La cloison en plaque de plâtre est un classique dans une maison. La fameuse BA13 permet d'aménager les intérieurs rapidement en posant une structure métallique composée de fourrures et de rails. Il existe des modèles de plaques de plâtre résistantes à l'eau, au feu ou qui protègent contre le bruit.
Une innovation centenaire très pratique
Depuis 1890, la plaque de plâtre est l’une des rares innovations du XXe siècle en matière de bâti. Jusqu’à présent, et pour toutes les autres solutions d’élévation de mur, le montage s’effectuait avec des matériaux pleins, plus ou moins allégés par d’éventuelles perforations (pierre, brique, parpaing, terre,…). C’est la première à avoir associé le principe du bardage – le clouage de planches sur une ossature – au montage de cloison. Pas étonnant que son invention soit américaine, où l’ossature bois règne en maître. (Ce n’est qu’à la reconstruction après guerre que la plaque de plâtre a fait son apparition sur le marché français).
Le plâtre n’est ni toxique ni polluant. Sa fabrication, son transport et sa mise en œuvre nécessitent peu de consommation d’énergie, en particulier dans le cas de la plaque de plâtre. C’est moins le cas pour l’acier de l’ossature et de l’isolant le cas échéant (laines minérales, produits de synthèse,…).
Le gypse, à l’origine du plâtre, n’est pas une matière première rare. Enfin, le plâtre est recyclable, mais seulement s’il est parfaitement trié, propre et sans additif.
Les modèles de plaques de plâtre
Standard
La version standard est polyvalente. Elle est destinée à toutes les applications en milieu sec. Sa version la plus connue est la « BA13 », c’est-à-dire de 13 mm d’épaisseur à deux bords arrondis.
Phonique
Le coeur de ce plâtre à haute densité est doté d’une structure cristalline de gypse amortissante qui freine le son. Ajoutez à cela un isolant contre l’effet tambour et des suspentes à amortisseurs et le silence se fait !
Hydrofuge
Cette plaque est spécialement traitée pour empêcher le plâtre d’absorber l’humidité de l’air. Elle est recommandée dans les cuisines et, surtout, dans les salles de bains.
Haute dureté
Comme elle est mince, la plaque de plâtre HD est sensible aux chocs. Cette variante est spécialement renforcée et résiste sans dommage aux chocs quotidiens.
Le principe de pose
La mise en œuvre des plaques de plâtre repose sur le principe de la cloison creuse sur ossature. Celle-ci peut être en bois, comme à l’origine du procédé ou dans les MOB (Maisons à ossature bois). Mais elle est plus souvent réalisée avec des profilés métalliques. La première étape consiste à bâtir cette ossature. Les plaques sont ensuite vissées dessus, verticalement le plus souvent. Puis les différents joints, les angles et les têtes de vis sont enduits au plâtre.
En contre-cloison, il existe un nouveau procédé
Un fabricant propose désormais de visser des cornières basses, des cornières hautes et sur le mur des platines chevillées dans le mur sur une seule ligne.
Sur ces platines, il visse des broches. Pour l’instant, toujours pas de rails métalliques ni de fourrures. Et il n’y en aura pas ! L’isolant est embroché contre le mur et tenu en haut et en bas par les cornières. Des disques plastiques viennent verrouiller les broches.
C’est là que l’on visse les plaques de plâtres également fixées contre les cornières, D’autres disques créent les liens avec les plaques suivantes.
Les accessoires de pose
Rail, montant et cornière
Ils constituent l’ossature de la cloison, en liaison avec le gros œuvre (rail et cornières) et pour la fixation des plaques (montants). Ils sont généralement en acier, mais l’ossature peut être bâtie en bois.
Vis à plaque
Dénommée TTPC (Tête, Trompette, Pointe, Clou), elle perfore la plaque et se visse dans l’ossature sans avant-trou. Elle est universelle, sauf pour les applications spécifiques, les plaques HD notamment.
La bande à joint ou calicot
Son rôle est d’éviter l’apparition de fissures au niveau des différentes liaisons en bord de plaque. Elle existe en version renforcée pour les angles exposés.
Mortier adhésif pour plaque de plâtre (MAP)
Le montage d’une cloison en plaques est un chantier sec, sauf pour les finitions et les joints qui sont réalisés avec un mortier spécial au plâtre, le MAP
Les équipements spécifiques
Cale-plaque
Critère principal : L’effet levier. Le cale-plaque peut être remplacé par un simple tasseau de 10 mm d’épaisseur, enlevé après vissage.
Mais il assure un blocage et un calage parfait, sans perdre de temps.
Lève-plaque
Critère principal : Hauteur sous plafond et orientation du plateau.
Le lève-plaque est indispensable pour une pose en hauteur, sous plafond ou rampant de comble. Il est possible de le louer.
Pince à sertir
Critère principal : forme de la pointe. Il suffit d’assembler les tôles et de serrer fortement la pince pour bloquer les assemblages sans créer de surépaisseur. Une tête profilée se glisse facilement dans tous les angles.
Poser une plaque de plâtre acoustique
Les 6 moments clés de mise en oeuvre
Points singuliers et travaux associés
La mise en place des plaques
La base de la plaque de plâtre est toujours surélevée de 10 mm par rapport au sol, afin de la désolidariser et d’éviter les remontées éventuelles d’humidité. Le cale-plaque permet de l’ajuster contre l’ossature et de la bloquer en position, simplement en appuyant dessus avec le pied.
Les encadrements d'huisserie
Pour ces points singuliers, il est nécessaire de réaliser un cadre rigide autour du bâti dormant. Celui-ci est donc doublé par l’ossature dans laquelle il est vissé. L’espace entre le bloc‑porte et le plafond est renforcé par l’ajout d’un montant central. Le bloc-porte est mis en place avant les plaques elles-mêmes.
