Voici un procédé pour aménager joliment un talus sans autre prétention que de franchir un petit dénivelé. L’imagination est donc la clé de la réussite. Nous vous fournissons l’inspiration. A vous d’inventer la suite.
Un escalier extérieur en bois
Le souci technique est la marque de fabrique de nos présentations car nous avons à cœur de vous proposer les moyens les plus simples pour parvenir au résultat escompté, en ajoutant, souvent, les alternatives disponibles. Dans le cas présent, celles-ci sont à l’affiche.
Des techniques pour un escalier en traverses de bois
Plantons le décor : Le jardin n’est pas parfaitement plat. Une partie a été arasée ce qui crée un dénivelé ou ce dernier est présent naturellement. Il pourrait être franchi en deux pas mais un petit accès apporte une touche de décoration supplémentaire, à combiner avec les massifs et la décoration florale. Ainsi, à la manière de ces ponts japonais plantés quelque part dans le décor, cet escalier extérieur est avant tout décoratif sous un prétexte utilitaire.
- L’aspect technique est donc très simple : l’emplacement de l’escalier est entièrement décaissé de manière à obtenir les deux axes, horizontal et vertical, d’un triangle rectangle. Les marches constitueront la diagonale. Tout cela peut se passer de calcul en retenant seulement que la hauteur des marches doit être constante et ne pas dépasser une vingtaine de centimètres. C’est suffisant pour en déduire le nombre de marche et leur profondeur.
- Cette simplicité n’est envisageable que dans le cas d’un escalier de quelques marches. Le nôtre, en particulier, s’affranchit de cette règle puisque le plat des marches est trop court et leur hauteur trop importante. Mais sa fonction, dans le cas présent, est strictement décorative puisqu’il ne mène… nulle part !
Il est indispensable de calculer les dimensions au préalable en fonction du dénivelé à franchir, sa profondeur (reculement) et sa hauteur.
Pour un chantier de plus grande ampleur
En revanche, si l’escalier est conçu pour servir régulièrement, il est indispensable d’en calculer les dimensions au préalable en fonction du dénivelé à franchir, sa profondeur (reculement) et sa hauteur.
A l’extérieur et dans un jardin privé, les règles sont plus souples que dans un bâtiment. La fameuse formule de Blondel n’a pas cour même s’il faut tenir compte, a minima, de la hauteur de marche indiquée précédemment. En ce qui concerne le plat de chaque marche, un minimum de 20 centimètres est une bonne mesure. Il ne faut pas oublier qu’un escalier extérieur peut être humide, donc glissant, et qu’il peut être utilisé avec de grosses chaussures ou des bottes. A l’opposé, il n’y a pas de longueur maximale : nombres d’escalier de sites historiques sont au « pas de l’âne », conçus pour éviter que ces animaux trébuchent. Cette souplesse est précieuse puisqu’elle permet d’ajuster au mieux le nombre de marches en fonction de leur hauteur et de celle du dénivelé à franchir. Attention, ce qui ne change jamais, c’est que les dimensions de toutes les marches doivent rester constantes sur toute la volée.
Le bois pour un escalier en traverses
Côté matériaux, le choix s’est porté ici sur des traverses paysagères. Il s’agit de madriers en chêne déclassé qu’il n’est pas possible de mettre en œuvre dans des applications plus nobles, comme la charpente ou la parqueterie. C’est heureux car il peut sembler déplacé d’utiliser des arbres centenaires pour fabriquer un escalier extérieur. Cela étant, le chêne, comme d’autres essences locales, le Red Cedar par exemple, est naturellement résistant aux insectes et aux champignons. Il peut donc se passer de tout traitement préventif contre ces risques.
Selon le même principe, il n’est pas recommandé d’utiliser du bois d’œuvre de qualité pour ce genre d’ouvrage, pas plus que d’essences exotiques d’origine lointaine pas plus que d’anciennes traverses de chemin de fer, traitées à la créosote, particulièrement toxique.
Le bois traité, le pin en particulier, même de classe IV, n’est pas conseillé pour ce type de réalisation. Car les marches sont en contact permanent avec l’humidité du terrain ce qui rend difficile une protection efficace, ne permet pas de la renouveler, en plus de polluer le sol.
Difficulté de mise en œuvre : 4/5
Temps d'exécution : 6 heures
Surface traitée : 2 m2
Personnes : 1
La création en vidéo
Créer un escalier en traverses de bois en 12 étapes
Les points clés
Il faut éviter les vraies traverses chemins de fer souvent polluées mais plutôt des traverses paysagères sur du bois labellisé FSC ou PEFC, car issu d’une gestion durable de la forêt.
Un bois naturellement résistant ou protégé par des huiles naturelles.
Le geste Pro
Le chêne étant naturellement résistant vis-à-vis des insectes et des champignons, un traitement préventif n’est pas utile. D’autre part, s’agissant d’un bois très dense, les composés phytosanitaires ne pénètrent pas en profondeur même en autoclave. Toutefois, l’application d’un saturateur à base d’huile permet de conserver l’aspect originel des traverses durant quelques semaines supplémentaires. Puis elles finiront par grisailler naturellement.
Attention, après quelques épisodes pluvieux, les traverses sont glissantes lorsqu’elles sont humides. Cela est dû à un biofilm qui se développe à la surface du bois et qui se « réactive » à chaque pluie. Petit à petit, il finit par apparaître sous la forme de dépôts verdâtres ou brun. Là encore, il est possible de limiter l’importance du phénomène en brossant régulièrement les marches, par temps sec. Mais le processus est inéluctable sauf à employer régulièrement de grands moyens comme un traitement fongicide ou de l’eau de Javel diluée. Mais est-ce vraiment nécessaire ?
Tout pour un escalier extérieur
La planche ou le panneau de coffrage est la technique la plus simple pour mettre en place un escalier extérieur. Recoupé à la largeur souhaitée et de la hauteur voulue, l’élément sert de contremarche, plantée dans le sol au moyen de deux piquets de bois enfoncés dans le talus. Chaque marche est ensuite remblayée avec la terre décaissée.
- Les kits d’escalier extérieur permettent de s’affranchir en grande partie de la corvée de calcul puisqu’ils ne sont généralement pas intégrés dans le talus mais posés dessus.
- Les rondins et le bois d’abattage sont une solution élégante pour les escaliers dits «paysagers», ceux des sentiers de randonnées, qui distribuent les marches au petit bonheur de la topographie. Ils sont retenus par des piquets et il est conseillé d’utiliser des sections de tronc d’un diamètre à peu près constant. Un petit escalier peut aussi servir au réemploi de lames de terrasse en matériau composite.
- Le vieillissement de ces ouvrages est à surveiller régulièrement car ils résistent rarement plus de 5 ans au pourrissement. Il est dangereux de conserver un escalier en bois extérieur en mauvais état car cela favorise les risques de chute.
- Les escaliers en matériaux de construction sont plus durables et contribuent à stabiliser le talus. Il s’agit par exemple des briques, en terre cuite ou en ciment, des dalles, des pavés, … Ils ne sont pas plus difficiles à installer que des marches en bois et ils résistent bien plus longtemps au vieillissement.