Réaliser un parquet en marquèterie type Versailles

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C'est Versailles ici ! Voici la recette pour créer votre propre parquet composé de petits parcs, un sol d'une grande classe. Il s'agit d'assembler des pièces de bois d'un ancien parquet à lames classiques que nous recyclons en une sorte de marqueterie et c'est vrai que ce n'est pas toujours un jeu d'enfant ! Mais encore une fois ... quelle élégance. A vous de jouer !

Une marquèterie comme à Versailles

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Voici un retour aux origines de la parqueterie : pour se distinguer du plancher à lames parallèles, les compagnons parquetiers ont mis au point le compartiment. Il s’agit d’un cadre garni de lames assemblées en motif. De quoi faire entrer Versailles dans le salon.
Le procédé présente quelques avantages. D’abord, il est particulièrement décoratif. Ensuite, il met en œuvre des lames en bois plus courtes ce qui permet d’optimiser la matière et donc d’utiliser des essences nobles. En outre, il est moins sensible aux effets de dilatation du bois puisque les éléments sont croisés.

Récup’ ou déclassé

De prime abord, un parquet composé permet également de trouver un débouché aux chutes de chantier ou, plutôt, aux matériaux de réemploi. Car, même s’il utilise des pièces courtes ou de longueurs variées, la surface à couvrir reste la même. Il est rare de disposer d’autant de chutes. En revanche, le réemploi ou la récupération sont des pistes à suivre pour trouver le matériau, à condition que celui-ci soit en bon état et provienne du même lot. Sinon, les rectifications nécessaires vont considérablement compliquer la réalisation.

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Pour créer sa propre marquèterie, la machine idéale est la "combinée à bois", l’outil favori de tous les menuisiers amateurs.

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Combinée à bois ou scie radiale ?

Une telle entreprise ne se conçoit pas sans un minimum d’outillage adapté. En effet, les outils portatifs n’apportent pas une précision suffisante pour garantir un assemblage sans défaut.
- La machine idéale est la combinée à bois, l’outil favori de tous les menuisiers amateurs. Ses différentes fonctions permettent d’usiner chaque lame sur-mesure pour un assemblage parfait.
- La scie radiale (voir encadré), comme l’indique son nom, sert exclusivement à effectuer des découpes d’angle variable, avec une très bonne précision. C’est l’essentiel pour fabriquer des compartiments de parquets.

Quid des rainures et languettes ?

La technique traditionnelle du parquet à cadre met en œuvre un jeu complexe de tenon et mortaises, cloué sur l’envers. Les lames modernes sont équipées de rainures et languettes sur leurs quatre côtés. Or, le réemploi de chutes conduit souvent à manquer de pièces compatibles puisqu’elles sont généralement toutes de même profil. Pour limiter cette difficulté, la première mesure à prendre est de limiter la complexité du motif. Il est également possible de raboter les languettes inutiles.

Recréer des profils

Une rainure mal placée peut être facilement transformée en insérant une fausse-languette. Créer une rainure est plus compliquée, sauf à disposer d’une combinée, d’une toupilleuse, d’une défonceuse ou d’une fraiseuse à lamelles. Ici, nous avons utilisé la scie radiale mais le procédé manque de précision. 
Il peut être plus simple de se passer çà et là d’assemblage par rainure et languette. Comme les lames sont collées au sol, cela ne présente pas de grand risque de désassemblage.

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Difficulté de mise en œuvre : 3/5
Temps d'exécution : 2 jours
Surface traitée : 34 m2
Personnes : 1

La pose en vidéo

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La pose en 12 étapes

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Créer un parquet marquèté

Les gabarits sont fabriqués dans n’importe quel type de panneau, ici de l’aggloméré. Ils sont carrés et les dimensions sont choisies en fonction du calepinage c’est-à-dire du plan de pose dessiné préalablement pour s’intégrer au mieux à la surface à couvrir.

Un premier gabarit est posé sur l’établi et sert de support aux chutes de lames destinées à composer le compartiment. Elles sont toutes orientées dans le même sens et doivent toutes déborder du gabarit.

Les lames sont bien serrées ente elles puis un second gabarit se superpose exactement sur le premier. Le tracé de découpe est alors réalisé en continu au crayon gras et tient ainsi compte de toutes les particularités, dans les angles notamment.

Les découpes sont réalisées à la scie radiale en vérifiant systématiquement l’angle pour éviter tout risque de décalage. L’utilisation d’une scie sauteuse, d’une scie circulaire voire d’une meuleuse n’est pas recommandée car ces outils manquent de précision.

Lorsque toutes les découpes sont réalisées, le compartiment est réassemblé, calé et vérifié. Un léger décalage peut être rectifié à la râpe ou au rabot. Il est prudent de numéroter les pièces au dos pour éviter de les échanger avec un autre compartiment.

