Le diagnostic de performance énergétique DPE est le repère pour toute rénovation énergétique. Un repère qu'utilise l' Etat pour contrôler les performances des maisons et les travaux réalisés. Il est désormais opposable, en plus d’être obligatoire. Il constitue le socle, le premier commandement de toute la politique d’aide à la rénovation des logements. Il est donc nécessaire de le prendre en compte quel que soit le chantier envisagé.
Le diagnostic de performance énergétique
La liste de ces obligations s’allonge sans cesse et concerne tous les domaines d’intervention comme le chauffage, la plomberie, la ventilation, etc. Le risque de passer outre est de devoir refaire ce qui a été négligé. Car les contraintes se font parallèlement de plus en plus fortes, avec l’exemple des restrictions à la location.
Prenons l’exemple du ravalement de façade. Jusqu’à récemment, il suffisait de sortir la brosse à badigeon et l’échafaudage pour redonner un coup de neuf à des revêtements défraîchis. Désormais, l’isolation thermique est obligatoire, idem pour la réfection de toiture. À ce jour, seules les façades constituées de «matériaux sensibles à l’humidité» (sic) échappent encore à la règle, pour quelques temps encore.
C’est au propriétaire qu’il incombe de connaître ses obligations, de s’y conformer et d’en subir les conséquences dans le cas contraire.
La boussole ... le DPE
Il faut remarquer que ces obligations concernent le bâtiment, donc son propriétaire, c’est-à-dire le donneur d’ordre, le maître d’ouvrage. Il ne s’adresse pas au professionnel qui exécute les travaux. En conséquence, il n’est pas forcément du meilleur conseil lors de la phase d’élaboration du chantier. C’est au propriétaire qu’il incombe de connaître ses obligations, de s’y conformer et d’en subir les conséquences dans le cas contraire.
Dans ce contexte, il existe trois méthodes : prendre le risque de passer outre, faire établir un audit par une officine ou faire réaliser un DPE. L’audit, à condition de bien choisir l’intervenant, est plus détaillé que le DPE, mieux ciblé et … plus cher.
Le DPE est la version de base du contrôle technique. S’il est obligatoire en cas de vente ou de location, il peut être réalisé n’importe quand, à la demande du propriétaire comme du locataire.
Le DPE utile en rénovation
En théorie, le DPE repose sur une méthode d’évaluation rigoureuse, appliquée par des professionnels formés et compétents. Il pointe tout ce qui ne va pas dans le bâtiment considéré et propose des améliorations. C’est donc un outil idéal, comme un check-up santé ou un contrôle technique automobile, pour savoir ce qu’il faut intégrer dans le projet de rénovation avant de l’entreprendre.
Le DPE est un cap pas un totem
Tout cela est parfait en théorie. En pratique, le DPE comporte de nombreuses lacunes et reste largement perfectible au point qu’il est presque impossible d’obtenir deux DPE identiques pour le même bâtiment. La partie «recommandations» notamment se borne à énoncer une litanie de conseils généralistes aussi captivante que celle des mises en garde d’une notice d’outil électroportatif. La version customisée du DPE, l’audit énergétique, prévu par la loi, est censé améliorer la situation. Mais on ne peut pas faire passer une sardine pour un requin.
En résumé, le DPE est un outil utile pour dresser un état des lieux de la situation avant travaux, pour intégrer des aspects d’amélioration qui pourraient être négligés et pour servir de base lors de l’établissement des devis avec les professionnels. Mais il ne doit en aucun cas servir de code à respecter à la virgule, sans exégèse ni interprétation.
Eviter de tout refaire
Si le chantier porte sur la rénovation complète d’une salle de bains, le DPE peut alerter sur la qualité du chauffage, des menuiseries ou de la ventilation, avant d’entreprendre les travaux. Il est alors possible d’intégrer ces modifications dans le projet, en réduisant les surcoûts induits et pour éviter de tout refaire après.
Les plus et les moins du DPE
Le DPE en résumé
Le DPE est un outil qui vise à évaluer la performance énergétique d’un bâtiment.
- Pour cela, le DPE évalue la consommation énergétique de la construction et son impact sur l’environnement. Il prend en compte des facteurs tels que l’isolation, le système de chauffage, la ventilation, la production d’eau chaude sanitaire, etc. Le résultat est exprimé en termes de classe énergétique allant de A à G, où A représente une consommation énergétique faible et G une consommation énergétique élevée.
- La consommation énergétique, exprimée en kWh/m2/an, est détaillée, poste par poste.
- La seconde partie du DPE émet des recommandations. Cela peut inclure des suggestions telles que l’isolation supplémentaire, le remplacement du système de chauffage, l’installation de fenêtres plus efficaces sur le plan énergétique, etc.
- Le DPE est obligatoire lors de la vente ou de la location d’un bien immobilier, afin d’informer les futurs acheteurs ou locataires de la performance énergétique du logement. Il doit être réalisé par un diagnostiqueur certifié.
Le DPE en défaut
Le DPE présente certaines limitations qu’il est important de prendre en compte. Tout d’abord, les estimations sont basées sur des données moyennes et des méthodes de calcul simplifiées. Par exemple, il ne prend pas en compte les habitudes de consommation individuelles, les conditions climatiques locales (topographie, ICU, effets de masque, régime des vents, …) et d’autres facteurs qui peuvent influencer la consommation d’énergie d’un bâtiment.
- En outre, malgré une méthode d’évaluation, gravée dans le marbre par un décret, et un moteur de calcul unique, établi par un seul organisme, et commun, par obligation, à tous les logiciels présents sur le marché, les résultats du DPE varient en fonction des diagnostiqueurs. Il est facile de mettre en cause le facteur humain mais il ne faut pas omettre l’inconcevable embonpoint du moteur de calcul et ses biais statistiques ou méthodologiques qui peuvent conduire à des différences significatives sur les résultats obtenus.
- Un autre défaut est sa filiation «thermique», issu des réglementations qui se sont succédées depuis 1975. Il est donc principalement basé sur l’économie d’énergie et ne prend en compte l’impact environnemental que par le biais de «patchs» correctifs, intégrés avec plus ou moins d’efficacité.
- Enfin, le DPE ne mesure pas la qualité des installations ou des équipements présents dans le bâtiment et se borne à constater de visu leurs caractéristiques. Par exemple, la nature, l’épaisseur, la qualité de pose et les surfaces concernées par l’isolation thermique peuvent être sujettes à caution. Le DPE peut mentionner la présence d’un chauffe-eau solaire ou d’une pompe à chaleur même s’ils ne fonctionnent pas.