Un portail à vantaux est un portail à portes battantes qu'on appelle aussi "avec ouverture à la Française". Son atout majeur est son adaptabilité aux terrains et la simplicité de sa mise en oeuvre. Le plus important dans sa pose est la bonne fixation des vantaux. A vos poteaux !
Le portail dit "à la Française"
Le portail battant a longtemps régné sans partage pour défendre l’accès au pavillon de banlieue. S’il se trouve aujourd’hui concurrencé par le coulissant et son fonctionnement automatique, il conserve de solides atouts.
Le portail battant s’ouvre à la française, comme une fenêtre, vers l’intérieur de la propriété. Le sens inverse, à l’anglaise, vers la rue, est interdit sauf aménagement et autorisation spécifique. Cela posé, il y a toujours un ou deux vantaux reliés à des piliers qui doivent en supporter la charge.
Dans le cas de vantaux montés sur poteaux métalliques, toutes les charges se concentrent sur la liaison entre la semelle de béton et le pied du poteau.
Le portail battant : une question de poids
Tout le monde se fait une idée de l’effet de levier en essayant de tenir un paquet de sucre le plus longtemps possible à bout de bras. Plus le poids est élevé, plus l’effort est important.
Pour un vantail de portail, c’est la même chose. Les fabricants font tout pour alléger l’ensemble et proposent des produits en PVC ou en aluminium.
Mais cela ne tient pas compte de la charge du vent qui prend le portail pour une vulgaire voile de bateau. La pression exercée augmente avec la surface de l’ouvrage et peut atteindre plusieurs centaines de kilos avec un simple brise soutenue. Il est donc indispensable de renforcer la fixation des vantaux.
Les vantaux avec ou sans poteaux
Lorsque les vantaux sont montés directement sur des piliers bétonnés, la charge s’exerce d’abord sur les ancrages puis sur les piliers eux-mêmes. Ces derniers sont conçus pour résister à ces forces en adaptant leur ferraillage.
- Dans le cas de vantaux montés sur poteaux métalliques, ce qui est le cas ici, toutes les charges se concentrent sur la liaison entre la semelle de béton et le pied du poteau, c’est-à-dire les quatre tirefonds de fixation.
Quelques précautions
Aussi, pour garantir la tenue dans le temps, le premier conseil est de bien prendre son temps et de, surtout, patienter jusqu’à ce que le béton de la semelle ait atteint un niveau de résistance proche de son état définitif, soit… 28 jours selon les règles de l’art. C’est très long pour qui veux protéger les accès à sa propriété mais cela évite de devoir refaire des scellements sur des fixations arrachées. La qualité de ces fixations est également importante, tant pour le choix des matériaux que pour leur mise en œuvre.
Que faire en cas de pente ?
Le principal ennemi du portail battant est le terrain en pente. Il suffit d’un léger relief voire d’un retrait-gonflement des argiles d’une saison à l’autre pour rendre la manœuvre difficile voire impossible. Il est donc nécessaire de terrasser toute la zone de manœuvre des vantaux, en prévoyant une marge supplémentaire de quelques centimètres. Cela s’ajoute à un réglage parfait des alignements et, une fois encore, à une fixation des poteaux sans défaut.
En pratique
Difficulté de mise en œuvre : 4/5
Temps d'exécution : 2 jours (+ séchage du béton)
Surface traitée : 3 - 4 ml
Personnes : 1 à 2
La pose en vidéo
Les points clés
Les fixations des semelles de poteaux sont soumises à d’importants efforts. Différentes solutions peuvent être mises en œuvre.
1- Le goujon mis en œuvre ici, se plante directement dans le trou. Il permet un réglage de la fixation.
2- La vis à béton à tête hexagonale offre un meilleur ancrage. Plus elle est serrée meilleure est la résistance.
3- Le scellement chimique vient souvent renforcer la résistance d’une tige filetée. Dans ce cas, le trou est élargi et permet d’injecter une résine durcissante.
4 – La cheville métallique du goujon s’enfonce au marteau et se bloque par expansion lors du vissage. Dans tous les cas, il convient de dépoussiérer soigneusement les trous à l’aide d’une soufflette afin d’éliminer parfaitement les dépôts de poussière qui gênent l’enfoncement de la fixation.
En savoir plus
Le DTU 13.1
Depuis 2019, ce document qui traite des fondations superficielles remplace les vénérables DTU 13.11 et 13.12 de 1988. En effet, le second, qui énonçait des règles de calcul est devenu obsolète avec la publication des Eurocodes. En ce qui concerne les semelles filantes, leurs dimensions minimales sont de 40 cm de largeur pour 20 cm d’épaisseur. Il n’y a pas d’obligation de couler le béton en pleine fouille. Celle-ci peut être coffrée et il est même possible d’utiliser une semelle préfabriquée, à condition de disposer d’engins de levage appropriés. D’autre part, les armatures sont calées sur un béton de propreté d’au moins 4 cm d’épaisseur. Il est possible de réaliser des semelles non armées, mais pas dans le cas qui nous concerne.
Remplacer un portail existant
La technique traditionnelle – encore très utilisée aujourd’hui – consiste à sceller ou monter les vantaux sur des piliers en béton ferraillés. Evidemment, ils souffrent plus du vieillissement que leur support mais ils peuvent être souvent remis en état à moindre frais, en conservant leur structure et en remplaçant seulement le parement (bois, PVC, …).
Changer les vantaux devient nécessaire en cas de choc ou pour changer de style.
Avant tout, il convient de s’assurer que les piliers sont toujours parfaitement en place et n’ont pas subi de mouvements de terrain.
- S’ils sont en parfait état, il est possible de les réutiliser pour ancrer les vantaux. Sinon, il est plus sûr d’insérer un portail à poteaux métalliques entre les piliers. La largeur de passage s’en trouve un peu réduite mais la pose ne présente pas plus de difficulté d’alignement que dans le neuf.
- Le remplacement du portail est aussi l’occasion de faire évoluer son équipement, en installant une fermeture électrique, une surveillance vidéo (si elle ne filme pas l’espace public), un éclairage, …
La semelle du coulissant
Dans le cas d’un portail battant, le rôle de la semelle filante se limite essentiellement à caler les poteaux et à réduire les déformations. Pour un portail coulissant, elle supporte aussi le système de guidage. Cela n’a pas de conséquence sur le calcul des charges sauf pour un portail digne d’Alcatraz. En revanche, il faut bien veiller au réglage des niveaux et au surfaçage de la semelle, bien lisse pour faciliter la pose des rails.