L'idée n'est pas forcément de transformer son salon en home cinéma - même si la qualité du son va s'en trouver considérablement améliorée - mais d'améliorer l'ambiance acoustique d'une pièce. A l'aide de correcteurs de réverbération et d'absorbeur de vibrations, vous pourrez faire du bon travail.
L'acoustique
Protéger son logement contre la pollution sonore extérieure prendra bien plus de temps qu’un week-end. En revanche, corriger l’ambiance sonore d’une pièce et réduire les transmissions depuis la source d’émission est tout à fait possible. À l’arrivée, vous ne disposerez pas d’un home cinema aussi perfectionné que celui créé par DSR mais d’une salle aux performances acoustiques optimisées. Au menu, il y a donc la mise en place de correcteurs de réverbération et d’absorbeurs de vibrations. Le procédé est évolutif : il peut être adapté au fil du temps.
Jour 1 : Préparation du mur
Reporter le plan au mur
Les panneaux absorbeurs mesurent 30 x 120 cm environ. Pour un home cinéma, ils sont disposés en nombre égal, de part et d’autre des sièges, sur les murs latéraux. Ils sont centrés en hauteur et séparés d’un intervalle de 15 à 30 cm. Les repérages sont effectués au crayon et au niveau à bulle.
Positionner les pattes à griffes
Chaque panneau est maintenu par deux pattes à griffes, l’une en partie haute et l’autre en bas. La disposition précise importe peu. Comme ces pattes sont placées derrière le panneau, elles ne transmettent pas le son dans la paroi.
Fixer les pattes
La fixation des pattes s’effectue de manière classique par perçage et chevillage. Les panneaux ne pèsent que quelques kilos : ils peuvent être accrochés sur n’importe quel type de cloison. Orientez les griffes des pattes vers le haut.
Positionner les panneaux
Présentez la partie haute du panneau inclinée en direction du mur, sur le repère horizontal. Rabattez l’ensemble et appuyez pour ancrer les griffes. Par la suite, le panneau peut se décrocher, simplement en le soulevant.
Placer les petits panneaux
Les panneaux de diffusion sont plus petits (30 x 30 cm) mais plus nombreux. Placés sur le mur du fond, face à l’écran et dans le dos des sièges, ils réduisent les ondes parasites en conservant une certaine couleur au son. Une seule patte suffit à les fixer, en damier ou en rangée et colonne.
Jour 2 : Pose des panneaux
Repérer et fixer dans les angles
Les angles de la pièce sont des « tanières » à basses fréquences, les sons graves. Les panneaux sont plus larges (60 x 120 cm) et se placent à 45°, pour former la base d’un triangle isocèle. Il faut donc être précis dans le repérage et la fixation des pattes à griffes spéciales angles.
Poser les panneaux d'angle
Le principe d’accrochage des panneaux d’angle est le même que celui d’un absorbeur mural. Ils vont par paire et sont placés aux angles opposés à l’écran, derrière les fauteuils, de part et d’autre des panneaux de diffusion.
Placer un panneau au plafond
Un panneau acoustique de plafond peut s’avérer nécessaire pour corriger un son parasite spécifique. Il est suspendu par des câbles ou des fils de fer, fixés par des pitons à œil. Il est placé plutôt sur l’arrière de la pièce, au-dessus des fauteuils, incliné en direction de l’écran.
Installer une moquette
Lorsque les murs et le plafond de la pièce sont traités, le sol influence peu l’ambiance sonore. Mais une moquette, même rase, absorbe mieux que n’importe quel autre revêtement de sol. Un grand tapis peut faire l’affaire, déroulé devant les enceintes.
Isoler les enceintes
Des corrections peuvent être apportées en isolant les enceintes de leur support, notamment les petits modèles, légers, et le caisson de basse. S’il n’y a pas de problème de voisinage, procédez à des essais avec ou sans patins amortisseurs, car cela peut nuire à la qualité d’écoute.
Notions et astuce
Science et bricolage
L’étude acoustique d’une salle de spectacle relève de l’ingénierie de haut niveau, et mobilise bien plus de notions de physique ou de mathématique qu’un aspect purement artistique. La modélisation d’une ambiance sonore porte bien son nom puisqu’il est désormais possible de l’adapter sur mesure, de la séance de lecture intimiste des œuvres d’un poète du XIIIe siècle, jusqu’à la flamboyance d’une symphonie de Wagner par un orchestre philharmonique au complet. Les solutions proposées ici n’ont pas la prétention d’atteindre cette excellence, mais seulement de corriger les plus gros défauts. Pour cela, il faut connaître quelques principes.
Le son est une onde qui se déplace dans l’air et les matériaux. Le vide est muet et certains matériaux transmettent fidèlement la vibration alors que d’autres l’étouffent.
La fréquence caractérise l’onde sonore, ce qui est perçu comme grave ou aigu, voire seulement ressenti (ultrason, infrason). Il est relativement facile d’arrêter les aigus, mais moins les graves.
Lorsqu’elle rencontre une paroi, une partie de l’onde sonore rebondit, alors qu’une autre est absorbée. La proportion de l’une sur l’autre est liée à la fréquence, à la qualité de l’air, aux matériaux rencontrés. Sans correction dans la pièce, le son se comporte comme une super balle et rebondit sur les parois jusqu’à perdre suffisamment d’énergie. C’est la réverbération (ou la résonance, légèrement différente).
Le principe de la correction acoustique consiste donc à limiter les renvois, en absorbant le maximum d’énergie à chaque rebond. Mais il faut en conserver une part pour préserver l’ambiance sonore. Car une chambre sourde peut s’avérer rapidement angoissante !
Fabriquer ses absorbeurs
Internet déborde de solutions pour fabriquer soi-même ses absorbeurs, depuis les célèbres boîtes d’œufs jusqu’aux pièges à son comparables à ceux installés ici (bass trap), en passant par les différentes mousses à picots. Toutes peuvent présenter une certaine efficacité, souvent à moindre coût, à défaut d’être très esthétiques. Dans tous les cas, notez qu’il est toujours plus difficile de corriger l’ambiance sonore d’une grande pièce plutôt que celle d’une petite.
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