre aisément toutes les parties du bassin. Il est possible d’en installer plusieurs. Elle doit être reliée à une canalisation indépendante équipée d’une vanne d’arrêt dédiée.