Combattre la chaleur : les 8 mesures anti-canicule

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La réglementation va sans doute s'occuper de plus en plus de la surchauffe estivale. En attendant des mesures sont à prendre dès maintenant pour préserver la santé des occupants vis-à-vis des effets délétères des canicules à répétition. Et ces mesures vont rester longtemps les seules disponibles pour… le stock de près de 40 millions de logements français, 55% individuels, sans compter les bureaux, surfaces commerciales, entrepôts et autres bâtiments industriels.

Toute le France est concernée

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A la différence de la protection contre le froid qui fait l’objet de mesures depuis 1975, rien n’est prévu, ou presque, contre le chaud.
Il n’y a donc pas d’autre solution que de se préparer en tant qu’occupant à faire face aux canicules le mieux possible, en attendant de pouvoir améliorer son logement de manière durable. La nouveauté est que, désormais, cela concerne toute la France, le Nord comme le Sud, la métropole comme les outremers.

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26°C à l’intérieur peuvent être ressentis comme excessif au sortir de l’hiver alors qu’ils seront perçus comme de la fraîcheur après 10 jours de canicule

Huit mesures anti-canicule

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1 - La mesure avec un thermomètre

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Quelle température fait-il ? A l’intérieur comme à l’extérieur du logement ? Consulter son smartphone est une ineptie confondante sauf à habiter dans la boîte de la station météo qui envoie ses données automatiques de l’autre côté de la planète. Car cette mesure est avant tout statistique et elle est spécialement normée pour cela afin de pouvoir la comparer d’un site à l’autre. Elle ne tient donc aucun compte de la présence d’un étang, d’un espace-vert ou, à l’inverse, d’un parking goudronné, s’il s’agit d’un centre urbain ou d’un environnement ouvert, etc. La différence peut alors facilement atteindre 5 à 10°C par rapport à la référence.
Il faut donc revenir au bon sens et installer des thermomètres extérieurs de manière à pouvoir relever la température à l’ombre tout au long de la journée. L’idéal est de pouvoir en installer un au Nord.

2 - La température ressentie

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Cette nécessité de connaître la température concerne aussi l’intérieur du logement, au minimum dans les chambres et le salon. Car le corps humain est un indicateur plutôt médiocre. A court terme, il trouvera fraîche une température de 30°C s’il y a une brise ou si vous venez de l’extérieur à plus de 35°C. A long terme, et c’est heureux, la machine thermique du corps s’adapte. Ainsi, 26°C à l’intérieur peuvent être ressentis comme excessif au sortir de l’hiver alors qu’ils seront perçus comme de la fraîcheur après 10 jours de canicule. Au quotidien, cette adaptabilité a des conséquences concrètes. Par exemple, s’il peut se concevoir qu’une climatisation à 24°C peut être utile en début de saison pour des températures extérieures au-delà de 30°C, ce réglage est excessif et dispendieux en pleine canicule car il entraîne un fonctionnement permanent et inutile du groupe de production de froid.

3 - Le bon côté du store

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Empêcher le soleil d’entrer est une évidence et rien ne vaut une protection extérieure. En attendant de pouvoir en installer une, rideaux et stores intérieurs sont les seules alternatives, à condition de bien les choisir. Les rideaux «anti-chaleur» sont des tentures opaques dotées d’une face réfléchissante à orienter côté fenêtre. Pour un store, il s’agira d’un modèle à lamelles orientables, type vénitien, blanc ou métallisé, réglé de manière à renvoyer le soleil.
L’intérêt du store est de conserver un peu de lumière et donc d’éviter d’éclairer artificiellement les pièces.

4 - Aérer

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Inutile de répéter à longueur de spot qu’il faut aérer la nuit et pas le jour. Car ce n’est pas la panacée universelle et les occupants ne le font pas parce qu’ils ont de bonnes raisons. Parmi celles-ci, il faut citer la pollution, les pollens, le bruit, les insectes, le vol, les odeurs etc. D’autre part, la ventilation nocturne n’est efficace que si elle traverse le logement et si la température la nuit redescend en-dessous de 26°C.
En résumé, la ventilation nocturne n’est pleinement efficace qu’à la condition de tout ouvrir (volets compris), toute la nuit, dans tout le logement. Un pis-aller consiste à appliquer la même stratégie mais avec les volets fermés. Au minimum, il faut se lever tôt de manière à pouvoir aérer au petit matin au moins deux heures, avant 8 h. Pour un appartement non traversant exposé à l’est, il faut refermer les volets avant l’apparition du soleil.

5 - Ventiler

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En ouvrant une fenêtre, on aère. En utilisant un ventilateur ou un rafraîchisseur humide, on ventile. Ces appareils sont économiques à l’achat comme à l’usage et sont efficaces jusqu’à 30°C environ. Car ils fonctionnent de pair avec la transpiration naturelle du corps. En brassant l’air, ils la favorisent et contribuent à l’impression de fraîcheur. A plus de 30°C, à l’inverse, ils peuvent augmenter l’inconfort, en occasionnant une transpiration excessive ou, à l’inverse en l’interrompant en saturant l’air d’humidité.

