La planification d'un chantier de rénovation implique deux acteurs. Un Maître d'ouvrage qui est le plus souvent le propriétaire et qui porte toutes les responsabilités. Et, un Maître d'oeuvre qui est un professionnel de l'organisation de chantier, qui en assure l'étude, la mise en place, le suivi et la coordination. Cette équipe mettra en oeuvre le DPE, le RGE, le CIL ... Ce long-métrage nécessite de la patience et de la rigueur pour devenir un excellent film ! Chacun sa partition.. pour un clap de début et un clap de Fin.
Méthode et planification
Une rénovation doit obéir à un ordre précis. Ce n’est pas vraiment un commandement mais la parole d’évangile du bons sens. Pas la peine d’installer un poêle à granules si rien n’est isolé. Aujourd’hui, tout se doit d’être global. Le raisonnement, le réchauffement ou la rénovation.
Avant tout, le DPE de la maison ou de l’appartement sert de base de référence. Il est inutile de le refaire après chaque intervention mais il convient de conserver une trace de tous les travaux effectués entre deux DPE. Cela permet au moins de justifier les améliorations mises en œuvre et leurs caractéristiques, en matière d’isolation notamment.
La rénovation d’un bâtiment ne doit plus passer par la chasse aux subventions mais doit suivre un calendrier et un ordre précis.
En finir avec les mauvaises habitudes
Dans les temps anciens, la décoration du logement vivait le temps de ses occupants, aussi immuable que le mobilier. Puis est venue la tendance du renouvellement à gérer soi-même. Désormais, on change tout au gré des humeurs et, surtout, on ne s’occupe de rien puisque tout est confié à un coach, maître d’ouvrage physique ou virtuel, qui prend en charge tous les aspects de l’intervention. Il ne faut pas que ce soit cher et il faut que ça claque. Pour que le client soit satisfait et que tous les intervenants puissent intégrer leur marge. Au final, c’est un ravalement esthétique qui dissimule les défauts sous l’enduit.
Des aides mal ciblées
Même les travaux de rénovation structurels peuvent subir le même biais. L’incitation fiscale en constante évolution n’arrange pas toujours la situation. Mais de moins en moins comme le montre la dernière mouture de MaPrimeRénov’ qui raisonne de plus en plus global et propose un accompagnateur Rénov‘ qui mettra votre projet dans le bon ordre. Seule la rénovation globale n’a de sens, en commençant par les locaux les plus mal classés, majoritairement occupés par les plus défavorisés, incapables de financer les travaux.
Une méthode, moins d'effet d'aubaine
La rénovation d’un bâtiment ne doit plus passer par la chasse aux subventions mais doit suivre un calendrier et un ordre précis. Les interventions sont phasées et la déco arrive en dernier. Cette phase préparatoire permet d’organiser le chantier et d’allouer les budgets nécessaires. En clair, un particulier doit désormais raisonner comme une collectivité publique qui engage des travaux avec une première période d’études, une deuxième d’appel d’offre et une troisième de réalisation.
Organisation d'une rénovation
A — SUIVRE UN CAP
- Le premier objectif de la démarche est d’optimiser au mieux la performance selon les deux critères majeurs que sont le budget nécessaire et la qualité de vie. Il vaut mieux isoler que d’acheter un poêle à granulés ou changer la chaudière.
- Le second objectif est de conserver à l’esprit les capacités de réversibilité ou d’évolution des travaux. Une isolation par l’extérieur est garantie pour 10 ans. Que se passera-t-il lorsqu’il faudra la démanteler et la refaire sur un bâtiment conçu pour résister 6 à 10 fois plus ?
B - QUELQUES CLÉS POUR BIEN PRÉPARER UN CHANTIER DE RÉNOVATION
- L’état des lieux consiste à identifier les travaux à réaliser, à établir un budget et un calendrier. Cela permet de déterminer les priorités et les étapes du projet.
- L’étape opérationnelle débute par la répartition des travaux, ce que vous pouvez faire, ce que vous confiez aux professionnels et à la sélection de ces derniers. Parallèlement, il faut instruire les dossiers administratifs, les autorisations lorsqu’elles sont nécessaires et les demandes d’aide telles que MaPrimeRénov’. Attention, le formalisme administratif est pointilleux et doit être scrupuleusement respecté.
C - STOCK, DÉCHETS, ANTICIPER LES DIFFICULTÉS
- Le nettoyage et la protection de la zone d’intervention signent le démarrage de la phase active. Le cas échéant, il faut assurer la sécurité en même temps que l’alimentation du chantier en matériaux et fournitures, à stocker dans un endroit dédié.