Les côtés des compartiments sont dépourvus de relief. Les rainures sont ouvertes sur les extrémités concernées de chaque pièce. Il est important de parfaitement caler la machine et le bois à découper pour obtenir une coupe droite.

Le centre de la pièce est repéré au moyen de deux cordeaux. Selon le plan de calepinage, le parquet peut être réalisé en diagonale, comme ici, ou dans l’axe des murs. Il suffit pour cela d’adapter la disposition des cordeaux.

Les premières lames entières sont placés au centre de la pièce, alignées sous les cordeaux. Une grande équerre ajuste les angles droits. Un panneau posé à sec vient le confirmer. Pour que tout reste en place, il est possible de poser des poids sur les éléments (outils, pots, paquets…).

La colle est étalée sur une surface égale à un compartiment et la lame entière adjacente. Son épaisseur est réglée à la spatule crantée, sans faire de surépaisseur. Il faut une surface de chape parfaitement sèche, plane et non poudreuse.

Les différentes pièces sont ancrées les unes après les autres dans le lit de colle jusqu’à former un compartiment complet. Il est également possible d’assembler ce dernier et de le poser entier dans la colle. Il est important de bien serrer les lames entre elles au maillet.

Pour les côtés de compartiment concernés, une fausse-languette est insérée dans la rainure. Il n’est pas nécessaire de l’encoller. Elle contribue à limiter les risques de gondolement entre deux lames, du fait d’un assemblage aléatoire ou d’un relief du support.

Une lame entière vient fermer le compartiment. Elle est serrée au maillet, protégée par une cale martyre. Attention lors de cette opération à ne pas déplacer le parquet, surtout au début, lorsque le nombre de pièce collées est faible.

Les points clés

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LES ASSEMBLAGES À FAUSSE LANGUETTE

Dans le cas présent, comme les lames de chaque compartiment sont recoupés et disposées en biais, les bords assemblés ne présentent aucun profil, ni rainure, ni languette. Dans ce cas, le procédé le plus simple consiste à ouvrir une rainure sur chaque côté.
1- Lorsque celle-ci est disposée en face d’une languette latérale d’une lame entière, l’assemblage est direct.
2- Du côté opposé du compartiment, la lame entière présente une rainure. Pour relier les deux éléments, il suffit alors d’insérer, dans les deux rainures en vis-à vis une languette mince d’une dizaine de millimètres de largeur.

Les plus ... outils, isolation, panneau

Te Technique

Découvrir la scie radiale et la scie à onglet

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Les deux outils sont destinés au même usage et disposent d’un équipement comparable. Dans les deux cas, il s’agit d’une scie circulaire fixe montée sur un bras mobile et reliée à une table de coupe orientable. Leur fonction est d’effectuer des découpes droites en choisissant l’angle avec précision. Ils permettent donc tous les types d’assemblage à plat, à angle droit, à l’onglet ou en biseau.

- Le mode d’emploi est simple : la table de coupe est réglée en fonction de l’angle souhaité. La planche est posée dessus, calée en appui. Il ne reste plus qu’à abaisser la scie circulaire pour trancher net sur le trait lumineux.
- La différence entre une scie à onglet et une « scie à onglet radiale » réside dans le fait que la tête de coupe de la seconde peut coulisser d’avant en arrière. Cela augmente considérablement la largeur de coupe.
- Ces outils, indispensables pour les pros, restent d’usage ponctuel pour le grand public. Dans ce cas, la location ou la seconde main sont à étudier pour s’équiper à moindre frais.

BS Bon à savoir

Faut-il une sous couche ?

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Aujourd’hui, rares sont les poses de parquet qui se passent d’une sous-couche. Elle s’est imposée pour son intérêt en matière d’isolation acoustique, d’interface entre le béton et le bois, de préservation contre les remontées d’humidité, de rattrapage des défauts de planéité, etc. Pour une pose collée, la sous-couche est adaptée et présente des fentes qui permettent de coller au cordon. Il reste toutefois possible de s’en passer, sur une chape flottante parfaitement isolée par exemple, après avoir patiemment attendu son durcissement à cœur (taux d’humidité inférieur à 4.5 %).

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La pose en panneau

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Dans notre exemple, les éléments de compartiment sont d’abord assemblés sur un gabarit puis transposés directement au sol pour être collés. Au passage, si le travail s’effectue en série, il est prudent de numéroter les pièces et de repérer leur emplacement. 
Une autre technique consiste à coller les éléments sur le gabarit et à fixer le tout au sol. La manipulation est plus simple. Il y a moins de risque de décalage lors du collage. Et il est parfaitement possible d’utiliser tous les types de lames, avec ou sans languette. Pour éviter une surépaisseur, le panneau de fond est en contreplaqué marine de 5 mm, recoupé aux dimensions du cadre souhaité. L’inconvénient est que cela augmente d’autant le budget nécessaire. Le même type de colle peut être utilisé pour fixer les lames au gabarit et celui-ci au sol.