Changez d’air ! Une VMC simple flux assure le renouvellement de l’air dans votre logement. Le principe de cette Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC) simple flux est de faire entrer de l’air par des bouches situées dans les pièces principales, lui faire traverser la maison pour ressortir via les bouches d’extraction situées dans les pièces de service.
Ventilation Mécanique Contrôlée
Assurer le renouvellement de l’air intérieur est une préoccupation de santé publique et une obligation légale. Mais l’interprétation de cette nécessité est très fluctuante selon les interlocuteurs. La Ventilation Mécanique Contrôlée à simple flux est une réponse pertinente en rénovation.
Pour les médecins, point de salut sans l’ouverture des fenêtres de l’aube au crépuscule. Pour les pouvoirs publics, la réponse est à trouver dans un décret de 1982, quatre DTU, et il en manque encore, une réglementation environnementale et des coups de pouce qui se perdent. Pour les industriels, il faut que ça aspire, que ça souffle, que ça dépollue voire que ça chauffe ou que ça refroidisse selon le produit à vendre au prix fort. Enfin, pour les architectes d’intérieur spécialistes de la décoration, cela n’entre même pas dans le devis.
Le système d'aération doit comporter des entrées d'air dans toutes les pièces principales et des sorties d'air dans les pièces de service.
Les fondamentaux
Tout cela se base pourtant sur un texte unique, le fameux décret de 1982 :
- Article 1. L'aération des logements doit pouvoir être générale et permanente. La circulation de l'air doit pouvoir se faire principalement par entrée d'air dans les pièces principales et sortie dans les pièces de service.
- Article 2. Le système d'aération doit comporter des entrées d'air dans toutes les pièces principales et des sorties d'air dans les pièces de service, au moins dans les cuisines, les salles de bains ou de douches et les cabinets d'aisances. Et c’est tout.
La ventilation simple flux
Cette aération peut être naturelle. Mais si un extracteur électrique est relié aux bouches des pièces de service, elle s’affranchit alors des conditions extérieures comme le vent ou la température. Comme le débit est régulé en permanence par le moteur et le calibre des bouches, elle est alors contrôlée. C’est ainsi qu’elle se transforme en Ventilation Mécanique Contrôlée autoréglable à Simple Flux, VMC SF pour son acronyme.
C’est la version de base. Elle équipe des millions de logement depuis 1982. Elle peut aussi équiper une annexe, comme c’est le cas ici. Mais elle n’est plus acceptée dans le neuf ou pour répondre aux exigences de la RE 2020. Pour cela, il faut l’améliorer (voir « Choisir entre hygro A et hygro B ») ou la remplacer (voir « La ventilation double flux »).
Difficulté de mise en œuvre : 2/5
Temps d'exécution : 2 jours
Surface traitée : le logement entier
Personnes : 1-2
Installer une VMC simple flux en 16 étapes
Les points clés
De trop nombreuses bouches sont montées avec des colliers de serrage ou des bracelets en plastique inadaptés.
Or les fuites de raccordement perturbent le fonctionnement de la VMC et induisent des pertes supérieures aux exigences réglementaires.
Il est donc recommandé d’utiliser les accessoires fournis par le fabricant et d’éviter les bricolages de chantier.
Cette précaution est valable pour tous les types de VMC, en particulier hygroréglables ou double flux.
Choisir entre hygro A et hygro B
Comme le flux d’extraction de la VMC évacue la chaleur – ou la fraîcheur – intérieure directement au dehors, elle se comporte comme un gros pont thermique énergivore. Pour réduire ces pertes, les évolutions consistent à ajuster le débit en fonctions des besoins.
Cela passe par la pose des bouches d’extraction, comme ici, avec des modèles sensibles au taux d’humidité, dits hygroréglables, grands ouverts après la douche ou la cuisson des pâtes, presque fermés le reste du temps. L’installation passe alors en «VMC SF hygro A».
Si les grilles d’aération des pièces principales adoptent le même procédé, l’installation passe alors en VMC SF hygro B.
La troisième possibilité d’économiser l’énergie consiste à remplacer le caisson par un modèle à basse consommation électrique.
Ces améliorations peuvent être installées sur n’importe quel réseau de VMC simple flux pour peu qu’il soit en bon état. Attention toutefois aux calculs d’économies annoncés par certains acteurs. Il s’agit surtout de réduire les pertes, pas de gagner de l’argent.
Il faut une très bonne préparation en amont afin de repérer les meilleurs emplacements pour les différents éléments constituant une VMC.
L'entretien des ventilations
Les travaux
Installer une VMC SF n’est pas difficile mais cela implique tout le logement. Le plus compliqué est de faire discrètement transiter les conduits. Ainsi, les principes généraux sont simples mais il y aura toujours des cas particuliers. Il faut donc une très bonne préparation en amont afin de repérer les meilleurs emplacements pour les bouches d’extraction, le passage des conduits, l’emplacement de l’extracteur, la sortie extérieure et le raccordement électrique.
