Rien n’est éternel en ce bas monde et, inéluctablement, vient le moment de rajeunir la piscine, comme une vieille starlette. Les solutions qui s'offrent à vous sont multiples, de la vidange complète pour nettoyer à fond et traiter la piscine au changement du liner, en passant par la transformation du grand bassin en un couloir de nage. Tout dépend des besoins, de vos envies et de votre budget.
Généralités sur la rénovation
L’eau est un excellent solvant et peu de matériaux lui résistent, surtout si elle est associée à d’autres composés comme le sel, le chlore ou à d’autres phénomènes naturels comme le gel et le rayonnement solaire.
Ainsi, une piscine vieillit, même si elle est parfaitement entretenue. Elle comporte des pièces d’usure à remplacer régulièrement. On peut aussi souhaiter la modifier ou la compléter. Ou carrément la démolir pour la remplacer et c’est quelquefois plus économique ! En effet, si une réalisation récente apporte une plus-value certaine au bien immobilier, un vieux bassin défraîchi joue le rôle inverse.
Régulièrement, à l’ouverture de la saison, par exemple, faites le tour de votre piscine et de ses équipements. Les points les plus sensibles se situent au niveau du groupe de filtration (charge filtrante, vanne multivoies, vannes by-pass, raccords,…), des pièces scellées (skimmers, éclairage, refoulement,…), de la margelle et des accessoires comme les divers bâches et volets. Lorsque les réparations de dépannage ne suffisent plus, le remplacement de la pièce concernée doit être programmé.
La qualité de l’étanchéité est aussi à surveiller. En plus du système de filtration, les fuites peuvent se situer au niveau de l’étanchéité elle-même. Il est d’ailleurs préférable de procéder à sa rénovation avant de constater une véritable baisse de niveau. Car les infiltrations, même modestes, affectent la structure du bassin par la corrosion des éléments métalliques (panneaux, raccords, fers d’armature,…), le développement de micro-organismes ou l’augmentation des pressions hydrostatiques.
Ces travaux d’entretien sont à adapter en fonction du type de bassin, de son mode de construction, selon qu’il s’agit d’une piscine en béton, en acier, monocoque ou autre, de son système de filtration et de ses équipements.
En revanche, certains procédés ne permettent pas de modifications majeures. Il est difficile en effet de faire évoluer un bassin monocoque, composite ou une piscine en acier.
Les infiltrations, même modestes, affectent la structure du bassin par la corrosion des éléments métalliques, le développement de micro-organismes ou l’augmentation des pressions hydrostatiques.
Le "radoub" version piscine
A l’exemple d’un bateau qui réclame régulièrement un passage en cale sèche pour un entretien approfondi, le radoub, il est bon de procéder de même pour la piscine, tous les dix à vingt ans, en fonction de sa fréquentation, de son type et de la nature des équipements. L’opération consiste donc à vidanger le bassin en grande partie, voire totalement, puis à programmer les réparations dans un ordre logique. Attention, un bassin enterré n’est pas conçu pour rester totalement vidé pendant longtemps, du fait des pressions des terres alentours. Il ne faut généralement pas plus d’une semaine pour remettre en état un bassin dégradé.
Opération étanchéité
Du fond jusqu’au bord, ce passage en cale sèche permet d’abord de décaper le revêtement au nettoyeur à haute pression, de le traiter avec un biocide, de nettoyer et, le cas échéant, de remplacer les pièces à sceller. Délicat ! Car il ne suffit pas de bien soigner l’étanchéité côté bassin, mais aussi raccorder les pièces au circuit hydraulique, une gageure lorsque l’ensemble est scellé dans la plage en béton.
Dans la majorité des cas, cette opération de grand carénage comprend le remplacement du liner, la vérification et le remplacement des équipements, comme la bâche à barre, l’alarme antichute, la clôture, le système de chauffage, la nage à contre-courant, l’éclairage, la sonorisation, l’abri ou le volet roulant. Pour ce dernier, l’abaissement du niveau d’eau permet en outre du curer le coffre d’enroulement du volet immergé qui constitue un véritable piège à saletés.