6 - Adapter les usages

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L’activité humaine contribue évidemment à l’augmentation de la température intérieure. La première mesure est de traquer toutes les consommations électriques inutiles car une bonne part de cette énergie est dissipée en chaleur quel que soit l’appareil concerné. Cela concerne les éclairages, les équipements média ou numériques, mais aussi les fonctionnements ponctuels comme le sèche-cheveux. Pour la cuisine, plus de four ni de production de vapeur d’eau (cocotte-minute, pâtes, …). Lorsque c’est possible, il faut cuisiner à feu doux, le matin et réchauffer au micro-ondes au moment des repas. Sinon, il faut abuser des repas froids.
La solution vient aussi des outremers et des pays chauds où, tout simplement, la cuisine est à l’extérieur, sur la terrasse ou le balcon. Un réchaud de camping et/ou un four électrique sont précieux.

7 - Climatiser

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En appliquant les mesures passives précédentes, il est possible de limiter l’échauffement intérieur à 1°C par jour. Il s’agit là de la température minimale et de son augmentation quotidienne. Ainsi, après quelques jours de canicule, la température la plus fraîche dans le logement dépassera les 26°C. Le recours à un système de climatisation est alors le seul moyen, actif, de maintenir ce niveau, au-delà duquel la réglementation reconnaît l’inconfort. Il s’agit là d’une constatation, qui concerne tous les bâtiments quel que soit leur âge et leur degré d’isolation.
La solution la moins pénalisante pour le confort des utilisateurs, la consommation d’énergie et le réchauffement global est un système «split» avec un diffuseur intérieur, relié à une production de froid extérieure. S’il faut faire un choix de ne climatiser qu’une pièce, ce sera le salon où tous les occupants du logement peuvent se retrouver.
Mais la solution la plus économique à l’achat est le climatiseur monobloc à roulette. Il est bruyant, aspire un important volume d’air et en rejette tout autant, réchauffé à l’arrière de l’appareil, ce qui oblige à ouvrir une fenêtre pour laisser passer le tuyau d’évacuation. S’il n’est vraiment pas possible de faire autrement, le bilan catastrophique de cet engin peut être réduit en trouvant le moyen d’évacuer l’air chaud sans ouvrir. Par exemple, un vantail de fenêtre peut être remplacé par un panneau de polystyrène percé d’un passage pour le tuyau. Sinon, une bouche de ventilation statique donnant sur l’extérieur peut être utilisée. Au pire, il reste possible de percer un mur extérieur pour passer le tuyau de 100 ou 125 mm de diamètre.

8 - Se passer de l'électricité

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La canicule a des effets néfastes sur les infrastructures et le réseau électrique en particulier. La haute tension n’aime pas la chaleur qui, pourtant, induit une surconsommation, difficilement fournie par les systèmes de production, renouvelable ou non, eux-mêmes impactés par la température ou la sécheresse. Il est donc raisonnable de penser que des coupures du réseau électrique, au mieux programmées au pire accidentelles, seront plus fréquentes à l’avenir. La durée de ces pannes peut varier de quelques minutes à quelques heures.
Dans ces conditions, il est inutile, sauf cas particulier, de prévoir une source d’énergie autonome comme un groupe électrogène. En revanche, à l’occasion du renouvellement de ces appareils, il est utile de s’équiper d’un réfrigérateur et d’un congélateur à longue autonomie.
Notez que les durées indiquées par les fabricants sont établies en laboratoire et n’ont donc pas de valeur réelle (température de la pièce, taux de remplissage, fréquence d’ouverture, etc.). Elles indiquent seulement la capacité isolante de l’enveloppe de l’appareil.
Il faut également noter qu’en cas de panne de réseau, la plupart des installations photovoltaïques passent automatiquement en veille. C’est le cas, sauf configuration particulière, de tous les systèmes à injection partielle ou totale, sans batteries de stockage.

L'eau : notre élément de survie

Te Technique

Préserver l'eau

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Cela semble étonnant en France. Et pourtant, c’est déjà une préoccupation majeure, qui revient chaque année dans les départements ultramarins, Mayotte en tête. Même la métropole est touchée avec des communes et des régions rationnées du fait de la baisse drastique des réserves. On manque d’eau. Partout en France. Avec plus ou moins de sévérité. Avec bien sûr des années quelquefois arrosées... Bien malin qui est capable de prédire si la situation va s’arranger ou s’aggraver.
Dans tous les cas, l’eau, comme l’énergie, est devenue une ressource de dimension finie. Montrer du doigt les champs de maïs ou les piscines ne résoudra pas le problème. Il faut d’abord que chacun revoie ses habitudes. Faut-il vraiment laver sa voiture, arroser son gazon ou rejeter les eaux de rinçage de son installation industrielle sans la recycler … ? Chaque individu, chaque acteur peut faire quelque chose. En rénovation, dans le logement, les améliorations sont cosmétiques, avec la mise en place de régulateurs de débit sur les robinets et le remplacement des équipements électroménagers. Mais le premier poste de consommation est souvent celui … des toilettes.
Alors on parle de récupérer l’eau de pluie pour des usages non sanitaires, pour les toilettes justement, voire le lavage du linge. Mais attention, comme pour la production d’électricité, il est difficile de couvrir la totalité des besoins sans surdimensionner le stockage, tout en conservant un minimum de qualité à l’eau récupérée. Cela demande un investissement conséquent, sans rentabilité avérée compte tenu du prix de l’eau actuel. Et, comme pour la production d’énergie en cas de coupure de courant, il ne faut pas espérer pouvoir boire son eau de pluie lorsque le robinet sera sec. L’eau potable est une ressource délicate, difficile à obtenir et à maintenir sur la durée.