Le receveur de douche extra-plat simplifie la vie de tous les utilisateurs et notamment des personnes à mobilité réduite. Dans le cas d’une douche dite « à l’italienne », il n’y a pas de receveur du tout mais l'étanchéité est plus difficile à gérer qu'avec un receveur extraplat.
Avec ou sans receveur extraplat
Pour assurer l’étanchéité d’une douche à l’italienne avec receveur intégré au sol, il faut prévoir tout un système d’imperméabilisation du sol et des murs de la douche, à base de membranes et de résines à étaler en millefeuille sous le carrelage.
Un receveur classique, à rebord, est plus facile à poser puisqu’il suffit de l’ajuster en fonction du réseau d’évacuation. Il est renforcé et ne repose sur le sol qu’en périphérie, à la manière d’un cadre.
Le receveur extra-plat donne les avantages de la douche à l'italienne ... sans les inconvénients
Association extra-plate à l’italienne
Combiner les deux procédés consiste à mettre en œuvre un receveur mince pour remplacer le système d’étanchéité sous carrelage.
Sur le plan esthétique, il n’y a pas le rebord d’un receveur classique, mais l’espace de la douche est clairement défini par l’absence de carrelage.
Sur le plan pratique, la pose est plus facile qu’avec un système d’étanchéité sous carrelage (SPEC) mais un receveur extraplat repose en plein sur le sol : ce dernier doit être parfaitement préparé sinon le receveur sera bancal ou déformé, avec le risque qu’il se fende ou casse.
Un compromis conseillé
Malgré tout, poser un receveur extraplat est à préférer par rapport à une douche à l’italienne classique dans de nombreux cas. Car les infiltrations d’eau sont insidieuses. Il s’agit rarement de grands geysers comme on peut le voir dans les publicités. Au contraire, ce ne sera à chaque douche qu’un demi-verre d’eau qui va progressivement imbiber toute la dalle de béton, la base des murs, avant d’apparaître au plafond de l’étage inférieur. Ces infiltrations sont indétectables et il faut des semaines voire des mois pour que la maçonnerie finissent par sécher correctement après leur réparation. C’est la raison pour laquelle il faut vraiment faire attention lors de la réalisation d’une douche et de la pose d’un receveur extraplat en particulier.
En pratique
Difficulté de mise en œuvre : 3/5
Temps d'exécution : 1 heure
Surface traitée : 1 m2
Personnes : 1
La pose en vidéo
Pose d’un receveur de douche extraplat en 6 étapes
Les points-clés
1 -Une bande d’étanchéité (en bleu) relie sol et mur avant de coller le receveur
2- On peut prévoir aussi une bande d’étanchéité (en bleu) sous le carreau et sous le receveur.
3- Ici une paroi de douche placé à 1,5 mm du bord, côté intérieur du receveur, protégera la périphérie.
Le geste pro
Encastrer une bonde de receveur extraplat dans le sol demande de la précision. Il est en effet impossible d’intervenir ultérieurement sans déposer le receveur.
1- La prise des mesures doit être précise. Le plus sûr est d’utiliser le receveur lui-même, mis en place à blanc, pour repérer le passage de bonde.
2- Le creusement de la réservation est plus large et profond que le siphon. L’idée est de conserver une marge d’ajustement de quelques millimètres.
3- Lors de sa mise en place, le siphon est calé dans sa réservation avec un peu de mortier, de plâtre voire de mastic, le temps de mettre en place le receveur et d’ajuster les deux parties de la bonde.
En cas d’évacuation horizontale, et non verticale comme ici, il faut également s’assurer de l’écoulement correct des eaux usées, avant d’installer le receveur.
Technique, conseil et Loi
L'évacuation : un vrai sujet
Le gros problème des douches de plain-pied, avec ou sans receveur extraplat, est la conception et l’installation de leur évacuation. Car il faut évidemment une certaine hauteur de réservation, au moins 60 mm, pour loger la bonde, le tuyau d’évacuation (verticale ou horizontale) et la pente nécessaire pour assurer l’écoulement correct de l’eau.
En construction neuve, tout cela doit être défini en amont dans l’élaboration du projet, dans la conception des planchers.
En rénovation, il est peut-être possible de creuser la dalle, comme ici, pour loger l’évacuation. Une alternative consiste à rehausser le sol de la salle d’eau de manière à absorber la hauteur de réservation. Certains supports préfabriqués prêts à carreler peuvent être utilisés dans ce cas. Sinon, la méthode classique consiste à surélever le plancher avec un procédé compatible avec la présence d’eau, soit une chape flottante dans la plupart des cas.
Attention, ce rehaussement concerne le sol de la salle de bains dans son ensemble – sinon la douche n’est plus de plain-pied – et pose d’autres difficultés d’aménagement, notamment au niveau du passage des portes, voire de la hauteur des radiateurs, des volumes de protection de l’installation électrique, etc.
Encastré ou pas ?
Pour obtenir l’aspect esthétique et réglementaire d’une douche sans ressaut, il est possible d’encastrer le receveur extraplat dans le sol. Il y a différentes solutions pour cela.
L’épaisseur de receveur peut être compensée par celle du carrelage de sol et de son mortier de pose.
Un coffrage provisoire permet de réserver l’emplacement du receveur lors du coulage de la chape.
Cette épaisseur supplémentaire est comprise dans l’aménagement nécessaire au passage de l’évacuation.
Dans tous les cas, l’étanchéité de la liaison entre le receveur et le sol doit être prise en compte.
L'accessibilité aux personnes handicapées
Les facilités d’accès à la salle de bains pour les handicapés est défini par l’article 15 d’un décret de 2015, modifié en 2020. Il en résulte que :
Dans les logements situés en rez-de-chaussée ou en étages desservis par ascenseur, au moins une salle d'eau, située au niveau d'accès du logement, est équipée d'une zone de douche accessible dont l'accès se fait sans ressaut ou d'une baignoire.
Pour répondre à ces exigences, une zone de douche accessible correspond à un volume d'une surface rectangulaire de dimensions minimales 0,90 m x 1,20 m et d'une hauteur minimale de 1,80 m. Cette zone est accessible sans ressaut par un espace d'usage parallèle, situé au droit de son côté le plus grand.
Ces dispositions s'appliquent aux maisons individuelles, à l'exception de celles construites pour le propre usage de leur propriétaire, ainsi qu'aux demandes de permis de construire de tous les logements situés en rez-de-chaussée de bâtiments d'habitation collectifs, déposées à compter du 1er janvier 2021 et à toutes les autres demandes déposées à compter du 1er juillet 2021.
En clair, une douche à l’italienne est désormais obligatoire dans toutes les constructions neuves.