Il est plus facile de refaire une margelle en mauvais état lorsque le bassin est vide, car il est plus aisé de nettoyer les dépôts (débris de démolition, mortier, joints). Notez que cela ne concerne que les pièces cassées, descellées ou démodées. Pour un simple nettoyage, de nombreuses solutions existent, comme le nettoyeur haute pression ou les décapants pour pierre (acides ou biocides).
Une attention particulière sera portée aux terrasses en bois ou composite. Ces matériaux sont très sensibles au rayonnement UV et au sel ou au chlore. Ils réclament un entretien très régulier, généralement annuel. Veillez aux échardes, aux gerces et à la rouille des éléments de fixation (pattes ou vis).
Côté filtration enfin, pensez au remplacement de la masse filtrante. Sa sédimentation et son colmatage progressifs, réduisent la qualité de filtration et augmentent la charge sur la pompe. La fréquence de son renouvellement dépend de sa nature (diatomée, sable, verre,…). Un moyen de le vérifier est de contrôler la pression du circuit hydraulique. Si elle ne redescend pas après un lavage à contre-courant, il est temps d’envisager le renouvellement de la masse filtrante. Pensez également au traitement chimique de l’eau (chlorinateur, cellule d’électrolyse, lampe UV,…).
Quitte à programmer de grands travaux, pourquoi ne pas améliorer l’existant en ajoutant des éléments de confort et des accessoires ?
Les adaptations
Améliorations ciblées
Le volet roulant mobile, sur rail ou sur roues, s’installe facilement sur les bassins existants. Il se substitue à la bâche à bulle traditionnelle. La vidange du bassin permet aussi d’améliorer la mise en lumière avec tout ce que permet désormais l’éclairage Led (projecteurs, bandes lumineuses, animation de fond,…).
Profitez-en aussi pour améliorer les abords, comme installer une douche solaire, un pédiluve ou agrandir le local technique pour le transformer en pool house .
Une autre piste d’amélioration concerne le traitement de l’eau et l’équipement technique. Par exemple, c’est l’occasion de mettre aux normes l’installation électrique, de remplacer ou de compléter le tableau, s’il n’est pas équipé des disjoncteurs requis ou si vous souhaitez ajouter de nouveaux accessoires, comme le chauffage de l’eau ou la gestion à distance. Pensez également au remplacement de la pompe par un modèle plus économe ou à changer de système de traitement de l’eau. Passer du chlore à l’électrolyse au sel, par exemple, ou des diatomées au sable.
Les transformations
Au chapitre des transformations plus importantes, le cas le plus courant est celui de l’accès. Remplacer la très classique échelle par un escalier, complété par une banquette par exemple, est un véritable atout. Il faut pour cela procéder au remplacement du liner. Ce qui n’est même pas nécessaire pour les piscines enduites. La maçonnerie supplémentaire est simplement ajoutée dans le bassin, préalablement vidé, curé et séché. Puis l’étanchéité est refaite, comme auparavant.
Un procédé voisin est mis en œuvre pour ajouter un volet immergé. Selon la surface de la piscine et l’espace disponible aux abords, le coffre d’enroulement est adapté dans le bassin ou ajouté à l’une de ses extrémités. Cela entraîne également la modification du réseau hydraulique en ajoutant, au minimum, une bonde de reprise et l’extension du circuit électrique.
Les modifications du bassin
La troisième possibilité est de modifier le bassin lui-même. Une opération fréquente consiste à reprendre le radier de fond. Il s’agit généralement de supprimer la pente (fosse à plonger, pente progressive, pointe de diamant) pour l’uniformiser par un fond plat à 1,50 m de profondeur au ras de la margelle. C’est une évolution des mœurs. La piscine n’est plus un espace sportif mais un lieu de détente. Le plongeoir est remplacé par une bouée licorne. Et un fond plat est beaucoup plus facile à entretenir.
