Un enduit habille et protège vos murs extérieurs en béton mais il faut choisir le bon mortier. La préparation de la surface du mur en béton, l'application du gobetis et du mortier d'enduit demandent elles-aussi rigueur et maitrise. Armez-vous de votre truelle et de votre taloche... et suivez les règles ...qui sont souvent en bois !
Le mortier d'enduit
Enduire un mur répond à deux objectifs. Le premier est d’assurer la finition esthétique qui dépend exclusivement des talents de l’applicateur. Et le second est de protéger la maçonnerie des agressions climatiques, l’eau, le vent ou le soleil.
Il s’agit donc d’un ouvrage technique qui doit remplir des exigences précises et qui ne doit pas être confondu avec une finition banale comme une peinture ou un crépi plastique.
Pour une application monocouche, il faut choisir un mortier marqué OC (One coat), avec un bon degré de résistance (CS), d’absorption d’eau (W) sans oublier son aspect final
Les différentes couches de l’enduit monocouche
Il existe deux méthodes principales pour recouvrir un mur en béton à savoir l’enduit monocouche ou multicouches. Mais les dénominations sont trompeuses parce que dans les deux emplois, il faut … 2 ou 3 passages. En réalité, plutôt qu’une dénomination « monocouche », il faudrait plutôt utiliser le terme « monoproduit ». Car, dans un enduit monocouche, un seul type de mortier est utilisé.
Les caractéristiques de l’enduit monocouche
Choisir le bon mortier relève de l’enquête et de la bonne lecture de l’étiquette. Pour une application monocouche, il faut d’abord choisir un mortier OC (GP ou CR pour une application multicouches). Il faut ensuite choisir la bonne résistance, classée de CS I à CS IV, qui dépend de la nature du support sur lequel est appliqué l’enduit. Il faut également tenir compte de la capacité d’absorption d’eau par capillarité, classée de W0 à W2.
Cela fait, le choix doit encore être précisé selon l’aspect final recherché (exemple : projeté, gratté, taloché) et les moyens de mise en œuvre, application manuelle ou projection mécanique.
L'application monocouche
Il n’y a pas de mystère : le mortier monocouche, préparé selon les prescriptions de son fabricant est appliqué frais sur frais, en 2 passes, pour assurer l’imperméabilisation des maçonneries, éviter le nuançage, les traces de reprise, et l’apparition de spectres au niveaux des joints entre blocs. Frais sur frais signifie que le délai entre les deux passes n’excède pas quelques heures, 3 jours tout au plus. - L’application monocouche, en une seule passe et sans gobetis, n’est possible que pour une finition grattée sur une maçonnerie soignée, homogène et peu poreuse (épaisseur minimale, 10 mm, maximale, 25 mm, moyenne de 12 à 15 mm).
La nature du support
Toute maçonnerie brute est définie par une classe de résistance à l’arrachement (Rt), notée 1 résistance réduite (béton cellulaire), 2 résistance moyenne (brique) ou 3 (parpaing de béton). Dans le cas présent, notre mur étant classé Rt3, toutes les catégories d’enduit peuvent être employées (OC1, OC2 ou OC3).
L’état du support
Plus le mur est régulier, avec des joints remplis mais sans saillie, plus l’application de l’enduit sera facile. Il faut aussi que la maçonnerie soit homogène, c’est-à-dire bâtie avec le même matériau. Sinon, il faut prévoir des adaptations comme des renforts d’armature à la jonction de matériaux différents.
Difficulté de mise en œuvre : 4/5
Temps d'exécution : 1 jour
Surface traitée : 20 m2
Personnes : 1 - 2
La pose en vidéo
Enduire un mur en béton en 12 étapes
Les points clés
Une large planche placée en pied de mur permet de récupérer les projections sans qu’elles soient souillées par le terrain.
En effet, à la différence du plâtre, les chutes de mortier de ciment sont réutilisables, à condition de les récupérer sans tarder.
Un mortier qui a débuté sa prise doit être jeté.
Epaisseurs, gobetis, DTU... l'enduit côté technique
Quelle épaisseur ?
Ni trop, ni pas assez ou ça dépend. C’est la réponse issue d’une longue pratique qu’apportera un maçon expérimenté à la question de l’épaisseur finale de l’enduit. Pour le néophyte qui demande des chiffres, c’est à peine mieux. Pour un mur en blocs béton comme le nôtre, il faut d’abord un minimum de 5 mm d’épaisseur en tous points. Si la maçonnerie a été bâtie avec soin, l’épaisseur finale est comprise entre 7 et 10 mm Pour une maçonnerie courante, il faut plutôt compter de 10 à 15 mm. Et pour un travail mal fait, il faudra d’abord faire un premier enduit de dressement à laisser sécher 4 jours. En résumé, c’est le maçon qui a raison : pour l’épaisseur, ça dépend !
Gobetis ou pas ?
Le gobetis est la première couche appliquée sur le support brut, presque liquide, pour permettre l’accrochage des couches suivantes. Il est nécessaire de tous les cas quel que soit la technique, l’enduit, le support ou le mode d’application, sauf s’il s’agit d’un enduit projeté (mécaniquement) sur une maçonnerie homogène. Par exemple, dans notre exemple, il n’est pas utile seulement si l’enduit monocouche est projeté à la machine.
Le document de référence
C’est le DTU 26.1 « Travaux de bâtiment – Travaux d’enduits de mortiers » qui traite de ce type de réalisation. Parmi les recommandations communes à tous les types d’enduits, il y a la protection des tranches d’enduits, c’est-à-dire que l’épaisseur supérieure du mortier doit être protégée de la pluie par un débord de toiture, un couronnement ou une saillie quelconque. Lorsqu’il y a un risque de dessication rapide (séchage accéléré) en cas de vent sec ou par temps chaud, l’enduit frais doit être protégé sous des bâches, des filets coupe- vent ou humidifié par pulvérisation modérée, appliquée de bas en haut, après une première période de séchage d’au moins 8 h.