Enduits et revêtement pour l'étanchéité d'une piscine

Laissons aux spécialistes le soin de distinguer ces différents adjectifs. Ce qui nous importe, c’est de trouver le moyen d’empêcher l’eau de passer à travers le fond ou les parois du bassin. La difficulté est qu’il faut trouver un procédé capable de résister à la pression de l’eau, à ses agents de traitement, tout en restant pratique et facile à entretenir.

Les enduits : utiles et décoratifs

L’enduit est la solution traditionnelle et universelle pour assurer l’étanchéité des maçonneries. Il s’agit d’ailleurs de son rôle principal, quelle que soit la maçonnerie qu’il recouvre. Pour un bassin immergé, il doit remplir deux conditions.
La première est d’adhérer au support. Il est compatible avec toutes les constructions à base de produits minéraux, du bloc béton au béton projeté, en passant par les blocs à bancher ; mais il ne l’est pas pour des surfaces peu adhérentes comme les panneaux en acier ou composites, d’anciens revêtements dégradés, etc.
La seconde condition à respecter est d’utiliser des produits spécialement formulés pour ce type d’usage. En effet, il assure à lui seul la fonction d’étanchéité et dans des conditions extrêmes, puisqu’il est immergé en permanence, avec une pression hydrostatique d’autant plus élevée que le volume d’eau est important. Il faut aussi qu’il assure sa fonction classique de support de revêtement décoratif.
Différentes recettes peuvent être mises en œuvre selon le mode de construction du bassin, si le béton assure lui-même l’étanchéité, s’il lui faut le complément d’un revêtement ou s’il faut compter uniquement sur le revêtement. Les choix de l’enduit, de sa formulation et des différentes couches qui le composent sont donc à définir pour chaque cas.
Il existe des enduits qui assurent eux-mêmes la fonction décorative par l’ajout de charges minérales, de résines et de pigments dans la formulation. Ils sont plus chers que les précédents, application comprise, mais vous faites des économies sur les décorations à ajouter.

Les revêtements décoratifs

Les peintures, épaisses ou non, les carrelages, les dallages ou les mosaïques n’ont aucune fonction d’étanchéité. Ces revêtements peuvent, au mieux, assurer une protection mécanique de l’étanchéité par enduit, contre les chocs. Ils peuvent aussi servir d’écran d’interposition vis-à-vis d’un contact direct de l’eau du bassin. Leur rôle majeur est avant tout décoratif. Et c’est leur intérêt. Car, en étant libéré des contraintes techniques, le choix est plus large.
Notez que les peintures et les produits plastiques de décoration ne sont pas recommandés dans une piscine. Ils sont sensibles à l’équilibre chimique de l’eau (pH, produit de traitement), parfois à l’osmose ou aux contrepressions qui les font cloquer.
Il n’existe pas de contrainte particulière pour les revêtements collés, à condition bien sûr de choisir un mortier colle et un produit à joint adapté. Pour ce dernier, il est possible d’utiliser des formules qui résistent mieux aux agressions chimiques, mais il ne faut pas les considérer comme des produits destinés à rendre le bassin étanche.

Les résines en polyester stratifié

Il est parfaitement possible d’appliquer une résine d’étanchéité sur la plupart des bassins et pas seulement les piscines monocoques. Il s’agit alors d’un revêtement en polyester stratifié. Il se compose de plusieurs couches de résine armées de nattes en fibre de verre. Cette première épaisseur est irrégulière et poissante. Deux nouvelles applications viennent la recouvrir. D’abord le gel coat sert à lisser l’aspect. Puis le top coat assure le brillant. Ces deux couches contribuent également à l’étanchéité en isolant la résine polyester de l’eau (voir encadré, « Osmose »).
Ce revêtement adhère sur la plupart des surfaces et épouse toutes les formes possibles ou presque. Ce procédé est largement utilisé dans le nautisme et toutes les applications utilisant des revêtements dits « en fibre de verre ».
L’intérêt est d’obtenir une couche parfaitement continue, sans joint ni raccord, d’une épaisseur constante qui peut atteindre 4 mm. Le revêtement est durable et peut se rénover. Il est disponible dans une vaste palette de coloris
En revanche, l’application et la rénovation de ce revêtement sont uniquement du ressort d’entreprises spécialisées, du fait de la manipulation de solvants agressifs, de la composition des différentes couches et de la nécessité d’une bonne coordination.

La réalisation débute par la préparation des supports et une première application de résine pure en guise de bouche-pore. Le revêtement est alors réalisé en alternant les passages de résine et l’application de feuilles de fibre de verre (mats), généralement en deux couches. Les imperfections sont corrigées au rouleau débulleur. Cette première épaisseur est poncée à la meuleuse après durcissement. Puis le gel coat est appliqué en couche épaisse, suivi quelques temps plus tard du top coat, qui apporte la couleur finale. Le remplissage du bassin n’intervient qu’une fois obtenue l’évaporation complète des solvants contenus dans le revêtement. Ce qui peut nécessiter plusieurs semaines.