La transformation du bassin en couloir de nage est également fréquente. Là encore, la tendance n’est plus à la piscine XXL. Elle s’intègre désormais dans une mise en scène complète du jardin. De plus, un couloir de nage, par son volume réduit, dégage de l’espace pour d’autres aménagements et, surtout, est plus économe. Il faut moins d’eau pour le remplir et donc moins d’énergie pour la filtrer ou la chauffer. En outre, cela peut diminuer à la marge la taxe foncière. Pour les travaux, il suffit de modifier la maçonnerie interne du bassin en ajoutant un ou deux murs dans le sens de la longueur.
A contrario, il reste possible d’agrandir le bassin, si le terrain le permet, en respectant les formalités administratives (déclaration de travaux ou permis de construire selon le cas). A partir de là, tout peut-être envisagé. Il est toutefois prudent de recourir à un professionnel, car les travaux sont conséquents et affectent directement la stabilité de l’existant (terrassement, modification des armatures, du radier, etc.).
D’autre part, vous pouvez modifier l’aspect du bassin, en transformant un modèle classique en piscine miroir ou à débordement. Le bagage technique nécessaire est limité, mais il faut une rigueur de mise en œuvre impeccable : il n’y a rien de plus laid qu’un débordement bancal.
Bassin naturel
Dernière option, si vous êtes à la recherche d’originalité, avec un budget conséquent, vous pouvez transformer votre piscine béton standard en bassin de nage naturel. Pour y parvenir, les travaux résument tout ce qui a été cité précédemment. Ainsi, la zone de lagunage de faible profondeur nécessaire à la filtration est ajoutée dans le bassin existant ou aux abords proches. Et tout doit être repris, du radier aux équipements, en supprimant la plupart d’entre eux (chauffage, couverture, éclairage, traitement chimique, etc.).
En savoir plus
Changer un liner
Un liner fatigué forme des poches, se plisse dans les angles et perd de sa souplesse. Pour son remplacement, deux options se présentent : son remplacement à l’identique ou sa substitution par un PVC armé.
Dans le premier cas, le nouveau liner est fabriqué sur-mesure aux cotes exactes du bassin. Une seule erreur dans le processus, de la prise de cote aux perçages pour les pièces à sceller, engendre la mise au rebut du liner. Une très grande rigueur et de l’aide sont donc nécessaires. Plus la forme du bassin est simple, plus c’est facile.
Les travaux commencent par la dépose de l’ancien liner, après vidange. Il faut le décrocher sous la margelle, démonter les profilés d’étanchéité des pièces à sceller, puis racler l’ancienne feutrine. Le bassin mis à nu est alors entièrement décapé, traité au biocide, vidangé, séché et très soigneusement dépoussiéré. Le cas échéant, il est réparé au mortier hydrofugé.
L’installation du nouveau revêtement débute par la mise en place de la feutrine, découpée sur - mesure et collée sur le béton. Le nouveau liner est alors déposé au fond du bassin, orienté et déplié. Son bourrelet périphérique est emboîté dans le profilé sous la margelle. Lorsqu’il est mis en place le mieux possible, en limitant les plis, le liner est plaqué contre les parois par succion au moyen d’un aspirateur. Vient ensuite sa découpe au cutter pour les pièces à sceller, le montage de celles-ci et leur étanchéification. Si tout s’est bien passé, il ne reste plus qu’à remplir progressivement le bassin.
Pour sa part, un PVC armé se présente sous la forme de lés directement déroulés et soudés en place au pistolet à air chaud. Il n’est donc pas fourni sur mesure. Le reste de la procédure est comparable à celle d’un liner (plaquage, découpes, etc.). La principale difficulté réside dans le traitement des points singuliers comme les angles ou les arrondis, afin de garantir l’étanchéité de l’ensemble.