Rénovation ou remplacement ...
Une porte d’apparence ancienne ne laisse rien présager lorsqu’elle est fermée. Ses particularités se dévoilent à l’ouverture ou, après quelques dizaines d’années, lorsque l’usure du temps commence à faire son œuvre. Se pose alors la question de la rénover ou de la remplacer.
Pour une porte traditionnelle, en bois massif, épaisse et imposante, qui a trouvé sa place depuis de longues années, le doute n’est pas de mise. Même si elle présente quelques signes de fatigue, sa rénovation s’impose. Mais pour une porte des années 80 ou 90 du siècle dernier, un diagnostic doit être établi pour justifier la remise en état.
Déjà, pour faire la différence entre une porte ancienne et un modèle industriel, sans rien y connaître, il suffit de l’ouvrir. S’il y a des renforts métalliques dans l’épaisseur, une serrure à cylindre (à plusieurs points, indice supplémentaire), des joints en caoutchouc, du double vitrage et du placage qui se décolle, c’est bien une porte industrielle d’aspect tradi.
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Rénover une porte ou pas
Lors de son installation, ce type de porte présentait l’avantage d’offrir une meilleure étanchéité à l’air et une plus grande stabilité aux déformations dans le temps. Mais après 30 ou 40 ans d’utilisation quotidienne et de rénovations hasardeuses, ces atouts ne sont probablement plus garantis. C’est notamment le cas lorsque la maçonnerie de la maison a bougé (tassement différentiel, retrait gonflement, etc.) et que le bâti de la porte s’est déformé, laissant passer les courants d’air. Or, raboter une porte à cadre métallique n’est pas possible.
Rénover une porte mal isolée
D’autre part, avec les améliorations imposées par les réglementations, thermiques en particulier, un bloc-porte aujourd’hui est bien plus performant que ces anciens modèles. L’étanchéité à l’air et à l’eau est encore améliorée ainsi que l’isolation thermique. Les vitrages sont bien plus épais et même les portes dites «massives» comportent une âme isolante. Enfin, les performances d’isolation concernent aussi le bâti dormant dans la plupart des cas et les exigences de qualité lors de la pose ont été renforcées.
Rénover une porte, c’est pas cher
Outre un nouveau bail d’au moins une décennie, le remplacement du bloc-porte ouvre droit, sous conditions, à des aides pour l’amélioration thermique du logement. Mais cela reste une opération bien plus coûteuse que la rénovation, qui ne réclame que quelques dizaines d’euros, sans intervention professionnelle. La rénovation est donc intéressante pour une porte en bon état malgré tout, pas déformée, dans un logement pour lequel il n’est pas prévu de rénovation thermique importante dans l’immédiat.
Rénover une porte sur place ou la dégonder
Il est tout à fait possible de refaire la finition de la porte sans la déposer. Les opérations de ponçage, de décapage et de remise en teinte peuvent être effectuées sur place, à condition de protéger le sol, de bloquer l’ouvrant à demi ouvert avec des cales et de relier la ponceuse à un aspirateur de bricolage. Mais si des reprises ou des améliorations plus importantes sont prévues, il est plus pratique de la dégonder pour la poser à plat sur des tréteaux.
Il est recommandé d’effectuer cette rénovation au printemps ou en début d’automne car le logement reste ouvert aux quatre vents, au sens littéral, pendant toute l’opération.
Difficulté de mise en œuvre : 2/5
Temps d'exécution : 5 heures
Surface traitée : -
Personnes : 1
Une rénovation en 12 étapes
Les points clés
Les ferronneries des portes d’entrée industrialisées sont traitées en usine contre la corrosion. Il n’est donc pas recommandé de les décaper entièrement afin de préserver la protection des parties qui ne sont pas rouillées.
Pour des ferronneries traditionnelles, il faut agir au cas par cas. En effet, depuis leur installation, elles peuvent avoir reçu différents traitements antirouilles, parfois toxiques, comme le minium de plomb. Il faut donc faire un test préalable, établir un diagnostic et décider des travaux à effectuer en conséquence (brossage, ponçage, décapage thermique, décapage chimique, …).
Bon à savoir aussi ...
Traiter ou ne pas traiter
Faut-il appliquer préventivement un produit «phytosanitaire» sur la porte avant la finition ? Longtemps c’était considéré comme indispensable. Aujourd’hui, c’est l’inverse. En effet, dans des conditions normales d’implantation, d’utilisation et d’entretien, il est peu probable que le bois se fasse bouffer par les insectes ou les champignons ou pourrisse sans le moindre indice. En outre, les produits de finition comportent souvent des composants fongicides et insecticides qui apportent une protection de surface. En résumé, le traitement préventif d’une porte est rarement utile sauf, peut-être, en situation exposée aux projections d’eau, comme en bord de route par exemple.
Rénover une porte traditionnelle
Une porte ancienne en bois massif peut, et doit, être entièrement rénovée lorsque sa qualité le justifie. L’intervention d’un menuisier est recommandée. En effet, toutes les parties qui composent ce type de porte peuvent être remplacées à l’identique avec des pièces fabriquées sur mesure, assemblées à tenons, avec l’essence d’origine. Un artisan menuisier est capable de moderniser cet ensemble en renforçant son étanchéité et sa sécurité, en plus de le rectifier et de faciliter sa manœuvre.
Le produit et la couleur
Lasure ou vernis ? Pour une porte en bois exotique ou dense comme le chêne, la différence importe peu car le produit, quel qu’il soit, ne pénètre pas en profondeur dans les fibres. Pour la couleur, la tendance est au clair, avant que cela change. Il faut surtout veiller à conserver une certaine harmonie avec les fenêtres et les volets de la façade concernée.
Il est possible d’uniformiser l’aspect du bois après son décapage et avant sa finition. Ce type de sous-couche n’est vraiment utile que si le bois est localement taché ou décoloré.