Le nettoyage
C’est une bonne blague que tous les locataires connaissent lors de l’établissement de l’état des lieux de sortie. Le contrôleur lève un regard sourcilleux et juge que les bouches d’extraction des pièces de service sont sales et retient une partie de la caution. En revanche, il ne regarde absolument jamais les entrées d’air. Pourtant, même le bon sens suffit pour comprendre qu’il est plus difficile de boucher un trou de 8 ou 10 cm de diamètre qu’une petite grille fine en prise directe avec les particules et insectes de toutes natures de l’extérieur. Ainsi, démonter et nettoyer les arrivées d’air est tout aussi utile que les grilles d’extraction. Les deux passent au lave-vaisselle ou à l’eau savonneuse. Comme rien n’échappe à la réglementation, les périodicités d’entretien à prévoir sont d’une fois par an au minimum pour les entrées d’air, deux fois par an pour les bouches sanitaires (salle de bains, WC) et une fois par trimestre pour la cuisine «avec un produit dégraissant».
Même l’extracteur réclame sa petite visite annuelle. A cette occasion, il faut nettoyer les pales et vérifier l’état général du caisson et des connexions électriques.
A faire ou pas avec une VMC
Ça va fumer
Les poêles, cheminées et tous appareils à combustible raccordés à un conduit ne sont pas vraiment compatibles avec une ventilation mécanique, simple flux en particulier. Cela concerne toutes les énergies comme le bois, le gaz ou le fioul et ses dérivés modernes ainsi que tous les appareils raccordés, qu’ils soient ouverts ou fermés. Car leur fonctionnement n’est garanti que par un tirage correct de leur conduit d’évacuation. Or l’extracteur de la ventilation aspire aussi l’air du conduit qui se met à refouler, en particulier lorsque l’appareil fonctionne au ralenti et en cas de haute pression atmosphérique (anticyclone hivernal), au pire moment d’émissions polluantes.
L’astuce hypocrite encore largement utilisée aujourd’hui consiste à agrandir l’arrivée d’air dans la pièce ou à en ajouter une. Cela augmente d’autant le renouvellement de l’air, y compris lorsque l’appareil de chauffage est éteint. Et cela interrompt la circulation de l’air dans le reste du logement.
Il n’existe qu’une solution pour faire cohabiter un appareil de chauffage raccordé à un conduit avec une ventilation mécanique. C’est d’utiliser un appareil parfaitement étanche, équipé de son entrée d’air dédiée, sans le moindre échange avec l’air de la pièce où il se trouve.
Quelle hauteur de talon
Il est nécessaire que l’air intérieur puisse circuler librement dans le logement, en passant sans limitation des pièces principales vers les pièces de service. L’article 2 de l’arrêté de 1982 s’arrête là. Mais il est facile de comprendre qu’il faut aménager un passage d’air d’une pièce à l’autre. Une partie de la réponse est apportée par le DTU 68.3 qui stipule que les passages de transit peuvent être obtenus par l’installation d’une grille, d’un bloc-porte avec passage d’air ou en retaillant le bas de porte, le fameux détalonnage.
Une autre partie du DTU considère que ces passages doivent être dimensionnés de façon à ce que la différence de pression de part et d'autre de la porte en position fermée soit inférieure à 5 Pa s’il s’agit d’une pièce de service ou 2,5 Pa pour les autres pièces.
Tout cela permet d’arriver au résultat final de l’enquête qui se résume à 2 cm d’espace sous la porte des pièces de service et 1 cm partout ailleurs. La hauteur à prendre en compte pour un passage d'air en partie inférieure doit être calculée par rapport au sol fini.
Il est possible de louer une «scie à araser», un outil hybride entre la meuleuse et la scie circulaire, qui permet de découper le bas de porte sans la dégonder.
La ventilation double flux
Même si elle est encore tolérée dans le neuf grâce aux systèmes basse consommation et aux régulations, hygrométriques notamment, une VMC simple flux présente toujours l’inconvénient de faire entrer de l’air extérieur directement dans les pièces principales. En hiver, il faut évidemment chauffer cet apport et, de plus en plus souvent, le refroidir en été. Cela induit nécessairement une augmentation de la consommation d’énergie.
La seule solution trouvée, depuis fort longtemps déjà, consiste à ajouter un second réseau d’insufflation en lieu et place des entrées d’air. L’intérêt est de permettre le croisement, sans mélange, de cette insufflation et de l’extraction dans un échangeur. L’une réchauffe l’autre, dans un sens ou dans l’autre, en fonction des saisons. Evidemment, c’est plus cher et plus compliqué à mettre en œuvre en rénovation.