La rénovation énergétique est aujourd’hui une priorité. Il faut désormais intégrer l’isolation thermique, changer les systèmes de chauffage, améliorer le confort des logements, optimiser les économies d’énergie... et lutter contre les changements climatiques. La réglementation RE 2020 fixe un cadre exigeant pour les chantiers de rénovation.
Rénovation et environnement
La crise du logement, l’inflation mais surtout les engagements pour le climat bouleversent le secteur du bâtiment, d’une ampleur comparable aux défis de la reconstruction d’après-guerre et du baby-boom des années 60. La nouveauté est que cela concerne aussi la rénovation, en plus de la construction neuve.
En effet, tous les bâtiments sont concernés par ces nouveaux enjeux, qu’ils soient résidentiels, tertiaires, industriels ou commerciaux, neufs ou anciens.
- Le point de départ de cette évolution des exigences en rénovation est la traduction concrète des engagements pris en faveur de l’environnement. Historiquement, cela a d’abord concerné l’interdiction de matériaux toxiques (amiante, PCP, plomb, …) puis la gestion et le traitement des déchets, suivis des économies d’énergie, complétés désormais par la réduction des gaz à effet de serre.
La RE 2020 encourage l’utilisation de matériaux de construction à faible impact environnemental, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la promotion des énergies renouvelables.
Un oeil sur la RE 2020
La réglementation environnementale RE 2020, en vigueur depuis 2022, vise à réglementer le secteur de la construction et de la rénovation en imposant un niveau de performance énergétique à atteindre. Elle fixe des exigences pour la construction de bâtiments à énergie positive et pour la réduction de l’empreinte environnementale du secteur de la construction. Elle encourage l’utilisation de matériaux de construction à faible impact environnemental, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la promotion des énergies renouvelables.
D’autre part, la volonté affichée des Pouvoirs Publics est de faire évoluer l’ensemble des bâtiments vers les plus hautes exigences, et donc, celles de la RE 2020 actuellement.
Rénover, oui, mais comment ?
La « loi Malraux » de 1962 a longtemps symbolisé la rénovation en France. Elle concernait la préservation et la mise en valeur du patrimoine. Elle a été rapidement mise à profit pour retaper des bicoques et les mettre en location moyennant un avantage fiscal, sans trop regarder la qualité de la « mise en valeur ». Désormais, un chantier de rénovation doit répondre à différents objectifs.
- La rénovation énergétique est désormais une priorité. Quel que soit le projet, il faut intégrer des mesures telles que l’isolation thermique, le remplacement des systèmes de chauffage et l’utilisation d’énergies renouvelables.
- L’encadrement normatif est de plus en plus exigeant et ne se contente plus de « rendre habitable ». Il intègre des impératifs de confort minimum, d’économies d’énergie, etc.
Une prise en compte globale
Dans ces conditions, le remplacement à l’identique n’est plus une évidence, de même que la pratique de la démolition/reconstruction. Le choix des matériaux est important ainsi que leur pérennité voire leur réemploi. Faire du neuf avec du vieux est tendance.
Enfin, le principe de l’approche globale tend à se développer. Cela concerne le chantier lui- même, avec son efficacité énergétique et la gestion des déchets, mais aussi le confort et la qualité de l’air intérieur par exemple. L’approche globale intègre également l’amont et l’aval du chantier. Par exemple, il est pour le moins incongru de rénover entièrement une salle de bains, sans se poser la question du traitement de l’air, de la production d’eau chaude ou même de l’état de la plomberie existante.
Côté, du discernement pour un bon choix
Choisir un artisan qualifié
Avant toute intervention, trouver le bon artisan pour les travaux qu’on ne souhaite, ne veut ou ne peut pas effectuer soi-même est parfois compliqué.
- Le bouche à oreille reste le canal le plus fiable car vous connaissez celui qui recommande et pouvez juger sur pièce de la qualité du travail.
- Les sites de mise en relation sont nombreux et prennent des formes multiples. Mais ils peuvent réserver de mauvaises surprises. Pour s’en prémunir, il faut d’abord demander la communication des assurances professionnelles obligatoires et vérifier leur actualité (décennale, dommages-ouvrage).
- Il existe ensuite des labels et qualifications. L’un des plus connus est le RGE «Reconnu Garant de l’Environnement». A l’heure actuelle, il en existe 11 différents. La première précaution est donc de s’assurer que le professionnel choisi est détenteur du bon RGE en fonction des travaux envisagés. La deuxième est de vérifier que cette mention est toujours valable puisqu’elle est attribuée pour 4 ans seulement et doit être renouvelée tous les ans.
Pour en savoir plus, « Comment obtenir le label RGE » : https://entreprendre.service-public.fr/vosdroits/F32251
Pour trouver un professionnel RGE : https://france-renov.gouv.fr/annuaire-rge
- Enfin, il existe pléthore de signes de qualité commerciaux, à la gestion opaque et aux critères douteux, qui n’engagent que ceux qui y croient. Pour s’assurer du bien-fondé d’une démarche, la lecture des « mentions légales » du site consulté est souvent instructive, en particulier sur la garantie de l’exactitude des informations mises en ligne et la responsabilité du site qui en découle.
Le béton sur la sellette
Jusqu’à présent, les professionnels avaient la possibilité d’adapter leurs pratiques sans les modifier. Par exemple, il suffisait d’ajouter un peu d’isolant sur les murs, de porter les déchets en centre contrôlé, d’installer une chaudière plus performante, etc.
Désormais, il faut changer les habitudes. Il faut revoir les modes de construction, même le béton est remis en cause, trier les déchets, installer des systèmes de chauffage différents, etc.