Le traitement des joints
Les marques de vis et les joints sont masqués au mortier adhésif (MAP) appliqué avec un couteau large. Pour les angles et les raccords entre plaques, une bande papier est appliquée dans le plâtre frais puis recouverte immédiatement d’une nouvelle couche, bien tirée au couteau, poncée après séchage.
Les passages de réseaux
L’épaisseur de la cloison permet d’encastrer le câblage électrique, voire la plomberie (hydrocâblage de type PER). Il ne doit pas y avoir de raccordement à l’intérieur de la cloison. Les parcours sont horizontaux ou verticaux, jamais en biais. Les gaines sont simplement passées dans les trous des montants prévus.
En savoir plus
Stocker des plaques de plâtre
Le local dans lequel la pose est effectuée doit être hors d’eau, hors d’air et avec un taux d’humidité normal pour préserver l’état des plaques, avant, pendant et après le chantier. Il est courant que celui-ci soit scindé en différentes étapes, réparties dans le temps en fonction des travaux à effectuer (ossature, réseaux, isolation, parement, finition, équipements,…).
Avant leur emploi, les plaques de plâtre sont stockées au sec, à plat, sur des cales égales à leur largeur, espacées de 60 cm au plus. En revanche, la manutention s’effectue sur chant pour éviter la casse.
Calculs et coupes
Les plaques mesurent 60 ou 120 cm de large. La hauteur varie de 2,50 à 3,00 m pour les dimensions les plus courantes. Dans le neuf, la hauteur sous plafond est compatible avec celle des plaques. En rénovation, il suffit de choisir la hauteur de plaque immédiatement supérieure à celle du plafond existant, puis de la recouper au cutter. Pour cela, il suffit de la poser bien à plat, de couper le carton en utilisant le cutter guidé par une règle puis d’exercer un porte-àfaux pour casser la plaque.
Il faut éviter le plus possible les outils de coupe qui génèrent beaucoup de poussière. Mais ils sont indispensables pour les encastrements (scie cloche), les adaptations (scie sauteuse, scie à guichet,…).
Pour le calcul des quantités, en plus des plaques, il faut prévoir le nombre de rails en U, au sol, au plafond et le long des murs d’appui, soit le périmètre de la cloison (2 x largeur + 2 x hauteur). Pour les montants verticaux, il en faut un nombre suffisant pour respecter un intervalle constant de 60 cm sur la largeur de la cloison, plus un. Il faut enfin prévoir des vis TTPC de 25 et 45 mm.
Des plaques isolées : les complexes de doublage
Il s’agit du tout en un ! La plaque de finition et les différentes couches d’isolant sur un même panneau. En PSE (140 mm, 153 mm en tout), en polyuréthane (100 mm, 113 mm en tout), les complexes de doublage passent encore la barre de la réglementation thermique existante (4,2 m2K/W), et, pour les deuxièmes, peuvent même concerner le neuf. Leur intérêt est une fixation directe sur le mur support à l’aide de plots de plâtre adhésif. Il faut veiller à exercer une pression uniforme sur toute la surface de la plaque pour bien ancrer l’ensemble et respecter les alignements.
Les joints en pied, avec le sol, et en tête, sous le plafond, font l’objet d’un traitement spécifique pour maîtriser l’étanchéité à l’air entre le volume chauffé et l’espace vide derrière les panneaux provoqué par les plots de plâtre adhésif (bande de mousse, joint mastic, cornière,…).
Un produit récent peut s’apparenter aux complexes de doublage qui comporte des rigoles verticales permettant de faire transiter les réseaux, côté chaud. Le tout est fermé, toujours au plâtre adhésif, par un couvercle composé d’une plaque de plâtre doublée d’isolant.
Les ouvrages en plaques de plâtre : les DTU concernés
- DTU 25.41 « Ouvrages en plaques de plâtre »
- DTU 25.42 « Ouvrages de doublage et habillages en complexes et sandwiches plaques de parement et isolant ».
- DTU 58.1 « Plafonds suspendus »
- Guide Pratique du CSTB « Ouvrages en plaques de plâtre avec ou sans isolation ». En 158 pages, tout ce qu’il faut savoir sur les plafonds, l’habillage des combles, les cloisons de distribution, les contrecloisons, les gaines techniques, les complexes de doublage, les panneaux alvéolaires, etc.
- Les plaques de plâtre sont également mentionnées dans les DTU 52.2 (carrelage), 59.1 (peinture), 59.4 (papier peint), 20.1 (maçonnerie), et 23.1 (béton banché).
Plafond, habillage, contre-cloison, les autres poses
En plafond
elle est utilisée en doublage sous les planchers intermédiaires ou sous les pannes de comble. Cela permet de créer un espace technique, indépendant du gros œuvre, idéal pour faire circuler des réseaux (électricité, ventilation,…) ou mettre en place de l’isolation thermique. L’ossature en cornière et montants est fixée sous des suspentes réglables. Un lève-plaque manuel ou électrique est indispensable pour mettre en place et ajuster les panneaux.
En habillage
la plaque est facile à découper. C’est donc la championne des coffrages sur mesure en tous genres, pour masquer des conduits ou des gaines techniques. Elle sert aussi à la réalisation de placards, penderies et dressings.
En contre-cloison
la plaque de plâtre se place en parement devant un mur existant. A l’origine, cela permettait de masquer une maçonnerie ancienne. Désormais, cette technique est courante pour apporter un complément d’isolation thermique par l’intérieur (ITI). Dans ce cas, la pose s’apparente à la construction d’une cloison classique, soit reliée au mur d’origine par des entretoises, soit indépendante, mais avec un seul côté revêtu d’un parement