- Un chantier se déroule rarement sans aléa. L’imprévisible est … prévisible. Il faut donc prévoir du temps supplémentaire. Un chantier est toujours plus long que prévu et, souvent, plus cher. Si vous n’effectuez pas vous-même les travaux, vous devez pourtant assurer un suivi régulier, quotidien. C’est en effet au maître d’ouvrage de prendre les décisions.
L'incontournable CIL
Le carnet d’information du logement (CIL) concerne les logements neufs dont le permis de construire ou la déclaration préalable a été déposé(e) depuis le 1er janvier 2023. Il concerne aussi les logements existants faisant l’objet de travaux de rénovation ayant une incidence directe sur leur performance énergétique depuis cette date.
- Son objectif est de centraliser les informations utiles sur les caractéristiques du logement et sur les travaux passés pour faciliter et accompagner les travaux d’amélioration de la performance énergétique du logement.
- En rénovation, il faut établir un CIL dès lors que des travaux d’isolation, de ventilation, de chauffage ou d’intégration d’énergie renouvelable sont entrepris depuis le 1er janvier 2023, que ces interventions aient fait l’objet d’une autorisation administrative ou pas.
- C’est au propriétaire de créer et de compléter le CIL. Celui-ci doit comporter : - Les plans du logement et de ses réseaux. - Les dates et descriptions des travaux réalisés. - La liste et les caractéristiques des matériaux utilisés lors des travaux, y compris «les solutions de traitement des interfaces mises en œuvre pour assurer la continuité de l’isolation et de l’étanchéité à l’air» ! - Les notices de fonctionnement, de maintenance et d’entretien des équipements installés, jusqu’à leur numéro de série. - Le DPE ou l’audit énergétique du logement et tout ce qui peut justifier de l’obtention d’un quelconque label, certification ou attestation de qualité. - Enfin, les factures d’entretien. Tout cela doit suivre le logement en cas de transfert de propriété. ´
- En résumé, c’est le gros dossier «maison» qui traîne dans tous les foyers français, officialisé par décret en Conseil d’État et autres arrêtés par le Ministre du logement en personne. Tout cela est précisé par décret en Conseil d’Etat et arrêtés du ministre du logement en personne. Un détail : que se passe-t-il si le CIL n’est pas rédigé ? Rien.
Maître d'oeuvre ou Maître d'ouvrage ?
Une implication nécessaire
Maître d’œuvre ou maître d’ouvrage ? Ces deux désignations, traditionnelles, ne définissent pas la même fonction ou les mêmes responsabilités, tout en étant largement confondues, parfois à raison.
- Le Maître d’œuvre est celui qui a en charge l’étude, la conception puis le suivi des travaux et leur coordination. Par extension, c’est celui qui sait.
- Le Maître d’ouvrage est celui pour qui les travaux sont réalisés. En règle générale, c’est le propriétaire. Par extension, c’est celui qui ordonne.
A ces deux catégories qui reposent sur des définitions juridiquement établies s’ajoutent désormais toute une litanie d’intermédiaires comme des coach, des conseils, des sites de mise en relation et autres officines mal définies sauf par la commission qu’elles s’adjugent au passage et leur responsabilité évanescente en cas de litige. Sur ce denier point pourtant, la justice est têtue et ne reconnait que deux maîtres, d’œuvre ou d’ouvrage.
- Voici un exemple courant: l’organisme «on s’occupe de tout» prend en charge la totalité des travaux d’isolation, d’effectuer l’audit énergétique, de trouver les artisans et de procéder au suivi des travaux. Que se passe-t-il alors si l’audit est erroné, si les autorisations administratives ne sont pas demandées, si l’artisan retenu n’a pas la bonne qualification RGE, d’assurance professionnelle ou si le travail est bâclé ? Ce n’est là qu’une modeste illustration des nombreux litiges que génèrent la rénovation énergétique actuellement, sans compter les escroqueries pures et simples comme la classique isolation à un euro.
- Quels que soient la nature du chantier et son déroulement, le propriétaire reste le maître d’ouvrage et, souvent, le responsable en dernier ressort. Cela vaut donc la peine de rester présent à chaque étape, de vérifier les allégations des différents intervenants, de poser des questions et de ne payer que des avancées tangibles (signature de contrat, échéance de travaux, visite de fin de chantier, etc.).